dimanche 28 février 2016

Laurence Marchand-Taillade, premier maillot jaune du tour de France de la Laïcité



Avec Laurence Marchand-Taillade, le débat part sur les
chapeaux de roues.  La laïcité a un passé, bien entendu, mais
elle a un présent qui rend sa réalité indépassable pour l'avenir. 
Nouveau cadre pour le café radical qui a accueilli la première étape du tour de France de la laïcité au 1er étage du Pèlerin. Le thème : la laïcité a-t-elle un avenir ? 
Un thème que l'on aurait tort de réduire aux généreux principes de ses pères fondateurs qui de Condorcet aux radicaux qui
Caricature sur la loi de séparation de
l'église et de l'état
ont promulgué la Loi de 1905, en passant par Victor Hugo et tout ceux qui se sont battu pour mettre fin au poids insupportable de l'église catholique sur la société française en cours depuis des siècles. 

Mais au delà du thème, une invitée exceptionnelle qui a choisi Louviers pour ouvrir le tour de France de la laïcité : Laurence Marchand-Taillade.
Elle arrive, brute de décoffrage. S'impliquant personnellement, activement, entièrement, elle donne une toute autre image de la laïcité que celle, il faut le dire, un peu ringardisée des pères de la laïcité. 

Laurence Marchand-Taillade attaque d'emblée en mettant en cause les atteintes constantes aux principes de la loi de séparations. Elle remet en cause les élus. Elle sait de quoi elle parle. Elle s'est opposée, elle s'oppose encore à Doucet, parlementaire, ex-maire d'Argenteuil, qu'elle accuse de s'être concilié l'apport électoral des musulmans grâce aux militantisme salafiste. Laurence a bien entendu évoqué son expérience lors de ses interventions à Lille et au salon de la femme musulmane à Pontoise ...  même si on aurait aimer l'entendre un peu plus sur le sujet (ça c'est moi qui le dis ...) 
Franck Martin apportera un éclairage essentiel basé sur son
expérience d'élu. On ne saurait reprocher aux collectivités
locales de financer la construction de mosquées quand on
apprécie le montant énorme des sommes consacrées à la
restauration des églises.
Franck Martin, fera part de son expérience d'élu. Si l'on met au regard le montant dépensé par les collectivité sur l'entretien des églises, on ne saurait s'offusquer de l'aide modeste fournie par les collectivités aux musulmans. Ceci ne saurait constituer en soi un abus. 
Il rappelle qu'il a découvert le problème à Louviers, lors de la campagne électorale de 1995 où il avait assisté aux offices religieux dans les caves mal aménagées de ce qu'on appelait alors la ZAC et qui allait devenir le quartier Maison Rouge. Il rappelle qu'il n'était pas partisan, à l'inverse du prg, de la loi anti-burka, qui a fait l'objet d'un débat passionné lors d'un café radical à Louviers. De fait, la loi est mal appliquée, sans doute parce qu'elle est inapplicable.
Mbarek Marir, éducateur spécialiste de la radicalisation. Membre actif de L'Observatoire de la Laïcité du Val d'Oise a évoqué sa propre expérience et donné un éclairage sur la double-nationalité.
Le vrai problème provient de la pression exercée par les islamistes sur les musulmans et de fait sur toute une part de la société française. Le parallèle est fait entre la pression exercée par les extrémistes lors de tension dans la société française. Les discours radicaux peuvent avoir un impact terrible dans une population à la recherche de solutions clef en main à leurs problèmes. Ainsi en fût-il dans la période qui a suivi mai 68 auprès de la jeunesse. Franck Martin évoque sa propre expérience, et la façon dont on peut être amené alors à défendre l'indéfendable, voire les pires horreurs. 
Peut-être dans le paradoxe dialectique, les islamistes suicidaires se considèrent-ils comme des combattants de la liberté. 
Laurence a beaucoup parlé, tout le monde a beaucoup parlé,
mais il y avait beaucoup à dire et beaucoup à se dire. 
Le discours de la Raison, souvent évoqué, n'est pas tenable s'il est autre chose que le rejet de toutes les illusions, qui permet de devenir adulte. Il ne saurait être la parole unique. Précisément parce qu'il n'y a pas de vivre ensemble sans débat. 
Et à propos de débat, on a pu entendre des points de vue multiples, allant jusqu'à la remise en cause des congés pour fêtes religieuses, défendant y compris le communautarisme à l'anglaise comme solution. 
La bière est aussi un élément incontournable de la qualité
du  débat.
En gros, nous avons eu des approches radicalement opposés, aux quelles il a pu être répondu dans un climat serein et se traduisant par une satisfaction générale dans un débat qui a réuni une cinquantaine de participants. 
C'était là une première étape tout à fait nécessaire à un tour de France de la laïcité. La confrontation d'expériences a donné lieu à un débat tout à fait enrichissant, basé sur le principe que l'on débat beaucoup plus facilement derrière une bière que placé en rang d'ognons (d'oignons en vieille orthographe) face à une tribune. 
Le tour de France a un avenir, la laïcité aussi.
Merci Laurence. Vive la laïcité, vive le radicalisme et vive le Tour !




