jeudi 26 septembre 2013

Le vert de trop

C'est pas facile, la politique ! Et c'est pourtant indispensable.
Noël Mamère, qui en a vu d'autres, a fini par claquer la porte d'Europe Ecologie Les Verts, à la suite de la mise à l'écart de Pascal Durand, président du parti. C'est pour l'ancien candidat à la présidentielle, la preuve  de la duplicité de "La Firme", c'est à dire de l'équipe entourant Cécile Duflot, ministre et principale bénéficiaire de l'alliance qui a permis aux Verts d'avoir un groupe parlementaire.
Noël Mamère n'est plus un enfant de chœur. Les éjections brutales, il connaît.  C'est même comme ça qu'il est devenu candidat à la présidentielles en 2002, ayant d'ailleurs réalisé le meilleur score d'un écologiste à l'élection majeure de la politique française. Rappelons qu'avec 5 %, il a contribué à l'éviction de Lionel Jospin, que personne n'est venu lui reprocher, mais c'est une autre histoire. Ce qui est amusant, c'est qu'il s'est imposé grâce à un groupe d'amis pour éjecter Serge Liepietz ... candidat alors démocratiquement élu par les militants et que tout le monde a oublié !
Voilà qui explique notamment l'ironie mordante des journalistes vis-à-vis de leur ancien collègue. En fait, on voit bien que ce qu'il reproche à "la firme", c'est de ne pas en faire partie ... et de prendre des décisions qu'il n'aurait pas prises. Il est en cela semblable à tous les militants du monde.
Bien  sur, cela amuse d'autant plus du fait que  les accusations de magouilles s'emparent des Verts. Le phénomène n'est pas nouveau, comme je  l'ai rappelé plus haut, et il est d'autant plus amusant qu'il touche ceux qui affichaient de faire de la politique "autrement".
Or si les Verts ont eu un rôle essentiel dans  la vie politique française, en plaçant l'environnement comme enjeu prioritaire des politiques publiques, on peut à bon droit considérer comme un échec absolu le fait de faire de la politique autrement, puisque leurs pratiques les ont révélés pires que les pires politiciens.
Je ne les accable pourtant pas sur ce point. Je les laisse à leur ridicule, c'est tout. Je sais que Noël Mamère a eu raison de se présenter au regard de l'intérêt des Verts, même si ça a été au mépris des propres règles de son parti. Les Verts se sont battus contre le cumul des mandats, lors même que Noël Mamère et Dominique Voynet en ont été les premiers bénéficiaires .. et c'est tant mieux pour tout le monde ! Parce qu'ainsi Dominique Voynet comme maire de Montreuil et sénatrice, Noël Mamère comme maire de Bègles et député, ont apporté au débat beaucoup plus que s'ils avaient été seulement dépendant d'un parti dans lequel ils auraient soit joué le rôle de pion passant leur temps à intriguer pour continuer à jouer ce rôle ou à prendre plus de poids dans le parti.
Noël Mamère prend acte de la fin d'Europe Ecologie les Verts, alliance créée par Cohn Bendit un peu avant les élections européennes, pour les sortir de leur querelles intestines en tâchant de bâtir un projet. C'est fini et Daniel Cohn Bendit en avait d'ailleurs pris acte. Noël Mamère prend le relai et les Verts sont à présent incapable de poursuivre la dynamique positive qu'ils avaient insufflé à la politique française. Voilà qui tombe au plus mauvais moment. Lorsque les gens souffrent du sous emploi s'inquiètent du paiement des retraites, le discours environnemental n'est pas vraiment la cote et les dégâts électoraux seront terribles (d'où, sans doute l'attitude prudente des ministres gouvernementaux qui souhaitent poursuivre les alliances). Les européennes ne s'annoncent pas très bien.
Pour finir, je vous invite à méditer cette réflexion de Génération Ecologie, groupe politique qui a préféré s'allier avec les radicaux de gauche plutôt que d'entrer dans la confédération Europe Ecologie les Verts. Le titre impitoyable LES VERTS ENTERRENT L'ECOLOGIE. Vous pouvez y avoir accès en cliquant .

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