jeudi 10 novembre 2016

Défendons la maison des syndicats à Evreux ... et ailleurs

Pourquoi nous devons défendre 

la Maison des syndicats à Evreux

la manifestation  a réuni plus de mille
 protestataires le 9 novembre.On y a annoncé
le report de l'expulsion à après les législatives.
Victoire ou sujet d'inquiétude ?  
La situation à Evreux  est inquiétante. Nous reproduisons, en fin d'article la lettre que Lefrand et Lecornu, maire d’Evreux et président du conseil départemental ont envoyé aux organisations syndicales de l’Eure.
C'est une lettre insultante où est clairement indiquée la volonté de mettre fin à ce qui participe depuis près d’un siècle aux bonnes relations entre les représentants des salariés et les collectivités publiques. On peut y sentir la volonté de justifier une politique dure dont le but serait de procéder à l'expulsion sans relogement des syndicats à Evreux. Depuis, parce que les nouvelles vont très vite, les collectivités locales d'Evreux et du Département de l'Eure, courroies de transmission du candidat aux primaires de la droite Bruno Le Maire, ont repoussé la date d'expulsion de quelques mois ... Il n'y a pas là de quoi rassurer à mon avis. 
J'y vois les effets contradictoires de la politique de communication cynique de Bruno Le Maire. On fait des déclarations guerrières, pour faire parler de soi, après on recule. On se fait oublier quelques temps, mais on a fait germer une réflexion qui sera bénéfique par la suite. En cas de victoire de la droite, il voudra tout faire pour ne pas se faire oublier.  Dans six mois, le rebond de l'affaire de la maison des syndicats lui permettre de ne pas se faire oublier. Les syndicats ont tout intérêt à obtenir des garanties sérieuses avant. Quelques rappel de ce qu'est la maison des syndicats à Evreux, de son utilité et de son histoire.

La ville d’Evreux  héberge depuis 1928 les organisations syndicales. Tel est le cas dans la quasi-totalité des villes préfectures de France. Cela fait partie de l’Histoire et de la manière dont les pouvoirs publics ont voulu faciliter les relations entre les représentants des salariés et la société. C’était dès lors, la reconnaissance de l’utilité publique des syndicats. 
Cette action n’a été remise en cause à Evreux que pendant l’occupation, c’est à dire que le principe d’hébergement des syndicats n’a jamais été remise en cause sous la République, quelle que soit la couleur politique des municipalités d’Evreux et ce pendant 88 ans.
Rappelons les faits. Pour réaliser une opération immobilière, la ville d’Evreux souhaite se débarrasser des locaux vétustes où sont logés les syndicats, rue de Pannette. Les syndicats, comme toute personne hébergée, demandent à être relogés dans des conditions correctes et durables. Quoi de plus normal pour les organisations syndicales, qui occupent les lieux depuis longtemps, et où ils rendent un service reconnu.
Les négociations se sont déroulées normalement avec l’ancien maire d’Evreux, Michel Champredon et avec l’appui du Département présidé alors par Jean Louis DESTANS. Les premières tensions sont apparues avec la victoire de la droite aux élections municipales et cantonales. À  partir des difficultés créées par les affidés de Bruno LEMAIRE,  les syndicats ont  demandé au préfet de l’Eure d’accepter un rôle de médiateur, qu’il a accepté.
Nous rejetons les arguments de la municipalité et du département qui font passer les syndicats pour des privilégiés et des capricieux. Pour dire cela il ne faut jamais avoir mis les pieds dans les locaux de la rue Pannette, qui n’ont pas connu d’aménagement depuis cinquante ans. 
Une aide historique et nécessaire.
N’en déplaise à Bruno Lemaire, qui veut se trouver un créneau au sein des primaires de la droite, elle est nécessaire. Cette aide  est comparable à l’aide publique fournie aux partis politiques et contre laquelle Bruno Lemaire et les candidats de droite se gardent bien de protester, lors même qu’ils utilisent tous les procédés pour en avoir encore plus. Elle est nécessaire parce que les syndicats de salariés sont indispensables à de saines relations entre salariat et patronat et que l’ensemble des relations au sein d’une société moderne et démocratique en dépend. Les salariés ont besoin d’être défendus, ils ont besoin de choisir qui va les défendre. Ils ont besoin de syndicats forts et responsables. Et la première utilité d’une maison des syndicats est de leur donner les moyens de  l’accueil et du dialogue entre les salariés et leurs représentants.
Soyons clairs aussi sur la demande des syndicats. Ils n’exigent rien d’autre, en tant qu’expulsés, que de retrouver des locaux adaptés, correspondant au travail qu’ils effectuent déjà auprès des salariés, des adhérents et des militants du département. Des salles et des bureaux simples qui permettent de faire leur travail de manière autonome, des salles de réunion qui peuvent être partagées, bref, l’équivalent d’une simple maison des associations comme il en existe dans de nombreuses villes, et quasiment toutes les villes de la taille d’Evreux. Les locaux isolés sur le plan thermique et acoustique permettraient aussi des économies d’énergie. Les syndicats ne sont après tout rien d’autres que des associations spécifiques.

Voilà pour recadrer les choses. Les pouvoirs publics, comme n’importe quel propriétaire, ont pour obligation de reloger leurs locataires lorsqu’ils veulent reprendre leurs biens pour utiliser les locaux à d’autres fins. Les syndicats n’en demandons pas plus.

Nous constatons que, au-delà des propos insultants, sous des argumentations dangereuses et fallacieuses, la ville d’Evreux comme le Département ne font pour l’instant pas face à leur responsabilité. Nous leur demandons, solennellement de modifier leur attitude, au nom du million de salariés du département.

Le parti radical de gauche, au nom des valeurs qu’il défend, se range sans réserve du côté des organisations syndicales en lutte pour la défense de leur droit, constitutive des droits du million de salariés du département de l’Eure.




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