mercredi 24 février 2016

Tri sélectif sacrifié - territoire en danger

Qu'est ce qui se cache derrière la décision de l'agglo de mettre
fin au ramassage à domicile du verre et papier
Il s'agit d'une nouvelle incroyable et qui a bien failli passer inaperçu. La Case a décidé la remise en cause du tri sélectif à Louviers en attendant de l'appliquer au reste de la Case.

C'est pourtant le traitement des déchets qui a été l'une des premières causes de la création de la Communauté de communes puis d'Agglomération Seine-Eure. En effet, la dégradation des paysages, les monstruosités qui ont marqué notre environnement, telles que les décharges à ciel ouvert, ont impliqué et une réaction des populations et une exigence des pouvoirs publics.
Le ramassage des ordures ménagères a en effet considérablement évolué depuis quelques années et heureusement ! et la communauté d'agglomération pouvait se vanter d'avoir été pionnière en ce domaine.
Ainsi, la communauté d'agglomération a mis en place, sous la présidence de Franck Martin puis de Patrice Yung, une politique de tri sélectif qui s'est sans cesse améliorée, alliée par ailleurs à une démarche pédagogique auprès des particuliers.
Ainsi, chacun à Louviers se doit de compartimenter ses déchets verts, verre, papiers et ménagers, eux-mêmes ramassés à des moments différents par les services de ramassage d'ordure ménagères.
Dans ce domaine, par ailleurs satisfaisants, il n'y avait qu'une chose à faire, c'est le poursuivre et l'améliorer.

Depuis sa naissance, la Case a toujours pris soin d'exercer
au mieux ses compétences parmi lesquelles le ramassage
des ordures ménagères et la qualité 
Voilà que Bernard Leroy a décidé d'y mettre fin, mettant en cause l'une des politiques majeures de respect de l'environnement. Il s'appuie pour ce faire sur le soutien de François Xavier Priollaud, qui montre son indifférence à la qualité de service rendu dans sa commune. Celui-ci s'est porté volontaire pour expérimenter en premier la fin du tri sélectif chez les particuliers.
On va installer un peu partout en ville des containers à l'ancienne, obligeant les volontaires à se déplacer pour porter et verre et papier. C'est un recul annoncé pour la collecte des verres, ce sont là des économies réalisées sur le dos de l'environnement et de la qualité de vie. La référence à de mauvais prétexte, comme celle de la Carsat qui aurait demandé de mettre fin au ramassage à domicile ne trompe personne : cela se traduira par des suppressions d'emploi avec à la clef une baisse du service rendu et surtout une atteinte à l'environnement, quelques semaines après la Cop 21 et la reconnaissance un peu partout du respect de l'environnement comme politique prioritaire.
Il s'agit d'une gifle considérable à la politique patiemment élaborée depuis des années.





vendredi 19 février 2016

Louviers ville départ du Tour de France

Louviers sera le point de départ du tour de France de la laïcité.


