mardi 28 février 2017

Revenu universel, le café radical lance le débat

Angélique Chassy,  docteur en économie, 
adjointe au maire de Pont de l'Arche,
animera le café radical vendredi 14 avril
Le revenu universel s'est invité dans le débat présidentiel comme par surprise. Il n'avait jusqu'alors qu'un statut marginal dans la pensée politique et économique. Il semblait cantonné à la pensée baba cool, avec toutefois, quelques références exotiques d'application pratique. Ainsi, la Finlande, l'Alaska, le Canada, le Brésil et même l'Inde sont cités en exemple. 
Reste à définir le revenu universel. Est-ce un droit à la paresse, tel qu'en rêvait Paul Lafargue il y a plus d'un siècle ? Est-ce un R.S.A. rationalisé et généralisé ? Est-ce la reconnaissance du fait que la productivité peut enfin amener l'humanité à un nouveau stade de l'existence ? Est-ce une expérience à limiter à quelques territoires, comme le département de la Gironde, et la Région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charente en ont émis le projet ?
Avec le revenu universel, on est exactement à l'opposé du "travailler plus pour gagner plus" qui a fait gagner Sarkozy, et dont le principe a été repris par Manuel Valls, avec son projet de revenir à la défiscalisation des heures supplémentaires. En fait, le débat est sans doute aussi ancien que l'industrialisation, qui a pris un nouveau tour avec l'introduction des robots dans la production. 
Jusqu'au pamphlétaire Franck Lepage, qui s'y oppose dans une diatribe incohérente au regard de l'histoire... mais que je livre cependant.
Ce qui reste évident cependant, c'est que, quoi que l'on pense du revenu universel, quoi que l'on pense de Benoît Hamon, la question touche aux fondements mêmes de notre société. 
Quel est notre rapport au travail, aux loisirs, et que sera-t-il demain ? 
Le fait même que Thomas Piketty, économiste universellement reconnu, indique que la question ne peut être éliminée d'un trait de plume. 

En tout état de cause, le café radical pose le débat : 

LE REVENU UNIVERSEL A-T-IL UN AVENIR ? 


débat animé par Angélique Chassy, docteur en économie, et 1ère adjointe au maire de Pont de l'Arche.

café radical vendredi 14 avril 2014 à 18h30

39, rue du Quai
27400 LOUVIERS

samedi 25 février 2017

La réponse à M. Priollaud

"La Dépêche" a publié ce jeudi 23 février ma réponse à une tribune de Priollaud attaquant Franck Martin. 
Que Priollaud soit ambitieux, libre à lui. Son ambition dépasse la ville de Louviers, il le dit. Qu'importe si celle-ci n'est pas partagée. Il n'empêche que, partant de pas très haut, il se rabaisse encore en s'attaquant à son prédécesseur alors que son propre bilan ne supporte pas la comparaison. 
Pour ceux qui n'ont pas suivi les débats, vous trouverez la tribune de M. Priollaud en fin de post. Je me dois toutefois de préciser un détail technique, les tribunes publiées dans La Dépêche ne doivent pas dépasser 1.500 signes, ce qui est assez court et nuisent à une argumentation achevée.   

Ma tribune


Franck MARTIN a géré Louviers pendant 19 ans grâce à la confiance que les lovériens lui ont attribuée en le réélisant trois fois de suite. C’est un cas unique dans l’histoire d’une ville dont les débats ont toujours été agités. Franck MARTIN a fait de Louviers une collectivité qui s’est embellie et équipée comme jamais, il en a fait la capitale culturelle de l’Eure. Il a aussi mené une politique active en matière de ressources humaines, prenant grand soin dans le recrutement de ses cadres comme du respect des situations de tous ses employés. Il a mis en place les structures participatives en présence de tous les acteurs de la vie municipale. Surtout, Franck Martin a sorti la ville de son isolement en créant la communauté de communes devenue communauté d’agglomération.

Jean-Jacques Coquelet, conseiller
départemental d'opposition, a été
l'un des principaux collaborateur 
de Franck Martin
Franck Martin avait une vision pour son territoire. Il a su agglomérer le soutien des maires de son canton à la démarche entamée avec Incarville et Val de Reuil, et ce contre l’avis de la droite locale de Bernard Leroy.
Il a structuré le paysage politique au point que deux conseillers départementaux, et jusqu’à deux membres de la municipalité actuelle ont été des soutiens de Franck Martin.
Avant de prendre en charge la
chasse aux pauvres avec la
droite départementale,
Mme Ouadha a soutenu une
politique de gauche sous la
municipalité de Franck Martin.
Depuis trois ans, la politique Priollaud s’est traduite par un amenuisement des réalisations, une révision des projets à la baisse, voire leur abandon, le tout maquillé par un discours insipide et incompréhensible. On supprime la lumière puis on la remet. On supprime la distribution de livres aux enfants et on annonce qu’on va faire l’année de la lecture. Comme on n’est pas capable d’entretenir le patrimoine communal, on le brade. 
La ville de Louviers n’a même pas la légitimité nécessaire pour diriger la CASE. Priollaud en a laissé la présidence à Bernard Leroy, ennemi de l’intercommunalité. Pour l’occasion, celui-ci aura laissé ses convictions au vestiaire, mais pas ses pratiques. Louviers n’est qu’une commune parmi d’autres, qui fait valoir ses intérêts au gré des opportunités politiciennes.
M. Bidault, adjoint de Priollaud,
après avoir été celui de Franck Martin.
 Ici, en campagne électorale
 sous les couleurs du prg

De fait, l’originalité de la politique de M. Priollaud se manifeste sur deux points :
1)      la construction de la couverture de la place de la Halle, coûteuse, inutile et que personne n’a demandé
2)      le soutien au mari de Pénélope Fillon, dans la campagne présidentielle.


