dimanche 29 juin 2014

Peut-on arrêter le Front National ?

Prochainement au café radical : le débat
Si la médiatisation politique se focalise sur les déboires de l'Ump, les difficultés de communication entre pouvoirs et
citoyens, il ne faudrait pas oublier cette réalité qui a fait du Front National le premier parti de France, lors des élections
européennes. Au delà des responsabilités de chacun, que faire face à la sale bête qui monte, qui monte ? Qui monte
jusqu'où et qui fera quoi une fois au sommet ? Ce qui est sur, c'est qu'il n'est plus possible de ne pas en parler...
C'est ce qui provoque naturellement le thème d'un prochain café radical terriblement d'actualité ... Venez nombreux. 

vendredi 13 juin 2014

Il faut changer de République !

La République est le désir éternel d'agir. Sa vocation est d'être
toujours en mouvement, elle est absolument moderne.

Vive la 6ème République !

Voilà qu'on se remet à parler de la 6e République au comité directeur du parti radical de gauche !
Certes, rien de nouveau chez les radicaux pour qui le thème de la 6ème République est récurrent depuis que j'y suis, c'est à dire 18 ans.
Simplement, comme je l'avais un peu suggéré dans mon article précédent, le principal enseignement de ce projet de reconstitution des territoires le montre : notre Constitution est à bout de souffle.
Les arguments pour les radicaux sont simples, récurrents : notre Constitution a été créée par et pour le Général de Gaulle, dans la foulée de la guerre d'Algérie, à laquelle elle devait contribuer à mettre fin, dans le cadre de la décolonisation. Elle a parfaitement rempli sa mission, mais le monde a bien changé en un demi-siècle. La France a tellement réussi la décolonisation, qu'elle est dans l'Europe, qui n'existait pas. Elle a décentralisé son État et ses institutions se sont accommodées d'une suite de bricolages institutionnels. Tout en gardant une série d'articles et d'intitulés inutiles, la Constitution a révisé le principe du septennat, qu'elle a transformé en quinquennat. Elle a inscrit la décentralisation dans ses principes. elle a réussi à l'adapter, donc. Mais nous sommes toujours dans un système bâtard où les lien entre président, gouvernement et assemblée nationale doivent être précisés.
L'un des premiers points sur lequel les radicaux insistaient était la suppression du poste de premier ministre. Les radicaux avaient d'ailleurs été rejoints sur ce point par le jeune et bouillonnant socialiste Arnaud Montebourg, les Verts et même un jeune Séguino-gaulliste : François Fillon. Mais si, mais si, rappelez-vous... C'était avant qu'il ne devienne sarkolâtre et que son idole ne le nomme au poste de premier ministre, ce qui a fait qu'il n'en a plus parlé. Mais il est bien possible que cela lui revienne, tellement il en a bavé !
Bref, ceci est anecdotique mais illustre à l'échelle d'un individu les difficultés engendrées par notre régime semi-présidentiel. Sans s'encombrer dans les débats constitutionnalistes, ce que proposait les radicaux était simple et s'orientait vers un régime réellement présidentiel, actant que la décision historique de l'élection du président au suffrage universel empêchait tout retour en arrière.  Il fallait empêchait toute dissolution de la chambre et supprimer le poste de premier ministre. L'idée était aussi que l'élection du président devait avoir lieu en même temps que l'élection de la chambre. C'est presque ce qu'avait retenu Jospin à l'époque, en faisant en sorte que l'élection du parlement ait lieu dans la foulée de l'élection présidentielle, sauf que le presque change pas mal de chose et qu'on le voit l'impuissance politique est manifeste, le président étant très vite sous la pression de sa réélection et dans l'incapacité de donner du temps au temps (pour reprendre l'expression favorite du Président Mitterrand).
Bref, toutes ces questions sont un peu passées sous le tapis depuis la dernière présidentielle. J'avais moi-même annoncé un café radical sur le sujet et j'y avais renoncé. Après tout, pourquoi une nouvelle république puisqu'on peut bricoler l'ancienne qui n'a pas, à ce jour provoqué de catastrophe ?
J'avais bien vu qu'au parti radical même, cette idée de 6e

Evidemment, l'appel à changer de République peut engendrer
tous les poujadismes, à droite comme à gauche. Le poujadisme
répond toutefois à l'impuissance de l'Etat ou tout du moins aux
difficultés de gouvernance. Après tout, Poujade a précédé de
quelques mois l'arrivée de De Gaulle au pouvoir et il n'y aura
pas de remise en cause de l'organisation constitutionnelle sans
que l'ensemble de la société ne se pose la question.

République était, pour le moins, en stand-by. C'en était au point que, quelques temps après que j'ai renoncé à l'organisation de ce débat, c'est Mélenchon lui-même, qui sur le ton démagogique qui lui est cher, appelait le peuple à défiler sous le mot d'ordre de 6e République sans y donner d'autre contenu que de mettre le grand Mélenchon à sa tête. Burlesque.
Bref, et bizarrement, c'est le débat lancé sur la réorganisation territoriale de la France qui nous amène à poser la question.
Pas seulement à cause de la loi, ou plutôt du projet de loi lui-même qui en soi remet en cause des éléments fondamentaux de la constitution, tout en voulant rester dans le cadre législatif. Mais aussi à cause de l'impuissance fondamentale d'un gouvernement aux ordres d'un président coincé dans une posture infiniment compliquée de candidat dès la mi-mandat.
L'une des questions qui se posent à la lecture de cette loi nouvelle sur les Régions et les Départements est en effet : mais pourquoi Hollande nous refait-il du Sarkozy ?
Pas tellement politiquement d'ailleurs ... quoi que ! C'est quand même marrant, parce que des bourdes de Sarkozy, on retiendra surtout celles concernant les collectivités locales, à savoir l'annonce abrupte de la fin de la taxe professionnelle, sur laquelle je ne reviendrais pas, et la volonté de mettre fin aux départements avec la réforme du Conseiller territorial qui devait mettre fin aux conseillers généraux ou départementaux.



