lundi 5 février 2018

"En marche", marche beaucoup moins bien ....

...Forcément ! 


Dire qu’En Marche ne marche plus serait excessif … mais une chose est sûre : « elle marche beaucoup moins bien, forcément … » pour reprendre la formule de Bourvil dans le Corniaud (voir vidéo).
Ainsi arrive-t-il au parti d’Emmanuel Macron ce qui est arrivé à presque tous les partis au pouvoir depuis que les élections partielles existent … une défaite.
Sauf que le phénomène est sans doute plus inquiétant encore pour LA REPUBLIQUE EN MARCHE.

Les résultats bruts d’abord

Une abstention énorme
La participation est inférieure à 20 % dans les deux circonscriptions. Il ne s'agit pas d'une forte abstention, mais d'une abstention énorme. On avait remarqué que la participation n'était pas extraordinaire lors de la présidentielle, qu'elle était anormalement faible lors des législatives qui ont suivi, cette fois-ci, l'abstention dépasse 80 %. Du jamais vu ! Est-ce que la politique n'intéresse plus ? En tous les cas, elle ne mobilise plus. L'effort minimal qui consiste à sortir de chez soi quelques minutes un dimanche est encore trop lourd pour l'immense majorité des électeurs.

La droite mobilise moins mal et l'emporte dans les deux cas

La victoire de la droite était attendue dans la deuxième circonscription du territoire de Belfort. Elle y obtient près de  60 % des voix. 
Dans la 5e circonscription du Val d’Oise, les calculs qui donnaient une bonne chance à la candidate En Marche ont été démentis. Le candidat de droite comble son retard et dépasse nettement la candidate élue il y a quelques mois avant d'être invalidée.
Dans les deux cas, la gauche absente au deuxième tour a sans doute manqué au candidat de la République en marche. Aucune mobilisation contre le candidat "en marche", aucune mobilisation contre la droite dure.

On peut aussi penser que ce qui a fait le succès de "en marche" à la suite de la présidentielle fait aussi son insuccès. C'est la face B de la nouveauté des candidats. Le nouveau mouvement subit quelques mois plus tard l'absence de notoriété des petits nouveaux lorsque l'étiquette "La République en Marche" perd de sa valeur marchande. 
Car, déjà « La République en Marche » a beaucoup perdu.
Elle a écrasé la gauche, elle a déstabilisé la droite, mais rien n’est fait.
On savait que la politique gouvernementale ne provoquait pas l’enthousiasme. En fait, en voulant écraser le clivage droite gauche, en promouvant une politique de bon sens, on en arrive forcément à écraser les repères et à démobiliser les électeurs potentiels. Ainsi, après un premier tour, quel intérêt pour l’électeur normal de se déplacer lors même qu’il ne voit guère ce à quoi il pourrait servir. L’enthousiasme, même relatif, disons l’intérêt qu’avait provoqué la présidentielle et l’attrait du nouveau président est vite retombé. 
La politique intéresse pourtant. On voit la manière dont elle mobilise les médias, les réseaux sociaux et les discussions dans la rue. Mais, pour reprendre une formule de Nietzsche, les gens clignent de l’œil ... On reste critique, on approuve parfois, mais pourquoi se mobiliser au nom du bon sens et d'une machine qui marche ... ou qui marche moins bien mais sur laquelle une voix d'électeur a peu de poids puisque, de toute façon, l'Etat, le gouvernement fera ce qu'il y a à faire, dans le meilleur des cas.

Le piège suprême 

Là est d'ailleurs le piège suprême. A force de dire qu'il n'y a qu'une seule politique, ou de le laisser entendre, quel est l'intérêt du choix ? 
Face aux experts du pouvoir, chacun, au mieux, se sent un expert inutile. 
C'est un piège pour le pouvoir, bien sûr, puisqu'en obtenant la paix par la faiblesse des critiques, il perd contact avec le peuple qu'il est censé représenté.
C'est aussi un piège pour la politique dans son ensemble et toutes ses représentations de l'extrême droite à l'extrême gauche en partant par toutes ses chapelles.
Mais c'est un piège pour la population elle-même qui s'éloigne au maximum de sa représentation politique. Le processus n'est d'ailleurs pas fini, car cet éloignement se traduit aussi par une défiance généralisée et une méconnaissance croissante de ce qui détermine le choix politique, de la noblesse de l'action politique. Les projets gouvernementaux vont d'ailleurs dans ce sens en créant des communes élargies aux intercommunalités et en diminuant le nombre d'élus. 
Pourtant, tôt ou tard, l'action citoyenne redonnera son sens au politique. Bien sûr, le rôle premier du politique est à présent de reconstruire un projet moderne, à même de répondre aux nouveaux dangers de ce monde et aux nouvelles attentes des citoyens. Bien sûr aussi ce projet ne se fera pas sans eux. Les citoyens sont les premiers responsables de leur avenir. Ils le seront davantage encore s'ils s'engagent.
C'est bien pourquoi LES RADICAUX DE GAUCHE vous invite à participer aux premières rencontres militantes de leur nouvelles formation ce vendredi 9 février au théâtre Edgar à Paris. 




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