Sur ces deux incongruités, Priollaud préfère se taire. On le comprend.
En s’attaquant violemment à  Franck Martin, M. Priollaud veut faire oublier les turpitudes de sa mauvaise gestion de la commune, sous influence de la droite départementale. C’est un combat perdu d’avance.

Olivier Taconet
Président de la fédération de l’Eure
Du parti radical de gauche
La Tribune d'origine. Au delà de l'incohérence du titre, on doit
noter la signature. Priollaud signe au nom  d'une majorité municipale ...
C'est bien le moins, mais on est loin de l'unanimité des précédents
communiqués... Sans doute la reconnaissance y compris par des élus
de la majorité, du problème soulevé par l'opposition  sur
  les dossiers du conseil municipal

jeudi 23 février 2017

Un employé ne devrait pas dire ça

Louviers : retour sur les primaires de la droite 



"On se serait cru à la maternelle !"
Même à la maternelle, les actes d'autorité ne
sont pas toujours efficaces. Ne dit-on pas
que la vérité sort de la bouche des enfants ?




Au sein du service accueil de la mairie, le souvenir est encore intact, trois mois plus tard, et l'amertume n'est pas dissipée. 
Qu'est-ce qui s'est passé pour que le maire de Louviers, accompagné de sa contestée directrice générale des services, ne convoque, en dehors de leur temps de travail les agents d'accueil de la mairie le lundi 21 novembre 2016 ? 

Quel crime avait été commis durant le week-end pour qu'on convoque d'urgence tous ces fonctionnaires ? 
En tous les cas, Priollaud se faisait fort de profiter de la réunion des suspects pour démasquer le, ou les coupables. 
Il faut se mettre dans la peau du maire de Louviers, qui pensait trois jours plus tôt qu'il aurait eu à passer un beau dimanche. 
Souvenez-vous, le dimanche 20 novembre, c'était le premier tour des primaires de la droite et du centre ... Priollaud n'avait que peu participé à la campagne. 
Il avait soutenu Bruno Le Maire, bien entendu, puisqu'il lui doit son parachutage à Louviers ... sauf que sa première sortie sur le marché de Louviers avait été tellement catastrophique que ce fut la dernière. Sur la petite demi-heure qu'il avait prévu d'y passer, il s’était fait enguirlander pendant un quart d'heure par des chalands. 
Bon, mais ça, c'était le marché ! Au moins pouvait-il se dire que l'avantage de ces primaires c'était qu'il n'y rencontrerait que la droite de la ville et que, qu'il pouvait y espérer quelques encouragements. 
Sauf que ça ne s'est pas passé comme ça ! En fait le très mauvais résultat de son poulain Bruno Le Maire n'a fait que confirmer une journée odieuse. En effet, le maire de Louviers a eu à affronter de nombreuses insatisfactions. On lui à même reproché qu'on ne le voyait  jamais à Louviers. Des électeurs se sont aussi plaints de ne pas avoir pu obtenir des renseignements sur le déroulement de la primaire auprès de la mairie.

Tout à fait inadmissible pour notre maire !


Comme à la maternelle ! Enfin, heureusement les récentes
recherches font valoir que la bienveillance obtient de
meilleurs résultats auprès des humains que le rapport de
force. C'est quelque chose qui, de toute façon échappe à
Priollaud, l'homme qui a supprimé la distribution de livres
aux enfants et qui met 3 semaines à réparer le chauffage
dans les écoles
Notre Priollaud, démonté par le score de son champion a voulu se venger sur les employés de l'accueil, bien décidé à leur apprendre leur métier. 
Il arrive, affublé de sa Directrice des services fraîchement nommée.
Seulement, il se trouve que les fonctionnaires de l'accueil sont des professionnels, qui avaient obtenu en son temps la 
certification Qualiville, comparable à la certification ISO dans le privé. Cette reconnaissance avait été demandée par la municipalité Martin. Priollaud n'en avait pas voulu. 
Dommage ! Il se serait rendu compte que les agents prenaient régulièrement les demandes de rendez-vous avec le maire, qui étaient transmises au cabinet. Demandes dont personne ne savait ce qu'elles devenaient.

Le cabinet fermé de l'intérieur 

Le cabinet est toujours le reflet de la
volonté politique de l'élu. On est passé
du cabinet Martin, ouvert à tous,
à la structure Priollaud, repliée sur 
elle-même, dont la mission  essentielle
est de protéger un maire de plus
  en plus coupé de sa population.
Cela se comprend d'autant mieux, qu'à l'époque  de nombreux Lovériens se rendaient en mairie pour protester contre le maire qui avait décidé de les priver de lumière .... eh oui, à l'époque, c'était le couvre-feu à Louviers ! 
Face aux administrés  hors d'eux, l'accueil prenait toutes les demandes, mais ne pouvaient les satisfaire. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a ... et face aux gens qui exigeaient de voir le maire pour lui dire ses quatre vérités, les agents s'acquittaient le plus professionnellement de cette tâche impossible. Les demandes étaient bien entendu transmises ... seulement, en haut lieu, personne n'y répondait jamais.
Voilà qui rendait injustifiée toute cette mise en scène de mauvais goût, assimilable à de la maltraitance. 
Tout cela ne serait qu'un épisode ridicule, révélateur d'une réaction colérique d'un Priollaud confronté à la réalité de sa gestion et à la façon dont elle est perçue. 
Malheureusement, l'événement a marqué durablement les agents d'accueil et s'inscrit dans une suite de maltraitances dont nous aurons l'occasion de reparler. 















mardi 14 février 2017

Pour en savoir plus sur la politique en 2050, veuillez attendre un petit mois.