Le parti radical de gauche toujours en avance d'une idée,
posera la question de la 6ème République lors de sa
convention nationale d'Octobre. Un moment politique majeur.
La réforme annoncée par Hollande, ou plutôt par Valls et Vallini, s'annonce encore plus incohérente et a fait l'objet d'un débat lors du dernier comité directeur du prg. Elle n'est pas seulement incohérente par l'aspect énigmatique du nouveau découpage des régions, qu'il faut bien souligner même si la Normandie fait exception. Le seul aspect cohérent de la réforme n'est qu'esquissé, dans la mesure ou l'annonce de la dévitalisation des départements, du renforcement des intercommunalités et, on peut l'envisager, de la dévitalisation (puisque le terme odontologique devient à la mode) des petites communes (mais ça, c'est moi qui le dis, parce que si jamais Vallini parlait de ça, il foutrait le feu à la toute puissante Assemblée des maires de France). Et là, on se dit deux choses :

  1. Il s'agit d'une réforme importante, majeure, qui touche à la constitution ... mais pourquoi diable est-elle annoncée par le seul aspect d'un nouveau découpage des régions qui, pour spectaculaire qu'il soit reste énigmatique (exception faite toutefois, de la réunification Normande) ? Pourquoi ne parle-t-on pas dans un débat très ouvert de la Réforme qui touche directement de la relation entre le citoyen et sa représentation ? Pourquoi n'en parle-t-on que sous l'angle des économies à faire, alors qu'on sait que les fusions de Régions n'entraîneront pas d'économies, mais que c'est le reste, ce qu'on n'est pas en mesure de mettre encore en route qui doit en réaliser. Et encore, je viens lors du comité directeur du prg d'apprendre le plus beau ... C'est que seul les collectivités locales, c'est à dire les conseils généraux seront remis en cause. L'État, l'État dispendieux et coûteux, gardera la même organisation par préfecture et sous-préfecture. C'est complètement idiot. J'y reviendrais, parce que nous arrivons là à une sorte de point de non-retour de l'absence de pensée politique. M'enfin, qu'on se dise bien qu'accuser les assemblées politiques d'être dépensières n'a pas de sens. Elles dépensent parce qu'elles agissent, et bien souvent, agissent à la place de l'État. C'était 
    Pour Jean-Michel Baylet, les conservateurs incapables
    de saisir l'évolution de la société ne sont pas les radicaux.
    La réforme remet en cause l'esprit de la décentralisation
    elle signe le retour de l'Etat impuissant et la dévitalisation
    des territoires. Elle pose la question constitutionnelle.
     
    d'ailleurs l'antienne imbécile qui a été martelé aux élus locaux avant et après les municipales, comme quoi la réponse première à la montée du populisme était l'action locale... ce qui est faux d'ailleurs, mais qui se trouve en complète contradiction avec le fait qu'on veut priver le citoyen des relais offerts par la démocratie de proximité... cependant que l'État se permet de conserver son fonctionnement lourd et coûteux. On revient donc sur la plus belle réussite de la gauche au pouvoir : la décentralisation, non pour la moderniser, mais pour l'éteindre, tout simplement, la dévitaliser pour reprendre le thème à la mode.
  2. S'il s'agit d'une réforme majeure, pourquoi lancer un tel sujet en pleine crise, plus de deux ans après avoir été élu, sans même savoir où ça va nous mener ? Pourquoi faire du Sarkozy ? eh bien, sans doute parce qu'on ne peut pas faire autrement. Le président de la République, maître du pouvoir, n'est pas maître du temps. La prise de pouvoir ne se conçoit pas comme une remise en cause des institutions, mais quand elles se remettent en cause toutes seules, on se rend compte qu'il est trop tard et l'on fait n'importe quoi, comme il a été démontré ci-dessus et comme la suite des évènements va malheureusement valider notre approche. Dans la peur d'être accusé de n'avoir rien fait, on fait dans la panique et l'absence de maîtrise. Le résultat ne peut être que catastrophique.
Mais avant, le débat sera
posé à Louviers, lors d'un
café radical, à prévoir en
septembre.
Bref, et c'est là que je vais conclure provisoirement : on a l'impression que c'est ce qui reste de la constitution qui pousse les gouvernements à faire erreur sur erreur. Et si changer de gouvernement ne sert à rien, il faut alors revoir la constitution.
Ce sera là le thème majeur de la convention radicale qui se tiendra du 17 au 19 octobre à Paris. D'ici là, un café radical sera animé sur ce sujet dont je me réjouis qu'il redevienne d'actualité.
Nous n'avons pas fini d'en parler.
  


 

mardi 10 juin 2014

TERRITOIRES : FAUT IL UN REFERENDUM ?