Place Mandela à Louviers, un vélo prêt à prendre le départ du
tour de France de la Laïcité.
L'ordre du jour du dernier bureau national du prg était assez chargé. entre l'analyse du dernier remaniement ministériel et surtout la passation de pouvoir entre Jean-Michel Baylet, président du parti depuis plus de vingt ans et Sylvia Pinel, ex vice-présidente qui se retrouve ainsi être la première femme présidente de notre parti.
Mais malgré cette actualité dense, Louviers s'est invité au débat.
En effet, il a été question de Laurence Marchand-Taillade, qui a été applaudie par l'assemblée en reconnaissance de son action et de son courage.
Dans sa prise de parole, Laurence en a profité pour parler de son invitation au prochain café radical et elle a annoncé que Louviers serait le point de départ du tour de France de la laïcité décidé depuis des mois par le parti radical de gauche et qui avait encore du mal à démarrer.
Or donc, l'occasion faisant le larron, les radicaux de Louviers sont honorés de ce tour de France de la Laïcité dont le programme s'ébauche
Laurence Marchand-Taillade, maillot
jaune au départ du tour de la laïcité
Grand départ : Louviers le 26 février. à 18h30 Café radical au Pèlerin, 2 rue Mendès France
2e étape : Montrouge, le 5 mars.
3e étape : Perpignan, le 8 mars
4e étape : Alsace en avril
5 e étape : Toulouse en avril
6e étape : Nice en Avril

Toute fédération intéressée peut prendre contact soit dans le cadre du blog, soit en joignant directement le parti radical de gauche.


 


 

Il n'y a pas que le vélo dans la France,
il y a aussi la laïcité. Reste à définir les
villes étapes pour partager cette autre
passion.  

mardi 16 février 2016

Laurence Marchand-Taillade au café radical

LA LAÏCITÉ  A-T-ELLE UN AVENIR ?

Il est des personnes en qui on peut avoir totalement confiance. 
Laurence Marchand-Taillade
pasionaria de la laïcité
Telle est le cas de Laurence Marchand Taillade, qui a prouvé qu'elle était une personnalité exceptionnelle et je suis heureux d'annoncer qu'elle animera vendredi 26 février le prochain café radical sur un thème qui lui est si cher qu'il en est devenu son cheval de bataille : la laïcité.



Il fut une époque, pas si lointaine où la laïcité semblait une évidence. On en aurait oublié d'ailleurs qu'elle n'avait un statut politique réel qu'en France. Le développement des communautarismes, des besoins identitaires ont laissé le beau principe républicain limitant la pratique religieuse au strict espace privé se faire battre en brèche.
Si personne ne nie que la situation de la religion n'a rien à voir avec celle de 1905, loi de séparation de l'Église et de l'État, il reste que le principe a bien évidemment présidé à notre vivre ensemble. La conception de la laïcité a aussi largement contribué à la libération de la femme et à la reconnaissance des identités comportementales.
Ne nous y trompons, c'est ce principe qui est aujourd'hui battu en brèche. On continue au nom de la religion à combattre l'épanouissement des personnalités et même, cette façon de faire s'est-elle insidieusement développée dans la France de ces 20 dernières années.
Et pourtant, la France, la République, la démocratie, tout cela pourrait-il se maintenir en dehors de la laïcité, principe lourdement mis en cause, au point qu'il mérite débat.
C'est bien ce qu'a démontré Laurence Marchand-Taillade en demandant la démission de Jean-Louis Bianco, pourtant nommé par le gouvernement à l'observatoire national de la laïcité, chargé de combattre les pratiques sectaires.
Alors, y a-t-il une seule façon de voir, n'y a-t-il qu'une seule laïcité ?
Venez participer au débat :
café radical, vendredi 26 février 2016, à 18h30
au Pèlerin, 2 rue Pierre Mendès France 
27400  Louviers








jeudi 11 février 2016

Bravo Laurence Marchand-Taillade ! La République c'est le courage.