Un selfie des familles avec Rebecca Armstrong. #2050
Un voyage dans le temps. Rien de moins ! Voilà ce que propose Rebecca Armstrong dans sa radio ... excusez-moi, je devrais peut-être pas dire radio, il faut dire podcast, je crois mais je suis une vieille cloche, pour ne pas dire mieux. Bref, voilà ce que définit Rebecca sur son site de l'Atelier .

#2050 – prononcez hashtag 2050 – c’est LE podcast qui arrive à vos oreilles dès janvier 2017. Chaque semaine, une rencontre pour imaginer 2050. Ils sont entrepreneurs, enseignants, associatifs, artistes, … leur point commun? L’envie de se poser une vingtaine de minutes pour voyager dans le temps. Écoutez, je vous explique !

Pour dire vrai, Rebecca a eu l'excellente idée d'interroger les acteurs d'aujourd'hui pour qu'ils se projettent en 2050. Elle a interrogé végétaliste, cultureux, économistes, et toutes personnes qui s'impliquent dans leur vie quotidienne ou leur action. C'est quelque chose qu'on ne fait pas assez, une belle occasion de sortir de son quotidien, de son petit monde. Pour ce que j'ai eu l'occasion d'écouter, c'est passionnant.
J'ai eu envie de me prêter à l'exercice, et Rebecca a accepté. 
Vous aurez l'occasion de voir ma façon de penser d'ici quelques jours ... quelques semaines. Je vous tiendrais au courant, bien sûr.

lundi 13 février 2017

Hommage à Michèle RIVE par Michel CHAMPREDON

Michèle Rive était présidente de Biocoop
Michèle RIVE nous a quitté. Militante active et irremplaçable de la vie associative départementale, elle était la présidente de BIOCOOP.

L'incinération de Michèle Rive aura lieu au 

crématorium du cimetière des IFS à la Madeleine 

d'Evreux vendredi prochain le 17 février à 10h30.

Michel CHAMPREDON, maire d'Evreux de 2008 à 2014,l'avait nommé adjointe chargée de l'action sociale. Il lui rend hommage en retraçant avec émotion un parcours de combat et d'amitié.


Hommage à Michèle Rive, une femme sincère et engagée
par Michel Champredon, maire d’Evreux 2008 – 2014


Michèle Rive nous a quitté discrètement, comme elle était, comme elle vivait. Femme engagée, passionnée, désintéressée, ni prétentieuse, ni accro du pouvoir elle marquait sa présence par ses réflexions et ses idées souvent audacieuses, parfois même iconoclastes, alimentées par son engagement dans le mouvement écologiste et ouverte aux pensées alternatives.
Michèle Rive fut un compagnon de route d’une loyauté et d’une fidélité exemplaires pendant de nombreuses années, ce qui n’est pas si fréquent en politique. Sur les choix nationaux, nous étions plutôt différents : quand elle était avec Michel Rocard, j’étais avec François Mitterrand ; quand elle choisissait Lionel Jospin, je choisissais Laurent Fabius, quand elle votait oui au Traité constitutionnel européen, je votais non, quand elle soutenait François Hollande je soutenais Martine Aubry. Puis, membre du Parti socialiste elle a évolué vers les Verts et moi vers les Radicaux de Gauche.
Mais sur le plan local, nous faisions la même analyse de l’évolution notre ville d’Evreux et de son agglomération. Nous avions la même ambition pour leur développement économique et culturel, la même envie de renforcer les associations avec un service public local qui remplisse pleinement son rôle, la même soif de développer la démocratie locale.
Michèle Rive fut vice-présidente du Centre communal d’action sociale pendant six ans (2008 à 2014). Je lui avais laissé beaucoup de latitude et elle s’y est pleinement engagée avec compétence, connaissant parfaitement ses dossiers. Je savais qu’avec une élue de son tempérament, le maire que j’étais pouvait dormir tranquille. Je suis sûr que les agents du CCAS conservent d’elle un fort souvenir, comme les usagers qui ont eu affaire à elle.
Car au-delà de son engagement politique, Michèle Rive était aussi une femme d’entreprise. Outre son activité de formatrice qu’elle avait géré elle-même, elle avait obtenu la confiance du conseil d‘administration de Biocoop pour diriger et redresser cette coopérative en difficulté.
Femme de caractère elle ne mâchait pas ses mots et savait se battre pour défendre ses positions, quels que soient les risques. Elle ne manquait pas de courage, ce qui en faisait un adversaire parfois difficile. Comme souvent les femmes en politique (c’est le constat que j’ai fait) elle était non seulement très investie mais aussi droite dans ses positions, refusant les compromissions. Elle était du style à « perdre les élections plutôt que de perdre son âme ».
Michèle Rive était de ceux de mes proches, à la personnalité affirmée, qui pensent par eux-mêmes et qui, par leur analyse différente me permettent de ne rien oublier d’un aspect d’un dossier et de penser les choses en sortant du carcan du système.