A priori, ça ressemble à n'importe quoi... et a posteriori, ça laisse perplexe. On a beau savoir que les territoires n'existent pas de toute éternité, que la France et son mille-feuille administratif sont appelés à être réformés, on n'y retrouve pas ses petits, d'autant que le territoire, compte pour beaucoup dans la construction de notre identité collective et individuelle.

La carte des diocèses de l'église
catholique de France s'est parfaitement
adaptée aux départements créés par la 
Révolution française.
C'est même drôle au fond de s'imaginer que les départements ont un peu plus de deux siècles, créés ex abrupto par la Révolution Française, se sont imposés et ont été adoptés partout.
Les départements ont pris une nouvelle vigueur en 1982, avec les lois de décentralisation, qui leur ont permis de trouver une certaine autonomie. Rappelons-le, il s'agissait alors d'instituer une relation nouvelle entre le citoyen et ses territoires. 30 après, on en est encore là, et, disons-le, ça n'a pas si mal marché. Tout le monde, à droite comme à gauche, s'est accommodé des textes, à partir du moment où l'action locale y avait un sens et où le pouvoir y était réel.
Ainsi les villes, les départements, les régions sont-ils passés de droite à gauche, puis de gauche à droite, balayant des conservatismes, favorisant les créativités, développant l'écoute des forces vives des territoires.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi changer tout cela, puisque ça convient à tout le monde et que ça ne marche pas si mal.
Pourquoi le Président Hollande, après Nicolas Sarkozy, insistent ils si lourdement à vouloir transformer les Régions, supprimer les départements, et s'y prennent-ils si maladroitement ?

Passé le choc, il convient de réécouter l'intervention d'André Vallini et d'Hervé Le Bras, respectivement ministre et géographe, sur France Inter le 3 juin 2014... Nous avons un début de piste, mais ce n'est pas vraiment satisfaisant.
André Vallini est convaincu dans une première partie, mais a du mal, dans la seconde à répondre aux questions simples d'Hervé Le Bras et de Patrick Cohen... et donne finalement le seul exemple territorial qui vaille : la création de la Normandie réunifiée. Nous n'allons pas nous en plaindre, nous en avons déjà parlé ... et d'ailleurs, la seule crainte que nous puissions avoir, c'est que cette réforme, si mal ficelée, connaisse le même sort que la réforme Sarkozy ... et qu'il en faille recommencer à redécouper les territoires une prochaine fois.
Parce qu'enfin, ça reste étrange. Même si l'insistance de gouvernements de couleur politique opposée à réformer nos territoires est manifeste, on est abasourdi par l'incohérence des projets.
Au fond, le seul argument récurent d'André Vallini, homme éminemment respectable (mais si peu convaincant parce qu'au fond, on sent qu'il n'est pas convaincu), c'est de dire que les Régions coutent trop cher.

Carte des Régions revisitées par le gouvernement Valls, et
présentées par Libération. On a du mal à percevoir la pertinence
économique, sociale ou historique du redécoupage.
 
Pour tout dire, c'est un argument lamentable. On croirait entendre du Sarkozy ! Ce n'est pas qu'il faille renoncer à mieux gérer les régions, bien sur ... mais on ne fonde pas un projet de réorganisation administrative, juste pour faire des économies ... ou alors, alors oui ... mais on dit franchement les choses.
Le cas du redécoupage du territoire, de cette série d'occasions loupées démontre  que notre constitution est peu adaptée à la réforme. On avait voulu un quinquennat pour faire en sorte que le Président ne soit pas un être hybride, flottant au dessus du parlement, le dissolvant à sa guise, et seul maître du temps politique. On se rend compte qu'en fait, on est dans une situation d'affaiblissement du pouvoir. Sarkozy, comme Hollande ne peuvent se faire élire sur une révision générale de l'organisation du territoire. Ils peuvent peut-être perdre une élection là-dessus, mais pas la gagner ! C'est sans doute la raison pour laquelle, chez Hollande, comme chez Sarkozy, la question n'est venue qu'au bout de deux ans de pouvoir, c'est à dire, sous la pression électorale qui arrive très vite dans un quinquennat. Ainsi, la réforme la plus ambitieuse devient-elle la plus bancale et la plus mal bricolée.
On le voit déjà, le bricolage  institutionnel nous mène droit à la catastrophe. Réécoutez ce que Vallini dit sur la Bretagne : on a choisi de ne pas toucher aux Régions existantes... Pourquoi ? Pour avoir des éléments de langage, visiblement. Ce choix ne se justifie pas. Si les régions ne sont pas pertinentes, il fallait les redessiner finement et surtout ne pas brider les choix.
Un autre aspect de la carte. Mais il ne faut pas s'y tromper,
si la réorganisation des régions doit impliquer des changements
majeurs, il s'agit d'un aspect mineur d'une réforme de bien plus
grande envergure. Les départements et les communes seront
remises à terme en question. Sans doute Est-ce une réforme
nécessaire, mais elle concerne tous le français, bien au-delà
d'un attachement identitaire aux divers territoires.
On dit : la démocratie coûte cher. On doit remettre en cause l'équilibre des territoires et leur gestion. On doit remettre en cause la proximité du citoyen et de l'élu. Alors, oui, mais là on remet en cause une question du rapport entre le citoyen et sa représentation locale et nationale, on remet en cause la décentralisation. Alors, on n'est plus dans un simple arrangement technique. On est dans une nécessité politique. Alors, moi qui m'y oppose généralement, là je dis : oui, il faut un débat national. Il faut un référendum.



