vendredi 17 avril 2015

Les apports de Mohammed Chirani

Les confidences de Mohammed Chirani

Je ne remercierai jamais assez Mohammed Chirani, non seulement pour sa venue, loin d'être évidente pour un personnage si sollicité médiatiquement, mais essentiellement pour la qualité de sa prestation. D'une manière inattendue, il surtout parlé de l'islam, lors même qu'on aurait pu s'attendre, vu le sujet "la réconciliation nationale" à ce qui divisait la société française. Mais, visiblement Mohammed Chirani souhaite mieux faire connaître sa religion non seulement aux tenants de la culture judéo-chrétienne, mais surtout à ceux qui recherchent racine et famille dans une religion dont ils ne connaissent que ce qu'on veut bien leur en dire. Mohammed Chirani a, au passage, rappelé son souhait de créer des cours sur la religion dans le cadre de l'enseignement scolaire. Ça m'a bien plu, parce que, dans mon parti radical, je me sens un peu seul à défendre ce point de vue. Mohammed Chirani se bat pour que les musulmans connaissent mieux l'islam et souhaite éviter que non seulement on évite de raconter n'importe quoi mais surtout qu'on en arrive à imposer des horreurs en son nom. Je pense pour ma part qu'on retrouve ce manque de culture religieuse chez les chrétiens eux-mêmes, et qu'il est impossible de comprendre la construction politique et culturelle de la France sans connaissance de la religion chrétienne. Je pense aussi qu'il est dommage de laisser ces domaines aux religieux, précisément, parce qu'ils n'ont pas vocation à aborder ces sujets de manière critique.
Bref, et Mohammed Chirani s'en est expliqué par la suite, l'un des sujets majeurs pour lui était la représentation de leur religion transmise aux musulmans.

Même si Mohammed Chirani a essentiellement parlé de l'Islam, et des questions qui lui sont liées, ses propos avaient toute leur place, y compris dans un café radical, lieu porteur de la laïcité. 
Et que leur en dit-on ?
Mohammed m'a raconté une anecdote lorsque je l'ai ramené chez lui après la réunion. Il m'a expliqué qu'ayant décidé de mener une liste aux élections municipales de Sevran, le soir de son premier meeting, il a appris la mort de son père, en Algérie.
C'est toujours un choc d'apprendre la mort d'un père. Ceux qui ont lu son livre Réconciliation Française, comprendront à quel point c'était un choc tout simplement parce que dans son parcours, la présence réelle ou symbolique du père est toujours déterminante. Bref, il apprend la mort du père le soir du meeting, avant même de prendre la parole et à partir de ce moment-là, désespéré, il passe son temps entre prise de parole publique et téléphone avec les proches pour l'organisation de l'enterrement. Il apprend là cette chose terrible que l'enterrement aura lieu le jour même et qu'on n'attendra pas le retour de Mohammed ... et le tout au nom de l'islam.
Sauf que ce n'est pas l'islam. C'est juste la vision salafiste de l'islam qui reprend un propos du prophète tenu en des circonstances bien particulières. C'était la guerre, il fallait enterrer rapidement les morts. Mais en ces circonstances, Mohammed déchiré n'avait ni le poids ni l'énergie pour éviter l'inéluctable. Pas moyen de donner par téléphone des leçons de théologie ... Mais il n'y avait pas meilleure occasion de mesurer impuissant la montée de l'influence salafiste dans l'islam en Algérie dans un climat général d'ignorance. La seule vengeance qu'il ait obtenu est celle d'avoir fait pour son père, la plus belle tombe du cimetière en opposition à la volonté affichée des salafistes qui ont imposé au nom d'un islam dévoyé la sobriété des tombeaux.
Mohammed Chirani a dédicacé son ouvrage à la fin des débats.
C'est pourquoi Mohammed Chirani a décidé de faire de la connaissance de l'islam la priorité. Il prépare un ouvrage à paraitre sur ce thème. Il intervient aussi dans le cadre de la prévention de l'engagement djihadiste.
Il veut faire de l'islam un débat ouvert, seul remède à une lourde tendance qui vise à des replis sur soi communautaires, où l'ignorance entretient une fausse sécurité.
Pour Mohammed Chirani, la religion ne doit pas être un moyen de se protéger du monde, un refus du réel, un instrument paranoïde qui amène à concevoir la réalité comme le lieu du complot.
C'est une banalité de le dire, mais les plus grands assassins, les plus grands oppresseurs de musulmans sont des musulmans. Pour Mohammed Chirani, il n'est pas question de régler des affaires en famille, de couvrir les monstruosités comme a pu le faire l'église catholique avec ses prêtres pédophiles. Les comportements communautaristes empêchent de regarder ses problèmes en face. C'est en parlant de ses propres problèmes devant tout le monde, que le monde musulman deviendra adulte, sans chercher à rendre responsable de ses malheurs tel ou tel lobby.
Nous entrons dans une période dangereuse. La France, le Maghreb, l'Afrique, l'humanité ne s'en tirera par son intelligence et par l'intelligence d'une démarche ouverte et humaniste.   