Elle n’aimait pas la flagornerie et elle n’aimerait pas qu’on dise qu’elle n’aurait eu que des qualités, ce qui est parfois l’écueil des éloges funèbres. J’arrête donc en conservant de Michèle Rive Malgré les beaux moments passés ensemble, nos débats, nos années d’engagement pendant lesquelles l’amitié avec Michèle Rive a toujours été intacte.

dimanche 12 février 2017

Le moi, la mort, l'amour et le moulin

Sidonie Poum et Denis son souffre-douleur, intreprétés par Julie Cayeux et
Grégory Legeay. Est-ce Julie et son pantin ? Sans doute un peu, mais pas
 seulement.  Si chaque enfant est le fruit de la névrose parentale, Julie a su 
en tirer le meilleur : l'humour noir comme réponse incertaine au tragique de
 l'insupportable monde réel. La création artistique n'est rien d'autre. 
J'avais peur de cette soirée pas comme les autres mais je ne pouvais pas louper le spectacle :  Sidonie POUM au Moulin. 
j'avais peur de la soirée, parce que je me traînais encore la mort de Philippe. Philippe Cayeux, le père de Julie Cayeux. Julie est l'alpha et l'omega d qui était l'alpha et l'omega de Moi, Sidonie, Poum, le spectacle qui était donné au Moulin, vendredi soir. J'avais vivement apprécié les petits films réalisés par Julie Cayeux. Mais là, ma situation devenait intenable. J'ai été incapable d'écrire quelque chose sur Philippe Cayeux, l'une des personnalités les plus attachantes de l'équipe de Franck Martin, le premier qui a été chargé de la culture. Un être extraordinaire, et justement c'est sa fille qui a été chargée de lui rendre hommage le jour de son inhumation. 
Je stoppe. Je ne suis pas venu au moulin pour rendre hommage à mon ami Philippe. Le moindre des respects que je dois à Julie, c'est un jugement de son travail d'artiste. Même si je ne peux pas m'empêcher de penser qu'à travers elle, se profile indéfiniment le personnage de son père. Comment imaginer qu'un écrivain qui écrit un ouvrage avec sa fille comme personnage principal ne va pas l'influencer durablement.
Mais je ne veux pas parler de Philippe, de Philippe Cayeux, quand bien même son image ne cesse de me hanter. Je voulais voir Sidonie POUM, spectacle de Julie Cayeux, artiste en résidence, un reste de la politique culturelle impulsée par son Papa. 
Mais Julie est bien en dehors de tout ça. MOI, SIDONIE, POUM, est bien le meilleur qui pouvait être créé à partir de ce qu'elle est.Ca s'appelle de l'art et de la création. Un spectacle noir et gai, joyeusement déprimant, interdit aux enfants, sordide, sanglant et nihiliste. 
Quelque chose qui ne me fera pas regretter ma soirée et qui me met en attente des prochaines œuvres de Julie Cayeux. Je m'en voudrais enfin de ne pas rendre hommage à Grégory Legeay, au physique extraordinaire et dont Julie Cayeux a su tirer le meilleur. 


vendredi 10 février 2017

La lecture, cause municipale ? Priollaud n'a vraiment pas honte

Le maire  en posture de M. Rigolo, mais il ne devrait pas 
 plaisanter avec l'avenir de nos enfants. La série
  des Monsieur, Madame, de chez Hachette, est une 
 réussite commerciale, mais n'a rien à voir avec le projet 
culturel de la municipalité Martin, porté par Christine
Fillâtre
adjointe aux écoles.  Il s'agissait de permettre
 à tous les enfants 
d'accéder à une littérature de qualité 
 dès le plus jeune âge et quelque soit leur origine.
"C'est un gag ! L'année prochaine il va nous faire : la lumière, cause municipale de l'année ..."

À Louviers, ni les parents d'élèves, ni les enfants, ni les instituteurs, libraires et  éducateurs  n'ont oublié que Priollaud est celui qui a supprimé la distribution d'un livre aux écoliers à Noël.
Drôle de tactique du maire de Louviers, qui consiste à prendre une mesure idiote et de revenir dessus quelques mois plus tard sous les explications les plus embrouillées.
Il annonce la fin de l'extinction des feux, avec un plan lumière, qui contredit la mesure qu'il a prise six mois avant. C'est Monsieur Grosse Ficelle.
Il agit de la même manière avec le livre. Personne n'a oublié que devant les protestations des parents, Priollaud a décidé d'offrir un livre de la série des Madame, Monsieur, de chez Hachette. Une série bon marché, sans doute parce que les petits lovériens ne valent pas mieux. Toujours le mépris ... mais c'était mieux que quand il disait que les enfants n'avaient pas besoin de livre, puisqu'ils ne savaient pas lire. En tous les cas, en complète opposition avec les études et propositions des professionnels de l'éducation et de la culture
Mais de cela notre Priollaud se moque. Quand il s'engage dans une grande cause municipale, c'est sans projet, sans connaissance, dans le seul but que ça ne coûte rien !  

