dimanche 10 août 2014

Faut-il supprimer le 1er ministre ?...

ou, pour parler plus précisément : le poste de premier ministre

Atelier du samedi 18 octobre à 14h00



Rien à voir avec une question de personne... Mais c'est vrai que, si on a
du mal à comprendre le statut de 1er ministre sous la 5e République, c'est
peut-être que cet incohérence à laquelle on a fini par s'habituer devrait être
supprimée ... 
Alors que la IVème République a été marquée par l’instabilité parlementaire qui fut d’ailleurs à l’origine de son impopularité, les institutions de la Vème République consacrent le rôle central du Président de la République, chef de l’Etat, des armées mais bien souvent également chef de la majorité parlementaire. La fin de septennat et la concomitance des élections présidentielles et législatives ont encore renforcé ce phénomène. En effet l’élection présidentielle se déroulant un mois avant les élections législatives il est peu probable que les français se déjugent dans un laps de temps aussi court d’autant que la victoire à l’élection présidentielle garantit une dynamique propice à la victoire du camp du président élu aux élections législatives qui suivent.

Nous l’avons vu avec les différents Premiers ministres qui se sont succédé et hormis les cas  particuliers des cohabitations, la fonction de Premier ministre peut s’apparenter à un cadeau empoisonné. Serait-il un simple « collaborateur » du Président de la République comme avait été désigné François Fillon par Nicolas Sarkozy alors au pouvoir ? A-t-il les moyens d’être plus que cela ?
C'est un point sur lequel curieusement François Fillon était
d'accord avec le prg avant 2007 : supprimer le premier
ministre. Dans le cadre des relations sado-maso
  qu'il a connu avec Nicolas Sarkozy, celui-ci  n'a sans
doute pas manqué de lui rappeler. L'ex premier ministre a-
  t-il toujours le même point de vue maintenant qu'il affiche
son ambition de devenir Président de la République ?
  

Faut-il supprimer le Premier ministre ?

On peut d’abord se demander si le problème vient de la fonction de Premier ministre elle-même ou du rôle du Parlement. En effet la question de l’utilité du Premier ministre renvoie immédiatement à la place du Parlement qui serait pour certain devenu une simple « chambre d’enregistrement ». La question de la séparation des pouvoirs se pose ici et l’on voit bien actuellement toute la difficulté pour les parlementaires de la majorité d’exercer sinon un contre-pouvoir en tout cas leur indépendance vis-à-vis de l’exécutif.

Pour rappel, l’article 21 de la Constitution stipule que « Le Premier ministre dirige l'action du
Gouvernement. Il est responsable de la défense avec nationale. Il assure l'exécution des lois. »

Le rôle du Premier ministre est donc très important et clairement inscrit dans la Constitution de la Vème République. Le problème ne semble donc pas être les textes mais leur application. En effet la légitimité énorme qu’offre au Président de la République son élection au suffrage universel direct ne serait-elle pas une des causes de l’effacement du second personnage de l’Etat ? Plus encore, le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale, et donc de renvoyer le Premier ministre et son gouvernement, ne contribue-t-il pas à le placer dans une situation de précarité, empêchant l’affirmation de son autorité et la bonne conduite de ses missions ?


En somme, faut-il supprimer un Premier Ministre victime d’une position impossible, intrinsèque à l’organisation du pouvoir de la Vème République ou faut-il réhabiliter cette fonction fondamentale, garante du respect du pouvoir législatif ? Notre République changerait alors radicalement de nature. 

1 commentaire:

Sylvia Mackert a dit…

Il ne faut pas confondre tout, le Premier Ministre est nommé par le Président de la République et censé faire sa politique en constituant un gouvernement et, donc exécuter les ordres du Président aussi, donc pas d'avoir du pouvoir à lui contre le Président, selon ses propres idées, pas de "contre-pouvoir" face à un Président de la République en tout cas, mais être dans le même camp. Pas son rôle. Et ceux qui font les lois sont en principe assis au Parlement composé de l'Assemblée Nationale et du Sénat et tout est contrôlé par le Conseil Constitutionnel.

Voilà comment je comprends les choses.


Et c'est important qu'un gouvernement de gauche ait une majorité de gauche, et tout autre couleur politique de même, car sinon ça bloque tout le système.

Le "contre-pouvoir" qui le veut une fois au pouvoir ?