 Je viens d'apprendre que Laurence Marchand-Taillade est menacée de mort.
Ce que visent les intégristes, c'est la banalisation de la terreur. Ce que vise Laurence, c'est la liberté.
Elle ne supporte pas que quiconque veuille lui imposer quoi que ce soit. Elle ne supporte pas l'atteinte aux libertés que signifient les pratiques intégristes. Elle supporte pas l'atteinte aux droits des femmes. Dans le domaine, elle trouve qu'on en fait trop peu.  
Je suis avec sympathie les activités de Laurence Marchand-Taillade depuis qu'elle est entrée au prg il y a un peu plus de cinq ans.
Laurence Marchand-Taillade,
figure de la laïcité
Laurence n'est pas du genre à fléchir.
Elle est à l'origine de la création de l' Observatoire de la laïcité du Val d'Oise en 2010. Ce n'était déjà pas une mince affaire dans une période où l'intégrisme commençait à gangrener sérieusement le terrain, et pas seulement dans le Val d'Oise.
Cette idée d'observatoire n'était d'ailleurs pas neuve. Jacques Chirac l'avait créé en 2007 (le prg est à l'origine du dépôt de loi créant cet observatoire). Sauf que, faute de décret l'application, il a fallu attendre la fin des années Sarkozy et la prise de pouvoir de la gauche pour qu'enfin on nomme une personnalité à la tête de l'institution, un certain Jean-Louis Bianco.
Bien entendu, la première chose qu'a demandé Jean-Louis Bianco était de mettre fin aux activités de l'observatoire départemental du Val d'Oise. Une vieille pratique stalinienne. Bon, pauvre Jean-Louis Bianco, ancien ministre ou pas, grand commis de la République ou pas, avec Laurence, il est tombé sur un os.
Parce que Laurence, non seulement ne s'est pas soumise (se soumettre, en fait, je me demande si elle sait bien ce que ça veut  
dire ...) mais en plus, elle a observé de près l'activité de l'observatoire, et elle l'a contestée en expliquant que cet observatoire faisait le contraire de ce pourquoi il avait été créé en favorisant le communautarisme et par là-même s'engluait dans des liaisons dangereuses avec les officines sous influence directe ou indirecte des frères musulmans.

Jean-Louis Bianco, président de l'observatoire de la laïcité
descend les marches de l'Elysée. Laurence Marchand-Taillade
souhaite qu'il continue sa descente beaucoup plus bas.
Elle en a alerté le gouvernement ce qui a provoqué des remous dont la presse s'est faite largement l'écho. Le chef du gouvernement critiquant directement l'activité du président pourtant nommé par décret... Fait rarissime ! Pour couronner le tout, Laurence Marchand Taillade a lancé une pétition demandant  la démission de Jean-Louis Bianco de la présidence de cet observatoire (vous pouvez la consulter et la signer en cliquant ).