Bien sûr, faire de la lecture une cause municipale, personne ne peut être contre ... mais il faudrait d'abord s'en donner les moyens.
Parce que profiter de l'opération échange de livres du Lyon's club, c'est pas mal ... réaliser après avoir méprisé les libraires qu'un texte de simplification des appels d'offres va permettre d'acheter chez les libraires de Louviers et d'en sortir deux communiqués de presse, c'est bien ... 
Si la lecture était une cause municipale, la municipalité 
devrait faire un travail d'abord au niveau des écoles !
 C'est tout le contraire. En fait, il en est de la lecture
 en 2017 comme de l'alimentation en 2016: de l'enfumage.
La récupération incohérente d'actions nationales ne
fait pas une politique. Elle ne saurait compenser le
sabotage de la politique culturelle et scolaire par
l'équipe Priollaud -Terlez.
Seulement voilà, pour commencer, la lecture, c'est d'abord l'école. C'est elle qui doit relier livre et plaisir. Or, non seulement la municipalité a supprimé la distribution de livres de qualité aux écoliers sitôt qu'il en a eu les moyens, mais en plus, il a commencé l'année en mettant les enfants dehors parce que le chauffage était défectueux. La municipalité ne parle que de mutualiser les services et les écoles, c'est à dire de réduire leur nombre. Cherchez l'erreur ... 

On me dira : d'accord, la lecture, c'est pas que l'école, il faut aussi réduire l'illettrisme chez les adultes. C'est vrai, mais avec la municipalité Priollaud, prête à tous les projets sans en comprendre le sens ... on se dit qu'ils sont capables de remplir toutes les boîtes à lettres avec les Madame Monsieur qu'ils auront reçu en surplus.  
  

L'opposition écrit au préfet ... à qui la faute ?

Trop c'est trop !


Franck Martin quittant la salle du conseil, photo Paris-Normandie. La presse
n'a voulu voir dans le phénomène qu'un conflit de personnalités. Tant pis
pour la démocratie municipale. En fait, c'est bien la totalité de l'opposition
qui a saisi la préfecture après l'affront que la municipalité Priollaud fait subir
à son opposition... Le pire, bien entendu,, étant, bien entendu l'incapacité à
en prendre la responsabilité et en faisant payer son incurie à un personnel
de qualité.
De mémoire de Lovérien, on n'a jamais vu ça ! Qu'il y ait des petites erreurs, voire des grosses, dans une ou plusieurs délibérations, personne ne s'en offusque !
Ça peut bien sûr faire l'objet d'une réflexion, parfois gentille, parfois acide, selon l'humeur des conseillers ... Seulement là, c'est du jamais vu, au moins depuis Mendès France. On pense à tous les secrétaires généraux et directeurs généraux des services qui ont avec rigueur, préparé les conseils... MM. Astegiani, Blanluet, Coquelet, Mme Berrebou, autant de fonctionnaires scrupuleux, lisant et relisant les délibérations préparées par les services quand ils ne les avaient pas rédigées eux-mêmes. En discutant avec le maire, bien entendu... et la plupart du temps cet exercice ne se produisait pas qu'une fois par trimestre. Or là, patatras ! Voilà un conseil aussi attendu que mal préparé ... et bien entendu, pour celui qui a été maire de la ville pendant 19 ans, il y avait de quoi sauter au plafond. 
Bien entendu aussi, Franck Martin, qui connait encore bien les agents municipaux savait que la faute ne provenait pas des agents irréprochables, mais de la façon dont la ville est gérée, dans le stress et le harcèlement permanent. Elle savait aussi que la qualité d'un dossier présenté en conseil dépend de la manière dont la direction des services gère ses relations managériales avec ses cadres. 
C'est pas vraiment la mode sous Priollaud. Quand il y a faute on s'attaque aux petits, et surtout quand ils n'y sont pour rien. C'est le management à la Poutine !
Ce comportement est indigne. Il est du devoir de l'opposition de souligner les délibérations fautives. Il est du devoir du maire et de ses cadres de faire face à leurs responsabilités.  
Les conseillers municipaux d'opposition, Marie-Pierre Dumont, Alexis Fraisse, Pascal Hébert, Véronique Jeanne, Cécile Laroche, Franck Martin et Leila Seghir ont décidé d'écrire au Préfet devant de graves manquements, simplement pour faire respecter les principes du droit, socle d'une vie municipale qui suppose le respect des conseillers municipaux.
Ci-dessous, afin que les citoyens lecteurs en jugent, la lettre envoyée au Préfet 

Louviers, le 7 février 2017


Monsieur le Préfet,
Département de l’Eure
Boulevard Georges Chauvin
27000 Evreux


Objet : demande d’annulation des délibérations du conseil municipal de Louviers du 6 février 2017




Monsieur le Préfet,

Prenant appui sur l'article L2121-12 du Code Général des Collectivités territoriales et l'arrêt du Conseil d'Etat du 30 avril 1997/ Commune de Sérignan les conseillers municipaux soussignés ont l'honneur de vous demander, dans le cadre du contrôle de légalité des délibérations du conseil municipal, l'annulation des décisions votées lors du conseil qui s'est tenu ce lundi 6 février à Louviers.

En effet plusieurs exigences de la loi concernant l'indispensable information du conseil municipal n'ont pas été respectées.

Ainsi, sans que le maire donne lecture de l'ordre du jour et fasse voter l'urgence à délibérer, plusieurs délibérations ont été déposées sur table à la dernière minute avant l'ouverture du conseil et sans que le conseil puisse en prendre connaissance au préalable.