 
 



lundi 9 juin 2014

Faute politique toi-même !

Pour ceux qui en auraient douté Marine Le Pen est bien facho.

Aucune rupture entre Marine et Jean-Marie Le Pen, juste une divergence de
point de vue. Si Marine Le Pen ne rit plus aux sales blagues racistes de son
Papa gâteux, c'est que ça nuit à sa carrière politique.  
Et c'est sans doute la grande victoire de Jean-Marie Le Pen a fini par remporter sur sa fille rebelle ... celle qui voulait se faire passer pour une démocrate, chantre d'une politique nouvelle, propre sur elle, et n'ayant rien avoir avec les affres du passé de l'extrême droite française.   
Image du camp de Dachau récemment libéré. Les corps
suppliciés, en plaisanter est une faute politique pour
Marine Le Pen.  C'est tout ? 
Voilà son père qui se tord de rire en ressortant une vieille blague de congrès d'anciens collabos en mitonnant un jeu de mot entre tournée et fournée ... allusion insupportable aux fours crématoires et à la justification de la politique de Vichy et des nazis visant à l'extermination du peuple juif.
Bon, on savait que le père Le Pen était un vieux facho antisémite, revendiqué et fier de l'être, ne reculant que devant la justice qui l'a condamné plusieurs fois. Condamné par la justice, mais pas par sa fille, ni par le parti qu'elle dirige. Les blagues de vieux fachos, ne sont qu'une faute politique. Ce n'est pas une abomination, pas même une faute morale. Politique qu'elle est la faute ! Et c'est cette même personne qui a pris les voix d'un tiers des électeurs ? Ça fait froid dans le dos, non ?

Voilà pourquoi, je vous invite dès à présent à en parler lors du prochain café radical dont le sujet sera :

Peut-on arrêter le Front National ?


Le débat sera animé par notre ami Pascal Eric Lalmy, historien et membre du bureau national du Parti radical de gauche.
vendredi 4 juillet
à 18 h 30
Brasserie "Le Jardin de Bigards"
39 rue du Quai
à Louviers

Complètement innocent !

Olivier Aubert est totalement innocent, mais ça ne
plait pas à tout le monde. Paris Normandie
 avait l'occasion de se racheter, mais c'est foutu !
 Titre insidieux, qui ne cite même pas le nom de
l'accusé, parle de fait d'être un élu comme d'un gros
mot, et crée la catégorie juridique de non-lieu partiel.
En fait, preuve est donnée qu'il n'y a jamais eu viol.
Surprise ce matin en lisant Paris Normandie ! 
C'est comme si le journal répondait à mon blog, moi qui avait reproché à la presse de s'être empressée de salir Olivier Aubert  et d'oublier d'en parler lorsqu'il était innocenté... Sauf que Paris Normandie a visiblement du mal à avaler la pilule. Il n'est qu'à voir sa une, où Olivier Aubert n'est même pas cité... et où il n'est question que de non-lieu partiel !
Mais alors, simple question : soit le jugement l'innocente, soit le jugement ne l'innocente pas. S'il ne l'innocente pas, ce n'est pas un événement... alors, pas de quoi en faire sa une !
Mais si le jugement l'innocente, ce qui est le cas, autant le dire franchement !
Alors oui, disons-le franchement : Olivier Aubert est innocent, et ce non-lieu en donne la preuve.
Il en donne la preuve, tout simplement parce qu'il dit qu'il n'y a pas eu viol. Non seulement il n'y a pas eu de traces de violences, non seulement il n'y a pas eu traces d'Adn, mais en plus des textos laissent entrevoir une manipulation ... ce qui permet d'envisager le reste de l'affaire avec sérénité pour Olivier Aubert. Il n'y a pas eu viol, cela veut dire qu'il n'y a pas eu crime. C'est un fait, qui méritait bien d'être souligné à la une du journal, même si le reste de l'affaire doit continuer d'être examiné par la justice. 
Ci-dessous, les explications fournies par Olivier 
Aubert sur facebook 
VICTOIRE ! Chers amis. Mme le Juge d'Instruction en charge de l'enquête a ordonné un NON-LIEU suite à la plainte pour agression sexuelle et viol déposée contre moi par Véronique B., mon ex amie. Il n'y aura donc pas de procès en Assises puisqu'il n'y a pas eu de "crime". Les expertises médicales n'ont relevé aucune trace de violence et aucune trace ADN m'appartenant. Cela va devenir compliqué pour la plaignante ! Je reste accusé d'agression mais peu à peu la Vérité va être révélée et elle devra rendre des comptes. Le 23 décembre 2013, j'ai déjà été relaxé des accusations de "Coups et blessures avec arme" déposées contre moi par sa fille, Pauline BOSSARD. J'entends maintenant demander réparation de tous les préjudices subis à cause de ces dénonciations calomnieuses. Je souhaite que la presse écrite, la radio et la télévision régionales fassent preuve d'impartialité et d'honnêteté professionnelle en accordant la même importance au non-lieu que celle qu'ils avaient consacrée à, selon leurs gros titres, mon "Incarcération pour viol'. Je vous livre cette information avec une grande satisfaction et je pense que vous aimerez la partager avec moi.