Mais ce n'est pas tout ! S'attaquer aux institutions c'est parfois utile, parfois indispensable, mais tel n'est pas l'objet premier de l'observatoire créé par Laurence. Il s'agissait bien de donner un instrument aux défenseurs de la laïcité, et d'ailleurs, pas d'observer passivement. Laurence n'est pas du genre spectatrice passive. 
Dans le climat feutré de la soumission, Laurence Marchand-Taillade est
venue mettre les pieds dans le plat.
C'est ainsi qu'elle s'est pointé au salon musulman de la femme à Pontoise ... où, elle a pu observer ... les intégristes à l'œuvre, donnant aux femmes des leçons de soumission !
C'est ce qui l'a incité après être courageusement aller parler aux femmes, aux jeunes femmes surtout s'apprêtant à se rendre au salon de la femme musulmane sous le regard des barbus.
Un peu plus tard, le 7 février, elle a organisé avec des radicaux du Nord une manifestation contre la venue des prédicateurs sexistes, homophobes, pro-djihad et antisémites.
Ce fut une réussite, au moins par l'impact de la manifestation et l'écho recueilli dans la presse et auprès du gouvernement qui avait interdit la venue des prédicateurs les plus dangereux.
Pas mal pour une femme seule. Seule au départ. Juste révoltée par l'attitude complaisante et communautariste du maire d'Argenteuil, Philippe DOUCET.
Le comportement de Laurence fait honneur aux femmes, honneur aux radicaux, honneur à la République.
Il fait honte aux communautaristes, aux intégristes de toute sorte et aux partisans de compromission avec l'inconciliable.
Il vaut à mon amie Laurence d'être menacée de mort.
Au delà de cette menace inadmissible, c'est la reconnaissance de la défaite de l'intégrisme qui ne sait que semer la mort pour répondre aux idées et à l'aspiration à l'émancipation de l'être humain.
Nous sommes tous avec toi Laurence.

lundi 8 février 2016

La Chapelle Corneille s'ouvre à un nouveau destin

Eblouissante vue de la sphère scéno-acoustique. Un miroir déformant de
l'intérieur de la salle. mais surtout le moyen d'arriver à un  son d'une
qualité exceptionnelle. Oswald Sallaberger a décrit l'acoustique de l'auditorium
comme étant l'une des meilleures d'Europe.




 
Difficile de tourner autour du Lycée Corneille, sans que j'éprouve une émotion toute particulière. C'est là que j'ai fait mes premières armes, jeune lycéen alors perdu au milieu des cours.
Il faut dire, on entrait dans cet ensemble gris et immense dès l'âge de 11 ans. On y croisait des grands, des très grands, qui avaient déjà le bac, les classes prépas... et on se sentait tout petit pendant des années. Il n'y avait que des garçons, le charme en était exclus ... et puis, malgré tout, cette image de rigueur s'est écroulée en mai 1968. Une période où l'on a rêvé, où l'on s'est retrouvé en fraternité ... pour quelques jours, pour quelques mois, après, c'est moi qui me suis trouvé exclus.
C'est la vie !
Je garde cependant du lycée Corneille des souvenirs très forts, et au cœur de ceux-ci, la rencontre avec des amis qui le sont restés : Franck Martin en tout premier lieu, qui allait accompagner toute mon existence.  
Voilà pourquoi je ne pouvais pas louper l'inauguration de la chapelle Corneille ce quatre février 2016, un demi siècle plus tard.
C'est toujours un grand moment quand l'histoire personnelle rencontre d'autres histoires, voire l'Histoire et qu'un lieu permet de repenser sa propre histoire.
Jeudi donc, après 15 ans de travaux qui ont coûté 9,4 millions d'Euros, la chapelle Corneille était inaugurée.
Je passe sur l'histoire du monument. Hervé Morin, dans son discours inaugural y a brièvement fait allusion. La première pierre de ce collège Jésuite, se situait dans le prolongement de ce quartier de Rouen sous la domination de l'Eglise. L'abbaye Saint-Ouen, qui est devenue l'Hôtel de Ville de Rouen, était attenante à ce qui allait devenir la Chapelle de l'institut Jésuite qui allait enseigner le jeune Corneille bien avant que celui-ci ne donne son nom à l'établissement.