L'une de ces délibérations revêt une importance considérable et engage l'avenir de la cité pour plusieurs années, puisqu'elle demande l'approbation du protocole de préfiguration des projets de renouvellement urbain de la CASE, concernant notamment trois quartiers « d'intérêt régional » à Louviers.

Constatant l'importance tant sur le fond que sur la forme de ce document de 91 pages, soumis à leur vote sans qu'ils aient pu en prendre connaissance au préalable,  les conseillers municipaux de l'opposition ont demandé au maire une suspension de séance de 10 minutes.

Le maire a refusé, n'accordant qu'un délai de 5 minutes, manifestement insuffisant pour prendre connaissance d'un document de 91 pages déposé sur table à l'ouverture de la séance. De plus, ce document était intitulé «  Version de travail » sans que le conseil ait connaissance de la version définitive.

Cette délibération nouvelle venait s'ajouter à un ordre du jour de 21 délibérations (hors délibérations relatives au budget primitif et compte administratif).

Ces 21 délibérations ont été communiquées dans le délai légal, ce qui a permis aux conseillers municipaux soussignés de constater que sur 21 délibérations aucune ne comportait de note de synthèse requise par l'article L2121-12 du Code Général des Collectivités territoriales.

De plus 10 délibérations étaient entachées d'irrégularités manifestes soit dans l'exposé de leur motif,
soit par l'absence des conventions avec des tiers, conventions dont on demandait le vote de l'approbation sans qu'elles soient annexées à la délibération.

Une première délibération devant attribuer un marché de maîtrise d’œuvre relatif à la construction d’une maison des sports ne comporte ni le montant retenu, ni la négociation ayant permis d’aboutir à ce montant. Seule y figure, au-delà du candidat choisi, l’indemnité de 10.000 €  destinée aux candidats non retenus. Ce seul montant interdit au conseil d’en délibérer valablement.

Une deuxième délibération vise à faire approuver une convention d’occupation temporaire du domaine public en vue d’installer et d’exploiter du mobilier urbain publicitaire. La convention est absente des documents transmis aux conseillers. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Une troisième délibération concerne l’aménagement du centre-ville. Elle fait état d’une convention censée permettre cet aménagement. Cette convention n’est pas jointe à la délibération. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Une quatrième délibération, sur l’aménagement de l’îlot Thorel Est, annule une délibération prise en septembre 2016, à la suite d’une erreur de droit.

Une cinquième délibération prévoyant la vente des locaux et des services techniques municipaux fait état de l’aménagement de nouveaux locaux sans en préciser la nature, lors même que ces travaux sont déjà effectués, et que l’assemblée délibérante n’en ait pas été informée. Ne figurent, dans cette proposition de délibération ni les plans, ni l’intérêt du projet, tenant compte notamment de l’intérêt managérial, pratique et financier de l’opération. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Une sixième délibération relative à un aménagement de voirie sur l’avenue Winston Churchill vise à autoriser le maire à signer une convention qui n’est pas jointe à la délibération. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Une septième délibération vise à modifier la délibération 13-019  du 11 février 2013  qui prévoyait la cession à la société Ker-Mald une parcelle cadastrale où devait être aménagée un lotissement bio-climatique. Aucun document confrontant le projet initial à son évolution ne figure dans le document transmis aux conseillers. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Une huitième délibération concernant une garantie d’emprunt à Logiseine, fait état d’une demande effectuée par la Siloge. En l’absence de la claire dénomination de la société à l’origine de la demande de la garantie d’emprunt, le conseil ne peut en délibérer valablement.

Une neuvième délibération fait état de 7 conventions avec la Caisse d’allocations familiales qui ne sont pas jointes au dossier. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

Enfin, une dixième délibération concerne la mutualisation des services informatiques de la Communauté d’Agglomération Seine-Eure et de la ville de Louviers. Un avenant est proposé à la convention. Ni la délibération, ni la convention initiale ne sont transmises au conseil de même, ce qui est plus grave, la convention devant être approuvée par les conseillers municipaux. Le conseil ne peut donc pas en délibérer valablement.

De plus, le conseil municipal s'est déroulé alors que la porte d'entrée donnant accès au public est restée verrouillée durant la durée du conseil municipal, le public ne pouvant accéder à la salle de réunion du conseil.

En  résumé, compte non-tenu des délibérations relatives aux documents financiers obligatoires, budget, compte de gestion et compte administratif, il est impossible de délibérer valablement sur 11 propositions de délibérations sur 21.

Cette situation est d’autant plus inacceptable lorsque les conseillers ne sont appelés à statuer qu’une fois tous les trois mois.

Devant cette situation sans précédent dans l’histoire de la commune, l’opposition demande à ce que l’ensemble des documents soit mis à jour et soumis de nouveau à l’assemblée délibérante dans les meilleurs délais.

Elle demande a fortiori l’annulation des délibérations qui auraient été votées par la majorité malgré l’absence de transmission des documents nécessaires à la décision de l’assemblée.

Comptant sur votre attention, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de nos respectueuses salutations



Les conseillers municipaux de Louviers

Franck Martin
Pascal Hébert,
Leila Seghir
Véronique Jeanne
Cécile Laroche
Marie-Pierre Dumont

Alexis Fraisse

mercredi 8 février 2017

Un mauvais maire peut-il faire un bon député ?