Je regrette simplement que Paris-Normandie n'ait pas été plus clair dans ses explications. Il aurait été utile de préciser que j'étais totalement innocenté pour l'accusation mensongère de viol. Et que concernant la plainte pour agression sexuelle, la Juge d'Instruction demande au Tribunal correctionnel de statuer sur la qualification du geste que j'ai reconnu, à savoir, avoir porté ma main au niveau de sa poitrine. Pour ma part j'ai toujours rejeté la notion d'agression sexuelle expliquant que cela a été un geste en réaction à la tenue, aux gestes et aux propos de mon ex-amie.

Post-scriptum : je viens d'entendre France bleu ce soir à 17 heures, qui confirme qu'il 
n'y a pas eu viol. Sauf qu'à entendre l'émission, on laisse croire que, bon, il n'y a pas eu viol, mais il y a bien eu violence sexuelle quand même. D'où le fait que le juge se soit prononcé sur un  non-lieu partiel. Ce n'est pas comme ça qu'il faut lire le jugement. Le juge ne s'est prononcé que sur les éléments qu'il possédait. Or il était évident qu'il n'y avait pas eu viol (voir ci-dessus) ce qui faisait qu'il n'y avait pas lieu (non lieu) de passer en cour d'assise (car le viol est un crime). Le reste de la procédure ne pouvait faire l'objet d'un non lieu et sera donc jugé au tribunal correctionnel (qui juge les délits). Sauf que pour les délits d'agression seront forcément jugés différemment lors même que le viol qui en était le point d'orgue n'a jamais eu lieu et correspondait à une dénonciation mensongère. On ne voit pas en quoi il n'en serait pas de même pour le reste. 



vendredi 6 juin 2014

OLIVIER AUBERT EST INNOCENT

Le juge a rendu une ordonnance de non lieu

La plus terrible des peines pour
l'homme social, c'est l'opprobre
Maximilien de Robespierre
Un sms me l'a appris hier soir : la juge d'instruction a ordonné un non lieu pour l'accusation de viol qui a valu pour Olivier sa descente aux enfers. C'est là son premier pas vers le retour à la dignité et à une vie normale pour lui, pour ses enfants et pour ses proches.


OLIVIER AUBERT EST INNOCENT !

Il faut le dire haut et fort, parce que la presse qui s'était empressée de le condamner très vivement, en jetant l'opprobre sur ce personnage  public le soir même de sa mise en examen  n'a pas encore relevé cet élément essentiel : une ordonnance de non-lieu a été délivré par le tribunal d'Evreux.
Cela veut dire en clair que non seulement Olivier Aubert est innocenté des faits les plus graves qui avaient été retenus contre lui, c'est à dire l'accusation criminelle du viol, mais que, par suite de ce jugement, les jugements précédents mettant en cause son prétendu comportement sont complètement remis en question. C'est donc la fin du cauchemar pour Olivier Aubert, qui va très prochainement pouvoir être reconnu dans tous ses droits. À  présent, la dynamique de la vérité qui se met en marche, celle qui va permettre la reconstruction des faits qui ont injustement amené Olivier Aubert dans une situation insupportable.
Nous n'avons pas fini de tirer les conséquences de ce phénomène. J'ai déjà invité Olivier Aubert, bien avant l'ordonnance du juge en date du 27 mai, à animé un café radical sur la justice à la suite de sa terrible expérience. Il m'a donné son accord. Je sens que la date se rapproche.
C'est bien sur anecdotique. L'important c'est que la justice soit rendue, et qu'Olivier puisse retrouver travail, santé et reconnaissance. 
Le chemin sera long, mais un pas décisif vient d'être franchi. Il peut compter sur l'aide de ceux qui l'ont soutenu depuis le début, et auxquels viendront s'ajouter de nouvelles bonnes volontés.  
Ci dessous, le mail qu'Olivier Aubert a envoyé à ses amis :

Quelques bonne nouvelles avant le week-end.
Mme le Juge d'Instruction en charge de l'enquête a ordonné un NON-LIEU suite à la plainte pour agression sexuelle et viol déposée contre moi par Véronique B., mon ex-amie.

Il n'y aura donc pas de procès en Assises puisqu'il n'y a pas eu de "crime".

Les expertises médicales n'ont relevé aucune trace de violence et aucune trace ADN m'appartenant. Les expertises téléphoniques ont prouvé qu’il y avait eu une volonté délibérée et une satisfaction attestée par SMS de me porter préjudice en m’accusant d’un crime qui n’a pas pu être établi.

Cela va devenir compliqué pour... la plaignante !

Je reste accusé d'agression mais peu à peu la Vérité va être révélée et mon ex-amie devra rendre des comptes.

Le 23 décembre 2013, j'ai déjà été relaxé des accusations de "Coups et blessures volontaires avec arme" déposées contre moi par sa fille.

J'entends maintenant demander réparation de tous les préjudices subis à cause de ces dénonciations calomnieuses.

Je souhaite que la presse écrite, la radio et la télévision régionales fassent preuve d'impartialité et d'honnêteté professionnelle en accordant la même importance au non-lieu que celle qu'ils avaient consacrée à, selon leurs gros titres, mon "Incarcération pour viol'.

Je vous livre cette information avec une grande satisfaction et je pense que vous aimerez la partager avec moi.