Marie de Médicis a été déposer la première pierre de la chapelle en 1716. Hervé Morin, tout nouveau président de la Normandie l'a rappelé dans un discours plein de gratitude envers la gauche régionale à l'origine du projet. Pour en revenir à Marie de Médicis, à peine avait-elle prononcé son discours qu'un falcon l'a emmené à Bordeaux marier le petit Louis XIII  à la petite Anne d'Autriche... ( à l'époque, la ligne Tgv Paris-Bordeaux n'est pas achevée). 
Les deux tourtereaux ont  14 ans et c'est une autre histoire qui commence. La grande ! 
Une vision du magnifique travail de restauration
de ce qui n'était plus qu'une ruine. 15 ans de
travaux et 9,4 M€ plus tard. Le fait majeur est
qu'on n'a pas fait de cette chapelle un musée, mais
un site appelé à devenir l'un des lieux les plus
vivants et créatifs de Normandie.
Pour ce qui concerne notre chapelle... Bon, disons-le, elle a la taille d'une église, elle est énorme, mais on la laisse dépérir au fil des siècles. L'état la classe monument historique en 1908, mais avec tout le patrimoine à restaurer dans la ville aux cent clochers on a bien d'autres chats à fouetter que de s'occuper de ce bâtiment que personne ne réclame.
Je voudrais à ce sujet raconter une anecdote familiale. Mon grand frère, alors potache s'était débrouillé pour y avoir accès régulièrement entre midi et deux et se débrouillait pour y chanter des paillardes, accompagné par un copain à l'harmonium.
Une autre approche de la sphère. On sort
effectivement de l'esprit de chapelle. Il
n'empêche, sans loi de 1905, sans décentralisation,
jamais la chapelle n'aurait poursuivi son existence.
Et puis voilà : voilà un événement fondamental : 1981, victoire de Mitterrand et décentralisation dans la foulée ! Les lycées sont gérés par la Région. C'est un fait à rappeler aux pourfendeurs des dépenses publiques et notamment de celles des  collectivités locales. Les dépenses liées à la décentralisation est une conséquence directe de l'attention portée aux problèmes locaux par les élus locaux. Ce qu'on appelle al démocratie de proximité.
Et d'ailleurs, c'est vraiment à partir de la présidence d'Alain Le Vern que les choses vont bouger. Travail poursuivi par Nicolas Mayer-Rossignol. L'auditorium est donc le fruit de la décentralisation, qui a permis à la Région d'agir et de reprendre au lycée Corneille, ce monument appelé à vivre une nouvelle existence.
Ainsi la Chapelle est-elle, au fil des ans, et après des siècles de sommeil, devenue selon Oswald Sallaberger, le lieu de la meilleure acoustique d'Europe.
Après avoir été église, chapelle, et encombrant vestige, elle rencontre un nouveau destin en devenant la plus belle salle de spectacle de Normandie.  

vendredi 5 février 2016

Bien sûr qu'il faut réformer l'ortografe !

Je comprends ça : on se donne du mal à acquérir un savoir et puis, tout d'un coup, il ne sert plus à rien. Il faut faire autrement.

