dimanche 28 février 2016

Laurence Marchand-Taillade, premier maillot jaune du tour de France de la Laïcité



Avec Laurence Marchand-Taillade, le débat part sur les
chapeaux de roues.  La laïcité a un passé, bien entendu, mais
elle a un présent qui rend sa réalité indépassable pour l'avenir. 
Nouveau cadre pour le café radical qui a accueilli la première étape du tour de France de la laïcité au 1er étage du Pèlerin. Le thème : la laïcité a-t-elle un avenir ? 
Un thème que l'on aurait tort de réduire aux généreux principes de ses pères fondateurs qui de Condorcet aux radicaux qui
Caricature sur la loi de séparation de
l'église et de l'état
ont promulgué la Loi de 1905, en passant par Victor Hugo et tout ceux qui se sont battu pour mettre fin au poids insupportable de l'église catholique sur la société française en cours depuis des siècles. 

Mais au delà du thème, une invitée exceptionnelle qui a choisi Louviers pour ouvrir le tour de France de la laïcité : Laurence Marchand-Taillade.
Elle arrive, brute de décoffrage. S'impliquant personnellement, activement, entièrement, elle donne une toute autre image de la laïcité que celle, il faut le dire, un peu ringardisée des pères de la laïcité. 

Laurence Marchand-Taillade attaque d'emblée en mettant en cause les atteintes constantes aux principes de la loi de séparations. Elle remet en cause les élus. Elle sait de quoi elle parle. Elle s'est opposée, elle s'oppose encore à Doucet, parlementaire, ex-maire d'Argenteuil, qu'elle accuse de s'être concilié l'apport électoral des musulmans grâce aux militantisme salafiste. Laurence a bien entendu évoqué son expérience lors de ses interventions à Lille et au salon de la femme musulmane à Pontoise ...  même si on aurait aimer l'entendre un peu plus sur le sujet (ça c'est moi qui le dis ...) 
Franck Martin apportera un éclairage essentiel basé sur son
expérience d'élu. On ne saurait reprocher aux collectivités
locales de financer la construction de mosquées quand on
apprécie le montant énorme des sommes consacrées à la
restauration des églises.
Franck Martin, fera part de son expérience d'élu. Si l'on met au regard le montant dépensé par les collectivité sur l'entretien des églises, on ne saurait s'offusquer de l'aide modeste fournie par les collectivités aux musulmans. Ceci ne saurait constituer en soi un abus. 
Il rappelle qu'il a découvert le problème à Louviers, lors de la campagne électorale de 1995 où il avait assisté aux offices religieux dans les caves mal aménagées de ce qu'on appelait alors la ZAC et qui allait devenir le quartier Maison Rouge. Il rappelle qu'il n'était pas partisan, à l'inverse du prg, de la loi anti-burka, qui a fait l'objet d'un débat passionné lors d'un café radical à Louviers. De fait, la loi est mal appliquée, sans doute parce qu'elle est inapplicable.
Mbarek Marir, éducateur spécialiste de la radicalisation. Membre actif de L'Observatoire de la Laïcité du Val d'Oise a évoqué sa propre expérience et donné un éclairage sur la double-nationalité.
Le vrai problème provient de la pression exercée par les islamistes sur les musulmans et de fait sur toute une part de la société française. Le parallèle est fait entre la pression exercée par les extrémistes lors de tension dans la société française. Les discours radicaux peuvent avoir un impact terrible dans une population à la recherche de solutions clef en main à leurs problèmes. Ainsi en fût-il dans la période qui a suivi mai 68 auprès de la jeunesse. Franck Martin évoque sa propre expérience, et la façon dont on peut être amené alors à défendre l'indéfendable, voire les pires horreurs. 
Peut-être dans le paradoxe dialectique, les islamistes suicidaires se considèrent-ils comme des combattants de la liberté. 
Laurence a beaucoup parlé, tout le monde a beaucoup parlé,
mais il y avait beaucoup à dire et beaucoup à se dire. 
Le discours de la Raison, souvent évoqué, n'est pas tenable s'il est autre chose que le rejet de toutes les illusions, qui permet de devenir adulte. Il ne saurait être la parole unique. Précisément parce qu'il n'y a pas de vivre ensemble sans débat. 
Et à propos de débat, on a pu entendre des points de vue multiples, allant jusqu'à la remise en cause des congés pour fêtes religieuses, défendant y compris le communautarisme à l'anglaise comme solution. 
La bière est aussi un élément incontournable de la qualité
du  débat.
En gros, nous avons eu des approches radicalement opposés, aux quelles il a pu être répondu dans un climat serein et se traduisant par une satisfaction générale dans un débat qui a réuni une cinquantaine de participants. 
C'était là une première étape tout à fait nécessaire à un tour de France de la laïcité. La confrontation d'expériences a donné lieu à un débat tout à fait enrichissant, basé sur le principe que l'on débat beaucoup plus facilement derrière une bière que placé en rang d'ognons (d'oignons en vieille orthographe) face à une tribune. 
Le tour de France a un avenir, la laïcité aussi.
Merci Laurence. Vive la laïcité, vive le radicalisme et vive le Tour !




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