Si une personne peut m’aider dans la recherche d’un emploi je lui en serai reconnaissant car cette affaire m’a ruiné physiquement, moralement et financièrement.

Je vous souhaite un excellent week-end de Pentecôte.

Bien cordialement
Olivier Aubert

jeudi 5 juin 2014

70 après .... Les traces que nos pères ont laissées.

la promenade des descendants au cœur des alignements stricts
des corps ramassés des jeunes combattants. Ce ne sont qu'une
part des traces laissés par les pères de notre histoire. Les souvenirs,
les blessures, les fantômes de la guerre continuent de leur survivre.
Laurent Giesbert est un ami. Ancien président de la fédération de l'Eure du parti radical de gauche, il est aussi le frère du grand journaliste Franz-Olivier Giesbert, dont la notoriété dépasse nettement celle de notre région.


J'ai toujours senti Laurent particulièrement attaché aux cérémonies du souvenir de la libération de la France et du débarquement en particulier. J'ai mieux compris pourquoi en lisant le livre de son frère "L'américain", qui raconte l'histoire de leur père, un jeune homme venu des Amériques, libérer la France et y rencontrant l'amour.
Oui, mais on ne se remet pas comme ça des scènes de guerre. J'ai notamment traité de ce sujet, lorsque j'avais reçu lors d'un café radical mémorable, mon amie Marlène Peyrutie, revenue sur ses terres natales, parler de son expérience de mère de soldat.

La couverture poche du livre
de F-O Giesbert. Un
 témoignage personnel, romancé
des suites laissées par la vie qui
continue après le feu.
Je vous propose aujourd'hui, en avant première, la version courte paru à la télévision allemande du film "die Spur der Väter", que je traduis audacieusement par "les traces que nos pères ont laissé. Il s'agit de rencontres croisées entre les enfants des protagonistes du débarquement. Il y a du français, de l'allemand, de l'américain, un peu tout ce qu'était le père de Laurent Giesbert qui apparait dans le reportage. Frederick-Julius Giesbert, américain fils d'immigré allemand, a débarqué sur le sol Normand pour libérer la France et y est resté jusqu'à sa mort. Il s'agit avant tout d'un récit poignant, déchirant, bien loin d'une vision idyllique et héroïque de l'Histoire. Et pourtant, si l'héroïsme, l'amour, c'était d'abord cela, ce quotidien parfois difficile que nous ont laissé nos pères. Pour en savoir plus, cliquer ici.
Ci-dessous, la traduction du texte de présentation du documentaire et qui figure sur le site :
Le débarquement des forces alliées le 6 Juin 1944 sur les plages normandes,  a correspondu le début du cauchemar pour la Wehrmacht qui a connu alors la guerre sur deux fronts face à un adversaire numériquement supérieur , disposant d'une armée moderne et équipée. Beaucoup de soldats allemands ont aussi soudainement réalisé que l'Allemagne ne pouvait pas gagner cette guerre . Cependant , avec la conquête des plages , la bataille est loin d'être finie. Elle s'est maintenue pendant des semaines dans l'arrière-pays du nord de la France.L'opération d'atterrissage a fait l'objet de nombreux documentaires notamment cinématographiques. Ce film rassemble des points de vue très personnels sur des opérations décisives de la guerre . Les fils de deux anciens ennemis se lancent sur ​​les traces de leurs pères . Le fils de soldats américains origine allemande Frederick Giesbert et le fils du lieutenant allemand Heinze . Ensemble, ils vont sur ​​les plages, les champs de bataille , les tombes .Saint Lô , capitale des RuinesVisite de la ville de Saint- Lô , devenue " City of Ruins". Voici le lieutenant Heinze qui reconnait devoir sa vie au capitaine américain d'un réservoir "Sherman" et le GI Giesbert qui a dû sa survie au fait qu'il était fils d'immigrants allemands. Il a ainsi réussi à s'échapper lors qu'il s'est retrouvé face à une troupe de soldats de la Wehrmacht grâce à connaissance de l'allemand. On en connaît très peu cependant sur ce germano-américain, qui est resté en France , y a fondé une famille et a raconté ses souvenirs dans les dessins poignants .Les pièces des archives américaines ont été brûlées, il faut rechercher des témoignages. Theodore «Ted» Shuey , en Juin 1944, commandant de la 116e Régiment d'Infanterie US , Jean- Christophe Giesbert le fils français du GI, dans la recherche. Il rencontre aussi Martin Galle, dont le grand-père était lieutenant Heinze, le commandant du régiment de la Wehrmacht et Jean Mignon de Saint- Lô , qui peut bien se souvenir de sa rencontre avec Heinze .Les souvenirs de ces hommes sont illustrés par de rares images d'archives de l'époque de l'opération de débarquement et des scènes de reconstitution filmés entre "Omaha Beach", site d'atterrissage et Elbeuf où le soldat Giesbert a rencontré sa future femme et l'amour - C'est ce lien qui a permis la fondation de sa famille que remonte Jean- Christophe Giesbert. Ainsi, les événements dramatiques de ce jour de Juin demeurent vivants et réels- même si les adversaires sont devenus des amis et des alliés du passé .

Post scriptum :  bien entendu, le film sera un peu difficile pour les non-germanophones, le reportage étant destiné au public allemand. Mais il s'agit d'un film français qui sera bientôt diffusé dans sa version longue sur une chaîne française. Je vous tiendrai au courant.










mercredi 4 juin 2014

La Normandie, comme à la radio ...

