dimanche 15 février 2015

Du service civique obligatoire ... une belle soirée radicale

Géraldine Guilpain, présidente des
jeunes radicaux de gauche a animé
avec talent un café sur un sujet
passionnant parce qu'on ne peut
l'aborder sans toucher à ce qui
fonde le cœur de notre société, le
cœur de la République
 Disons-le tout de go, le projet de service civique obligatoire n'a rien à voir avec les attentats. Le projet existait avant, il existera après, c'est un projet à faire vivre et à inscrire dans un programme politique. Lors de sa conférence de presse, le Président de la République n'a parlé que de renforcer et rendre plus abordable le service public. Il n'a pas parlé de le rendre obligatoire... et ça change tout ! 


Anne-Marie Jourdan  insisté sur l'intérêt
pédagogique que devrait revêtir le service
civique..
Les  attentats du 7 janvier,  la révélation des fractures de la société française nous obligent à repenser les programmes politiques. La société française s'est révélée. Voilà pourquoi le service civique obligatoire doit être l'objet d'un débat national, nécessitant une large participation parce qu'elle pose une question de fond sur les rapports entre la République et les citoyens. Il doit être un enrichissement pour tous, pas une punition. Ainsi la mise en relation des attentats, de la réaction populaire, du rejet d'une partie de  la population vis à vis de cette réaction, bref la mise en relation de tout ça et d'un projet de service civique obligatoire est pour le moins une maladresse. 

Géraldine Guilpain  a travaillé depuis longtemps le sujet avec les jeunes radicaux de gauche. Parce que ce n'est pas le tout de revendiquer un service obligatoire, il faut aussi prévoir de le mettre en place. 

Le principe d'un service civique obligatoire, loin de
provoquer un rejet, évoque plutôt quelque chose de positif.
On est loin d'une nostalgie du service militaire, dont on
admet l'intérêt historique et son inadaptation à la
république moderne, mais, à l'évidence, il manque un lien.
Qui visera-t-il ce service civique ? A quel âge ? Pour combien de temps  Encouragera-t-on les jeunes à quitter leur domicile ? Pourra-t-il être prolongé par des périodes de stage tout au long de l'existence ? Sans parler des sanctions à opposer au réfractaires ou de l'indemnisation de ces conscrits civiques. 

L'Etat, en supprimant le service militaire
obligatoire, proposait de le remplacer
par une sorte de service civique, qui
n'est jamais venu.
Géraldine Guilpain a rappelé que lorsque Chirac a mis fin au service militaire en 1996, il a aussitôt proposé de le remplacer par quelque chose ... qui n'est jamais venu. 
Or, le service militaire, malgré tout ses défauts avait aussi son utilité. Il rappelait aux jeunes que tout ne se passait pas à l'école, il permettait la confrontation des milieux et des situations individuelles, Il obligeait les garçons a sortir de chez eux et d'un cadre familial et leur montrait la capacité de survie hors de ce cadre.  Accessoirement, me dira-t-on, le service militaire avait aussi pour vocation de préparer au métier des armes, et à rendre une nation solidaire de son armée. 
C'est ce dernier aspect qui a le moins marché. La puissance d'une armée ne se mesure plus en nombre de conscrits, mais beaucoup plus en moyen de les équiper et en coût d'armement. Qui plus est, la solidarité entre une Nation et la défense de son territoire concerne aussi bien les hommes que les femmes. Enfin, la défense d'un territoire va bien au delà de l'offensive militaire. Nous l'avons d'ailleurs ressenti lors des attentats. Comment réagir face aux agressions de ce type, face à une agression nucléaire, l'explosion d'une centrale etc.

Laurent Giesbert a évoqué
l'importance du travail réalisé 
par des associations offrant 
aux adolescents un cadre
d'action pratique et collectif.
Bien entendu, il ne faut pas perdre de vue la chance énorme que peut apporter la capacité de l'Etat de s'adresser à sa jeunesse, en dehors d'une démarche scolaire, avec un projet d'utilité sociale à définir. 
Toute la soirée a porté sur ce sujet, et des différentes expériences liées à l'adolescence et aux nécessaires rencontres entre les générations. Le scoutisme a pris notamment une part importante dans le débat. 
Si tout est à inventer, il ne s'agit pas de partir de rien. Le très beau projet de société doit réinventer le rapport de la France à sa jeunesse, en dehors des circuits professionnels et scolaires dans la volonté du lien.
Merci à Géraldine Guilpain d'être venue nous en parler .... en espérant que ce projet sera creusé et repris en charge par la République.











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