- Ouf ! qu'il s'est ditça y est, je l'ai eue !" 
Priollaud peut se réjouir d'avoir enfin obtenu l'investiture  de la droite dans la 4ème   circonscription de l'Eure. En gros, il revoit la lumière.
Il peut d'autant plus se réjouir que c'était pas évident. Dans le département, tout le monde à droite avait reçu l'investiture ... sauf lui. Depuis plusieurs mois, non seulement il accumule les bourdes au niveau de la mairie, ce qui est du plus mauvais effet auprès des états majors nationaux et départementaux, mais en plus, ses choix stratégiques se sont tous révélés plus mauvais les uns que les autres.
Priollaud vu par la petite souris normande
C'est vrai qu'il y a encore quelques mois, la droite offrait un boulevard aux membres du clan. Elle allait se débarrasser de Sarkozy et Juppé était un Président évident. Un peu de négociation et Priollaud était député rien que de le dire.
Soutenir Le Maire était un choix logique, celui d'Hervé Morin, le chef de clan qui a organisé le parachutage de Priollaud à Louviers.
Sauf que Le Maire a fait un score épouvantable et qu'on a dû se rabattre sur Fillon en catastrophe.
Ainsi donc il a fallu soutenir l'Européen tiède et le candidat de Poutine ... M'enfin, l'assemblée nationale vaut bien une messe ... 
Ah mais c'est loin, tout ça ... c'était avant Pénélope, une éternité pour tout dire.
Depuis, Priollaud qui avait poussé le délire jusqu'à priver les lovériens de lumière, a été obligé de battre en retraite. Depuis, son projet de vendre le patrimoine de Louviers au plus offrant n'a pas vraiment suscité l'adhésion. Depuis, la fermeture des écoles pour chauffage déficient a révélé la mauvaise gestion du patrimoine communal. Depuis, le blocage du centre ville pour la construction coûteuse et vaine de la  place de la Halle n'avait pas provoqué les commentaires moqueurs des passants...
Ce serait cependant mentir que de dire que Priollaud est isolé dans son combat.
Il peut compter sur quelques appuis sûrs... S'il est élu député, Priollaud quittera sans doute son mandat de maire pour lequel il n'est pas vraiment doué.
Nombreux sont ceux qui au sein de l'équipe municipale, rêvent de prendre sa place et soutiendront sa campagne... Il trouveront à leurs côtés  les lovériens qui rêvent de se débarrasser du personnage. 
A priori, c'est un peu juste pour vaincre un combat difficile. Un mauvais maire ne fait pas un bon candidat, encore moins un bon député. 

lundi 6 février 2017

Que fait la police ?

Cherchez l'erreur ! Oui, il s'agit bien de la
vitrine de la police municipale. En détaillant
les affiches défraîchies vous trouverez
même celle annonçant l'extinction des feux
sur la ville. La mesure la plus idiote prise
par un maire depuis la naissance de la
commune de Louviers et sur laquelle
il a été contraint de revenir ...

TRISTE VITRINE ... 


Beaucoup  pensent en passant devant, qu'il s'agit d'une échoppe à l'abandon, comme il en existe trop à Louviers.  
Erreur ! C'est bien pire que cela. 
Derrière des cartons entreposés, derrière des affiches mal scotchées que l'on ne prend plus soin de mettre à jour, se cache ce qui devrait être un service phare de la commune : la Police Municipale.
Il semble bien qu'il en soit de ce service comme de tous les services municipaux. Un laisser-aller managérial, se traduisant par une perte de sens du service public, dommageable pour le personnel comme pour tous les lovériens. 
De tout cela, Priollaud n'en a que faire, plus préoccupé par sa carrière que par le bien-être des lovériens. 
Dommage pour nous, mais dommage aussi pour lui. En détaillant ces affiches mal scotchées, on aperçoit celle qui rappelle à Priollaud la plus grosse bourde d'un bilan déjà pas brillant : l'extinction de la lumière à Louviers. 
Cette vitrine révèle l'incapacité de la municipalité Priollaud de soigner son image mais bien surtout révèle le triste état de la notre ville. On connaît des villages bien mieux soignés.

dimanche 5 février 2017

Economie sociale et solidaire, il faut passer à la vitesse supérieure

Thierry Jeantet Président du Forum International 
des Dirigeants de l’Économie 
Sociale et Solidaire.
 Il y voit une alternative aux dérives du capitalisme.
Thierry JEANTET, défenseur acharné de l'économie sociale et solidaire, publie une tribune dans Libération. Le sujet est curieusement absent de la campagne présidentielle pour l'instant. 
Le café radical publie la tribune pour enrichir le débat, tout en rappelant que Benoît HAMON, avant de cisailler le gouvernement auquel il appartenait fut ministre de l'économie sociale et solidaire. Peut-être cela permettra-t-il de relancer le débat.