Attention, logo en voie de disparition  !
Bientôt la Haute Normandie va laisser toute sa place à la
Normandie tout court .. ce qui n'empêchera pas une
information de proximité, rassurez-vous ! L'émission où
je me suis exprimé ce matin n'était émise que sur une partie
de la future ex-région Haut Normande. 
Passage ce matin à la radio, sur France Bleu Haute Normandie  pour l'écouter, cliquer sur le lien. Merci à mon ami Didier Rouchet de me l'avoir signalé. 





Voilà que le Parti radical de gauche prend ses lettres de noblesse à l'occasion de la réunification promise ! 

Franck Martin, pour la future ex-Haute,
Alain Tourret, pour la future ex-Basse,
tous deux radicaux et porteurs depuis
toujours du principe d'une seule région
Normande voient leur combat aboutir

Bien normal après tout, vu que le prg se bat pour l'unification de la Normandie depuis la création des régions. S'il doit y avoir une région cohérente en France, c'est bien la notre, avec l'Ile de France sans doute. On ne va pas cracher dessus !
Vivent les radicaux !
Vive la Normandie !
Hommage tout particulier à Alain Tourret et Franck Martin fers de lance de ce combat !

mardi 3 juin 2014

Encore un effort, Monsieur le Président...

L'indispensable réforme

Les radicaux de gauche avaient senti le coup venir ... A quelques semaines de
l'annonce de François Hollande, ils ont pris part à la manifestation du 10 mai
réunissant les partisans de la réunification sur le Pont de Normandie. Les
Normands sont dès à présent les grands bénéficiaires de la réforme.
Quand les choses doivent se faire, elles se font. Ceux qui se battent depuis des années pour la réunification de la Normandie, au premier rang desquels les radicaux, remportent une victoire inattendue à l'occasion de la grande réforme territoriale.  
La diminution du nombre des Régions n'a certes de sens que si elle leur permet d'avoir une vraie identité et un vrai pouvoir. La Normandie réunifiée a l'avantage de répondre à la première condition. Banco ! Elle est la seule région a s'assoir dans un cadre historique et culturel cohérent. Bien que petite, eu égard aux autres entités nouvellement créées, elle aura un poids cohérent vis à vis des autres régions d'Europe, en englobant 3 grands pôles urbains structurant la vie de 3 millions d'habitants. 

Le vrai pouvoir des Régions

En ce qui concerne le vrai pouvoir, c'est juré, le gouvernement y travaille.

La nouvelle France et ses 14 Régions. Seule la Normandie réunifiée bénéficie
de la réforme. Ailleurs rien ne correspond à une revendication régionale. A
priori, les barons socialistes locaux ont été davantage écoutés que les logiques
économiques, culturelles ou géographiques.

 
Pour l'instant, c'est assez logique en quelque sorte, on a d'abord parlé du dessin des nouvelles régions et du nouveau paysage administratif français :
ce n'est pas rien l'identité ! ... Même s'il convient de ne pas retourner dans les travers de l'administration à la Française  dont le seul but vise à renforcer le pouvoir central en découpant des Régions sans queue ni tête.
Mais l'annonce faite par le Président de la République, et reprise par Valls et Vallini, ne se limite pas à cela. Faire de plus grandes régions n'auraient pas de sens, si elles devaient se limiter à ce qu'elles sont. Ils reste à sortir la France de sa vision centralisée, de passer à une administration souple, moderne, fédéraliste. Ainsi les Régions pourraient elles s'occuper d'enseignement, non seulement en gérant les établissements scolaires du collège à l'université, en passant par l'apprentissage et la formation professionnelle mais plus spécialement en accueillant une gestion décentralisée de l'éducation. On a pu mesurer à quel point une réforme telle que l'aménagement des temps scolaires, pourtant vitale, a pu être victime de la lourdeur de l'éducation nationale.  Les réformes à venir pourront s'appuyer sur des régions renforcées qui pourront enfin avoir prise sur le système éducatif.
La réforme vise en effet aussi à réduire le poids d'un Etat ankylosé, coupé de la réalité locale. L'effort de proximité est là. André Vallini insiste sur la fusion des fonctions publiques de l'Etat et des Collectivités Locales. Il peut sembler paradoxal de parler de proximité  lorsqu'on fabrique de grandes régions, qu'on prévoit la suppression des département et qu'on vise la disparition des intercommunalités de moins de 20.000 habitants. 
De fait, le but est de recréer de nouvelles proximités. A quoi correspond le pouvoir d'un maire d'une commune de moins de 500 habitants, bien souvent coupé d'un réel bassin de vie ? Jusqu'à présent, la France a toujours reculé devant le problème de l'éparpillement des pouvoirs locaux. Le renfort du pouvoir intercommunal vise à résoudre le problème. On est certes encore dans du bricolage, mais à un niveau supérieur visant à la création de territoires cohérents en fonction de la vision fédéraliste qui tente de s'imposer depuis 30 ans dont les échelons intercommunaux, régionaux et européens se substituent aux classiques communes, département, Etat.
On aurait tort de mépriser le débat qui s'ouvre. Nous sommes là dans les premiers pas d'une réforme majeure qui, sous des dehors techniques, vise à la transformation de l'organisation politique de la France.
A suivre ...