Ce que je dois à Charly Hiblot

Qui a donné le départ  ?

Il était j'en suis sur de ceux qui éprouvent ce
sentiment d'utilité quand ils courent. Il était de ceux
qui aiment rendre service et à qui tant de coureurs de
tout niveau doivent des instants répétés de bonheur et
de libertés, de ceux que seule les épreuves de masse
peuvent offrir. Merci Charly !
Charly Hiblot s'en est allé, en solitaire, après avoir fait courir des milliers de gens au fil des routes des challenges des quatre villes devenues challenges des quatre communes. Charly Hiblot a été aussi la cheville ouvrière de l'organisation du marathon Seine-Eure.
Ne serait-ce que parce que j'ai été l'un des participants de ces moments que l'on abordait par centaines, en petite tenue au cœur du printemps. Oui, on était tous Charly, sans le savoir. et c'est ce qui rapproche ces événements tragiques, isolés mais solidaires, bien au delà d'une curieuse homonymie.
Je n'étais pas un intime de Charly Hiblot. Juste un de ses tranquilles admirateurs, un de ces petits profiteurs, parce que je crois bien avoir participé à toutes les épreuves qu'il a contribué à organiser. C'est en cela que je suis Charly, comme d'une autre manière, je suis aussi Charlie, parce que sans l'un ni sans l'autre, je ne serais ce que je suis.
Un hommage particulier sera rendu à Charly Hiblot, dimanche prochain, à Incarville à l'occasion de la course que les organisateurs ont bien fait de ne pas reporter.

jeudi 9 avril 2015

Aujourd'hui, il se serait engagé ... et vous ?

Jean-Louis Crémieux-Brilhac, figure de la Résistance.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac s'est éteint à l'âge de 98 ans. Il est de ces personnalités hors-pair, qui lorsqu'elles disparaissent, permettent d'éclairer notre propre existence. Inconnu aux yeux du grand public, Jean-Louis Crémieux-Brilhac a eu plusieurs vies, mais celle qui aura donné un sens à sa propre existence comme à celle de toute une génération, puis des générations suivantes aura été celle de la Résistance.
Jean-Louis Crémieux Brilhac avait 23 ans en 1940. Engagé militaire, après avoir été engagé
Un des ouvrages les mieux connus de Jean-Louis Brilhac. Avant
de commenter l'Histoire, Jean-Louis Brilhac l'avait vécu.
politique, il vit la débâcle de la France face à l'Allemagne mais surtout face à ce qu'elle représente, ayant assisté à la montée du nazisme lorsqu'enfant il passait ses vacances Outre-Rhin.

Prisonnier, puis évadé, il a rejoint la France Libre, a participé à la libération de la France et est devenu l'un des plus brillants historien puis témoin de la deuxième guerre mondiale et de sa suite. Il a ainsi écrit de nombreux ouvrages sur cette période dont il a souligné la difficulté d'être en même temps témoin et historien.
Parmi l'ensemble des hommages qui lui ont été rendus, j'ai juste voulu retenir cette phrase, lâchée il y a 5 ans, ou presque, lorsqu'il avait, avec Stéphane Hessel, eu l'honneur de la presse à l'occasion du 70e anniversaire du 18 juin 1940.
Il disait juste "J'ai le sentiment d'un grand péril" ... et ajoutait, avec 20 ans de moins, je me serais engagé politiquement.
Vous pouvez écouter copie de cette interview dans le journal de France Inter de ce jour en cliquant là.
Il vous suffit de vous rendre à la minute 22'48".
Sur le fond, rien à rajouter, si ce n'est que 5 ans après l'interview et la montée du Front National, le péril évoqué par Jean-Louis Crémieux-Brilhac n'a fait que s'accroître. Nous entrons dans une période difficile. Pour vous en convaincre encore davantage, et ce en dehors des déchirements familiaux de la famille Le Pen, il suffit d'analyser les dernières élections départementales à la lumière des derniers chiffres de l'Express. Ces chiffres ne parlent pas, ils crient ! Ne restons pas les spectateurs de l'Histoire. Engageons-nous ! Nous le devons à nos aînés comme aux générations futures.