Oui, il faut repenser l'école, il faut repenser
le savoir, ouvrir à la réflexion et ne pas se
contenter du par cœur, dont l'orthographe
à la française est le plus bel exemple.
On est d'ailleurs en plein dans la tragédie du monde moderne et de son rapport au savoir que commente depuis longtemps Michel Serres. Au fond, quand il dit que l'avènement des nouvelles technologies nous invite à repenser l'école, les réactions hystériques en réponse à l'application de la réforme de l'orthographe lui donnent entièrement raison. Elles donnent en même temps une idée du chemin qui reste à parcourir quand la France continue à s'enfoncer dans les défauts de son système éducatif.
Le plus lourd défaut est sans doute le fait de considérer tout comme acquis pour l'éternité. Ainsi en serait-il de l'orthographe, science des ânes... et de fait, quand on touche y touche, les ânes se rebellent !
Je fais fi des mensonges éhontés qui nous viennent des courants de la droite et de l'extrême droite organisée qui veulent faire croire que Najat Vallaud Belkacem serait pour quoi que ce soit dans la réforme. c'est sans doute la conséquence inattendue du départ de Christiane Taubira, Najat Vallaud Belkacem fait partie de ce qu'on appelle les minorités visibles, elle a un nom arabe, un prénom oriental et en plus, c'est une femme. Voilà de quoi ouvrir le robinet à insultes, et espérer ressouder la communauté des racistes abrutis.
Qu'importe s'il s'agit non pas d'une réforme de l'éducation nationale, mais de l'application de directives de l'académie (DE L'ACADEMIE !!!! On n'est pas là dans la dérive de membres de cabinet ministériels se lâchant un soir de cuite) datant de 1990... Et qu'on n'a pas appliqué dans les manuels pas timidité. Najat Vallaud-Belkacem n'y est pour rien !
Il s'agit d'une réforme très timide ... Normal, on est avec l'Académie, je le répète. On n'interdit pas l'ancienne orthographe, on enseigne la nouvelle, ce qui est prôné par l'académie de Grenoble depuis 2007 (2007 ! C'était Xavier Darcos, succédant à De Robien ... Il n'a rien dit et personne non plus d'ailleurs et personne parmi ses successeurs).
Aucun argument ne tient à l'analyse pour figer la langue française dans ce fatras créé par l'Académie (avec un A majuscule) pour limiter un maximum l'accès à l'écriture. Ainsi le français est-il passé à coté des réformes qui ont fait de l'italien, du portugais, de l'espagnol des langues modernes où l'on écrit ce qui se prononce et où l'on prononce ce que l'on écrit. Reste d'ailleurs à rationnaliser l'écriture. 
Non, il ne s'agit pas de niveler par le bas, comme le disait un de mes amis effrayé par la réforme et s'offusquant qu'un de ses élèves ait parlé d'une réforme scholaire ... sauf que scholaire vient d'une lointaine orthographe du français, qui évolue certes lentement mais qui évolue quand même et la règle d'hier fait le grief d'aujourd'hui... Marrant comme notre société avide de changement se recroqueville à la moindre modification de ses certitudes ... 
Ainsi ose-t-on encore parfois dire qu'il ne faudrait pas changer l'orthographe car elle est un moyen de comprendre l'origine et le sens des mots. C'est n'importe quoi ! Quel enfant va apprendre l'origine du mot orthographe pour en comprendre le sens ? Aucun, ce sera l'adulte soudain intéressé qui pourra faire cette démarche, sauf qu'il pourra aussi bien la faire en écrivant ortografe. 
François Rabelais, promoteur du gay sçavoir. Le
savoir n'est pas là pour nous apporter des
certitudes aussi inamovibles que l'orthographe,
puisque l'orthographe elle-même doit bouger.
Elle n'est pas un savoir, mais un instrument qui
doit s'adapter au savoir. Comment parler à ce
sujet de nivellement par le bas si ce n'est en se
situant soi-même au dessous de tout ? 
Un mot ça se comprend précisément en faisant des erreurs d'interprétation, en comparant, en aimant la langue et langue, c'est en premier de l'oral ! Depuis l'origine de l'humanité. Ce n'est pas en apprenant par coeur une orthographe qu'on comprend le mot, mais parce qu'on devient intelligent et qu'on est capable de mettre le mot en question.
Le monde moderne nous contraint à l'intelligence, au plaisir du savoir, du gay sçavoir dont parlait déjà Rabelais, et dont nous devons garder l'essence ... et pas l'orthographe (tiens, au fait, personne pour regretter qu'on revienne à l'orthographe rabelaisienne du sçavoir ? C'était pourtant tellement joli ... ! Je dis ça pour les pré-nostalgiques d'un accent circonflexe dont personne n'a envisagé la disparition).

Pour finir, je recommande l'excellent article des décodeurs du Monde, qui arrivent à parler du sujet sans s'énerver ... à noter malgré tout, cerise sur le gâteau, la perle magnifique du syndicat d'extrême droite UNI. Pour accéder à l'article, cliquer ici .