mardi 10 novembre 2015

La Normandie vaut bien un café

Franck Martin a d'emblée posé le problème : la Normandie, la droite la voulait, la gauche l'a faite.
Franck Martin au premier plan, Daniel Huard et Olivier
Taconet ont tâché de donner un éclairage sur les nombreuses
problématiques que soulève la réunification de la Normandie
 
En fait, cette synthèse un peu provocatrice de l'histoire récente de la Région n'est pas scrupuleusement exacte. Il n'est qu'à rappeler les réticences des deux barons hauts et bas Normands, d'Ornano et Lecanuet, figures historiques du centre droit, à comparer avec les efforts de ceux qui à gauche s'insurgeaient contre la stupide séparation entre deux régions au premier rang desquels figuraient les radicaux de gauche.   

Mais il est vrai que le premier à parler à un haut niveau de l'Etat de la fusion des deux régions n'est autre que Nicolas Sarkozy, appuyant son ministre de la Défense Hervé Morin. Et c'est vrai qu'il n'a rien fait sur ce point.
Sans doute fallait-il, paradoxalement une réflexion globale portée par la loi NOTRe, qui redéfinit la répartition et les compétences des territoires pour aboutir à la réunification de la Normandie, qui est la seule création incontestable et incontestée du nouveau territoire régional.
Incontestée, alors qu'effectivement, Franck Martin l'a rappelé, il en a entendu des vertes et des pas mûres au sein du conseil régional lorsqu'il défendait avec ténacité, avec entêtement, ce projet !
La Normandie vaut bien un café. Les tensions apparues lors de
constitution de la liste aux régionales ne sauraient occulter la
réalité des convictions et le besoin de débattre. Le débat,
spécialité radicale, grâce à sa capacité à aborder tous les sujets.
Bien sûr, minoritaire à la Région, avec les radicaux, Franck Martin n'était pas le seul à gauche à défendre le principe d'une région cohérente, d'une grande Normandie. Le Nouvel observateur avait même fait un dossier à ce sujet et ... ce n'est pas un hasard si c'est sous la présidence d'un Normand (François Hollande est né à Rouen et a vécu enfance et adolescence en Normandie) que la Normandie a pu s'unifier.
Et justement, ce sur quoi les défenseurs d'une grande Normandie relevaient non seulement du procès d'intention mais de la peur de l'inconnu.
Ainsi, les références ont toujours été très nombreuses quant aux réticences de l'appareil d'État à accepter la création d'une Région à identité historique. Ainsi Fabius a-t-il effectivement prononcé une phrase contre la création d'un Duché, par nature opposé à la République ...
Franck Martin a rappelé toutes les attaques dont il avait fait
l'objet à gauche pour son soutien à la réunification de la
Normandie, qui fait pourtant l'unanimité aujourd'hui et a
rapidement convaincu tous ses adversaires... surtout à gauche.
Tout cela fait rire à présent avec le recul. D'autant que sur la question de l'identité normande, les plus farouches partisan de l'unification de la Normandie sont sans voix. Ils sont sans voix, parce que ce n'est pas le problème. Il n'y a pas de langue normande, juste un parler, un patois, voire quelques patois influencés par les langues scandinaves, l'anglais mais essentiellement par le latin et le français. Il n'y a pas de traditions vestimentaires normandes comparables par exemple à la coiffe bretonne. Et justement, c'est pour cela que la région Normande a toute ses chances et qu'elle ne représente vraiment pas une menace pour la République ... Une République qui se montre si frileuse qu'elle n'a même pas réussi à créer une région bretonne.

Enfin la Normandie ! La thèse première
 de l'ouvrage de Daniel HUARD est que
l'identité normande est constituée par une
histoire qu'elle partage avec l'ensemble de
la France et non contre elle.
Parce que la création de grandes régions par la loi NOTRe ressemble à une incongruité. Le fait de justifier la réforme sous le prétexte de " faire des économies" est d'ailleurs un sacré aveu de faiblesse. Si on doit faire des économies en remaniant les territoires, on devrait bien évidemment commencer par les communes. La création de Régions cohérentes, fortes et modernes aurait mérité mieux.... mais les Normands ne peuvent regretter cette réforme puisqu'ils en sont les seuls vrais bénéficiaires et de ce fait ont une belle responsabilité. A eux de faire avancer les compétences et les pouvoirs régionaux. A eux de montrer qu'une Région peut faire plus et mieux dans tous les domaines et que c'est cette action et ce nouveau pouvoir qui va créer son identité.
Bonga Bonga Boketsu et Olivier Taconet, les deux candidats
radicaux de l'Eure entourent Nicolas Mayer Rossignol qu'ils
soutiennent pendant la campagne.
 
C'est ce que les fédéralistes que sont les radicaux espèrent et feront valoir aux travers des actions qu'ils soutiendront dans la nouvelle région Normande.








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