En attendant, comme première marque d'engagement, j'invite tous mes lecteurs à participer demain soir au café radical animé par Mohammed Chirani :

vivre ensemble, une utopie moderne ?     

Ça se passera demain soir, vendredi 10 avril au Jardin de Bigards, 39 rue du Quai à Louviers. A la fin des débats, Mohammed Chirani dédicacera son ouvrage "Réconciliation Française, notre défi du vivre ensemble".


vendredi 3 avril 2015

La vérité sur Sébastien Lecornu

Attention Travaux !

Place à Bulldozer premier ...

 
Avec Sébastien Lecornu à sa tête, le département de l'Eure vit
un changement politique profond. Installé par la volonté de
Bruno Lemaire, il construit déjà un appareil politique au service
du patron, qui lui-même reproduit ce que Laurent Fabius a
construit à Grand-Quevilly.
 
 
Fini de rire ! Jean-Paul Legendre l'aura appris à ses dépens ... Lui qui revendiquait une gestion départementale à la Papa, c'est à dire à la Collard, comme il l'a dit lui-même se sera fait passer sur les pieds. La seule concession faite à notre homme policé aura été d'annoncer lui-même qu'il allait à Canossa. Pas question de laisser le département à un autre que l'homme choisi par Bruno Lemaire en personne et qui n'a pas l'intention de se laisser emm... bêter ! Place à Sébastien Lecornu, benjamin des présidents départementaux et figure idéale pour s'imposer aux vieilles barbes de la droite départementale.
Débat télévisé entre l'ancien président et celui qui se rêvait
futur pour promouvoir une gestion nostalgique en phase avec
les pouvoirs faiblissants des départements.
Vous êtes ici dans le territoire de Bruno Lemaire. Soit vous collaborez, soit vous vous pliez ! Qui d'autre que Sébastien Lecornu pour assurer cette fonction ?
Foin des rêves de Jean-Paul Legendre, fin connaisseur du département, de son histoire profondément centriste, qui avait amené le Docteur Collard à sa présidence pour éviter qu'un clan de la droite prenne le dessus sur l'autre ... C'était l'époque de la terre des héritiers, si bien décrits dans un article du monde de l'époque où internet n'existait pas (alors, n'insistez-pas ... Il n'y aura pas de lien sur lequel cliquer !) ... et qui parlait de notre beau département situé à une heure de Paris et terre de parachutage idéale entre les Jean-Louis Debré, les enfants Poniatowski et autres ... Situation qui avait paradoxalement abouti à la faiblesse de l'Eure.
Derrière Jean-Paul Legendre, pointe la figure sympathique de
Jannick Lesoeur. Bien sur, elle n'est que figure principale de
l'opposition et c'est bien elle qui aura la rude mission de
défendre ce qui peut l'être dans un département dont les pouvoirs
affaiblis risques d'être écrasés au profit d'une machine politique
à visée nationale au grand dol des eurois.
Bon, alors, peste ou choléra ? Après tout le travail réalisé par Jean Louis Destans qui a transformé un département exsangue en territoire actif et cohérent ... valait-il mieux un retour nostalgique vers l'inaction ou quelqu'un qui n'aura pour but d'utiliser le pouvoir d'une collectivité territoriale déliquescente que pour des visées qui dépassent malheureusement le demi-million d'habitants qui la composent ?  
Jannick Lesoeur, chef de l'opposition, aura une mission délicate. Face à la démarche très politique et très à droite du nouveau président, elle devra trouver sa place.
Elle aura, elle aussi, à composer avec une tendance compréhensible d'élus tournés vers la défense de petits intérêts de leurs cantons. Heureusement, elle est aussi porteuse de l'histoire récente du territoire, continuatrice du sillon tracé par l'équipe de Jean-Louis Destans et que le bulldozer élu à la présidence n'aura de cesse d'effacer.