Les débats pré-élection présidentielle restent, pour la plupart, confinés dans un espace néolibéral (capitalisme social et autres), voire libéral-laissez-faire (chasse à l’Etat…). Cette obstination est pour le moins étonnante lorsqu’on sait à quel point la crise financière de 2008 a marqué l’échec de ces politiques et qu’on en saisit, aujourd’hui encore, toutes les conséquences sociales et économiques tant en Europe qu’ailleurs. L’étonnement devient stupéfaction lorsqu’on constate que malgré de justes références aux transformations en cours (à l’instar de l’économie numérique) ou souhaitables (transition écologique), elles sont, en réalité, énoncées de façons incantatoires. Bien qu’évoquées, ces références ne sont guère l’occasion de fixer un nouveau «cap social» malgré des débats fort importants autour de questions telles que celles que sont l’instauration d’un revenu minimum décent, d’un revenu universel ou encore du rôle des mutuelles complémentaires.
Pourtant, anticiper ce qui pourrait être demain un modèle «pluriel» de croissance apparaît comme une nécessité incontournable face aux mutations (pour ne pas dire aux chocs) qui se forment de plus en plus intensément et face à ces attentes citoyennes toujours plus fortes. Plus que jamais, il nous faut unir les recherches liées aux progrès civiques, sociaux, écologiques et bien sûr économique. L’économie sociale et solidaire (ESS) est un élément moteur de cette nouvelle croissance attendue, de ce modèle «pluriel». Ses principes correspondent exactement à cet objectif. Economie progressiste, l’ESS fait en effet appel à une gouvernance démocratique des entreprises, à une juste répartition des excédents, à une propriété à la fois privée et collective et tout autant à la solidarité qu’au respect des environnements. Dans un monde qui compte près 7,5 milliards de personnes, faut-il rappeler que plus d’un milliard est concerné par l’économie sociale et solidaire.

Une économie créatrice d’emplois

Le président de la République, avec les gouvernements successifs, a respecté les engagements pris vis-à-vis de l’ESS pendant la campagne présidentielle de 2012, avec par exemple la création d’un ministère (puis secrétariat d’Etat) dédié à l’ESS, une loi sur l’ESS, 500 millions d’euros destinés à l’ESS dans la Banque publique d’investissement, la création de «la France s’engage» ou encore l’introduction de l’ESS dans le dialogue social. A quoi il faut ajouter le Groupe Pilote International de l’ESS présidé par la France. Mais le temps est venu de passer à la vitesse supérieure en France : il faut désormais que l’ESS puisse pleinement jouer son rôle, c’est-à-dire ouvrir la voie à ce que devrait être une croissance équitable et efficace ! Certes, les candidates et candidats à la présidentielle commencent à en parler, mais trop peu.
Voilà plus de trente ans que l’ESS est créatrice d’emplois. Toutes les études internationales le montrent : le monde de l’ESS a mieux traversé les crises économiques et financières que celui des entreprises dites traditionnelles, ou encore de celui de la banque et de l’assurance. L’ESS porte en elle des solutions concrètes en réponse aux défis que nous connaissons. Et il ne manque pas d’exemples pour confirmer cette assertion.
Nous savons aujourd’hui que «l’accès universel à un niveau de vie décent» peut être assumé par des partenariats Etat/villes ou territoires/ESS. Si ces partenariats existent en quantité dans des secteurs clefs comme l’enseignement, l’intégration sociale (associations sociales), la santé (CUM/Mutuelles santé), l’habitat (coopératives d’habitants), il faut encore renforcer leurs moyens, favoriser la démultiplication de toutes sortes d’initiatives et de parvenir, enfin, à un véritable Pacte entre l’ensemble des acteurs concernés.

Ancrage local

Trop d’initiatives se trouvent, en effet, prisonnières de leur isolement et finissent par échouer. Il faut encourager l’émergence d’une formule à la fois solide et souple, capable de combiner initiative personnelle et solidarité professionnelle, à l’instar de ce que font déjà la Coopérative d’activités et d’emploi ou encore Coopaname à Paris, ou le Groupe Archer à Romans. Une autre voie étant celle des coopératives d’entrepreneurs indépendants (artisans, commerce, agriculteurs), déjà très développée en France. Il est éclairant de constater que les dérives du système Uber conduisent des chauffeurs à (re)découvrir les coopératives !
Il existe un ancrage local en France grâce à une dynamique innovation technologique et gestion participative. C’est ce que réussissent nombre de coopératives, comme le montre l’exemple en Normandie d’Acome Scop (Sociétés coopératives et participatives). Voilà des années qu’elle affiche de bonnes performances dans le secteur de la fibre optique. Idem de la SNA, coopérative qui fabrique les éléments constitutifs de la «route solaire». Voilà d’ailleurs un bel exemple d’une coopérative qui apporte chaque jour la preuve de sa compatibilité avec un développement à l’international.
Enfin, le développement territorial bénéficie lui aussi de cette forte dynamique de l’ESS. Un peu partout à travers l’Hexagone on peut voir ces fameux Pôles territoriaux de coopération économique qui regroupent des entreprises de l’ESS, des PME (petites et moyennes entreprises), des TPE (très petites entreprises) et des collectivités locales qui ont mutualisé des services tout en élaborant des projets communs. C’est ce que font Coopaxis, Clu’ster Jura, Ardaine ou encore Sicoval.
Plutôt que de vouloir la noyer dans des concepts flous ou la traiter à part, l’économie sociale et solidaire doit devenir un partenaire central d’une politique économique, solidaire et écologique qui est (et sera encore plus demain) innovante. Aux responsables politiques de prendre cette question de l’économie sociale à bras-le-corps. Et de le faire avec force.
Thierry Jeantet est l’auteur de l’Economie Sociale, la solidarité au défi de l’efficacité (Documentation Française, 2016)