Pour donner une idée du débat, cliquer ici pour connaître le point de vue des radicaux de gauche sur la réforme. Un débat qui s'annonce houleux ;)

lundi 2 juin 2014

Que faire contre le Front National ?

Une fois passée les premières émotions :
ni rire, ni pleurer, mais comprendre avant
de combattre.

Dans une élection, tout le monde parle à voix basse, même ceux qui se taisent. Mais, comme il y a beaucoup de monde, ça fait beaucoup de bruit... en fait, dans le résultat des élections, c'est toujours un pays qui parle.

Les élections européennes sont un moment particulier dans cette prise de parole, même si elles engrangent beaucoup d'abstention. Mais après tout, ce n'était pas tellement le cas cette fois-ci (il y a même eu un léger mieux par rapport à la dernière fois) ! 
Elles sont un scrutin à part. C'est la seule fois où l'électeur n'a qu'un seul tour. Tout le monde part en même temps. Tout le monde arrive en même temps. Certes le choix de découper la France en grande circonscriptions[i] fausse un peu la donne, mais on peut estimer avoir une bonne idée de ce qui se passe dans la tête du peuple de France.
C'est bien pourquoi, tout déni est impossible après une élection. Il existe bien, à chaque fois un message. Même si chaque électeur ne porte que sa propre voix, c'est l'ensemble des voix qui crée un chant harmonieux, un brouhaha désagréable ou un tumulte insupportable.
Et les Européennes, ça a été ça ! Le tumulte. Le tumulte des résultats, suivi du tumulte des analyses. Un vent de culpabilisation réciproque. si les gens ont voté front national, c'est de la faute des autres, soit qu'ils aient trop parlé du front national, soit qu'ils l'aient ignoré, soit qu'ils l'aient diabolisé, soit qu'ils l'aient normalisé.
Et de fait, le Front national a été ainsi traite, tour à tour pendant trente ans. Je me souviens de l'effroi que j'avais éprouvé en voyant le parti de Le Pen obtenir 10 % aux élections européennes ... en 1984, alors que Le Pen lui-même n'avait pu se présenter à la présidentielle de 1981 et réalisé 0,75 % des voix en 1974. 
 
Hervé Le Bras, démographe. Son l'analyse géo-politique est
impatiemment attendue des spécialistes après chaque élection
Comme beaucoup, j'attends toujours avec impatience l'analyse qu'Hervé Le Bras publie régulièrement dans Libération (vous pouvez cliquer sur le lien, mais manque de pot, c'est réservé aux abonnés... dommage !) après chaque scrutin électoral. Il y a là toujours quelque chose de rassurant après l'émotion des premiers moments, quand on cherche à savoir ce que disent les urnes ... après en avoir enregistré les résultats. La raison, après l'émotion.
L'invention de la France, co-écrit par
Emmanuel Todd et Hervé Le Bras
reste un ouvrage de référence pour
comprendre l'évolution régionale de
l'opinion française.


Le problème est qu'Hervé Le Bras n'est pas vraiment rassurant. Quand il parle d'une France coupée en deux, ça n'a pas le même sens que d'habitude. Certes, le Fn n'a pas progressé partout de la même manière[1]. Hervé Le Bras signale à juste titre que c'est dans les régions en mauvaise santé économique que le FN a réalisé ses meilleurs résultats, confortant le tournant politique de Marine Le Pen qui prône, au rebours de son père, le retour de l'Etat et la dénonciation du libéralisme économique. Son électorat est d'abord éloigné des grandes agglomérations, s'inquiète de l'absence des institutions qu'il accuse de le délaisser.

De fait, le vote massif pour le Front National traduit un rejet massif des élites. Plus les élites sont éloignées, plus elles sont rejetées, mais les élites, comme le rejet, commencent très bas. Ainsi (mais ce n'est pas ce que dit Hervé Le Bras) le rejet touche bien sur les Enarques, traditionnel sujet de rejet, les politiques, mais va jusqu’au plus bas niveau des institutions, tel l'enseignement par exemple.

Cela fait justement penser que la traduction française de la crise, laisse s'acheminer chez l'individu, le sentiment que les autres auraient tout cependant qu'il n'a rien. La perte de confiance, écrit Hervé Le Bras, qu'une population accorde à son élite est lourde de menace pour l'avenir.
Alors, voilà. Moi qui, sur ce sujet comme sur tant d'autres, moi qui, comme beaucoup d'autres, me suis beaucoup trompé sur ce sujet en refusant de faire du front national l'alpha et l'omega de l'action politique, je peux vous annoncer la prochaine tenue d'un café radical sur le sujet.
Ca s'appellera sans doute : est-il possible de stopper le Front National. La date, le lieu et le nom de l'intervenant vous seront bientôt précisés.

 





[1] Signalons au passage que le score canon réalisé dans la circonscription dénommée Nord-Ouest, et qui va de la Belgique à la Basse Normandie est notamment dû à la présence de Marine Le Pen en personne comme tête de liste face à des concurrents parfaitement inconnus ... effet pervers de la limitation du cumul des mandats et du découpage de la France en circonscriptions illisibles... sur ce point, la volonté conjointe des grands partis structurants (enfin, qui l’étaient à l’époque) de marginaliser toute voix discordante s’est avérée un échec patent.

 











Hervé Le Bras