vendredi 21 juin 2013

Place Taksim à Rio et Mai au mois de juin ...

Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble ?



Ça se passe à Rio de Janeiro, en juin 2013. Une nouvelle image de la ville se
 dessine , qui va au delà du festival, de Copacabana et de la Maracaña ...
Le Brésil n'est pas la France, et Erdogan n'est pas de Gaulle...  mais ce qui se passe en Turquie, au Brésil nous a un goût de mai 68 qu'on ne peut expurger.Bien sur, il en est des révoltes comme des manifestations culturelles, elles ont toutes un aspect profondément national, liées à leur histoire et à l'organisation des pouvoirs.

Place Taksim, un changement radical de l'image des
jeunes Turcs ... et de la Turquie toute entière.
Le printemps arabe a touché d'anciennes terres colonisées, vivant sous le joug de dictatures terribles, maintenant la grande majorité de leur population dans la misère, tout en leur offrant le spectacle permanent de nos  sociétés idéalisées par voie télévisée ou numérisée. De ce point de vue là, la Méditerranée ressemblait au mur de Berlin avant qu'il ne cède il y a maintenant à peu près 25 ans. Certes, le mur a cédé moins facilement, les nouveaux pouvoirs en Libye, en Tunisie, en Egypte sont fragiles, et le présent et l'avenir de la Syrie font froid dans le dos. Tout cela nous montre d'ailleurs tout ce que nous devons à l'Europe. Ne l'oublions jamais, l'Espagne, le Portugal, et même et surtout la Grèce sont devenues des démocraties grâce à l'Europe. Son existence ont protégé la Pologne, la Roumanie,  les Etats Baltes d'un hiver glacial et sa mission est d'éviter que la Hongrie ne serve de tête de ponts aux tourments populistes qui nous menacent.
Jeunes filles turques en attente  d'une société plus ouverte. Elles
ont donné une coloration féministe au mouvement jeune, écologiste,
 anticonsumériste, en quête d'égalité et de qualité de vie.
Les révoltes Turques et Brésiliennes n'entrent pas dans ce cas de figure, même si elles s'appuient pareillement sur une jeunesse en quête de liberté. Elles ont eu lieu dans des pays fascinant le monde économique par la hauteur de leur taux de croissance depuis plusieurs décennies et surtout dans un pays où les élections ont lieu depuis des années et où l'on ne tire pas à balle réelle sur les manifestants.
Les révoltes arrivent toujours comme une surprise. Qui aurait pu prévoir qu'une manifestation étudiante au sujet de la guerre du Vietnam allait donner lieu à mai 68 ? Qui aurait pu prévoir qu'une protestation contre la fermeture d'un jardin public provoquerait des manifestations dans toute la Turquie ? Qui aurait pu prévoir que l'organisation de la coupe du monde de football pourrait prévoir au Brésil une révolte populaire ? A chaque fois c'est à n'y rien comprendre à la politique ... !
Et pourtant ... la politique, c'est ça, précisément ! Quand il ne s'agit plus de prévoir, puisque l'on n'a pas prévu ce que personne ne pouvait prévoir. Dans ce type de situation, tout le monde est idiot et les donneurs de leçons plus que les autres encore ... (Pour le plaisir, repassons nous les remarquables paroles du ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy à l'aube du printemps arabe)...
La politique, c'est ça, être capable de de sentir ce qui se passe et de sentir ses propres limites, être capable de chevaucher l'histoire en furie, de la comprendre pour mieux suivre son cap. Pour reprendre le mot de Rimbaud : être absolument moderne.
En hommage au Brésil, à mai 68, au monde qui bouge, aux gens qui se rencontrent et aux musiques qui s'élèvent, cette chanson de Claude Nougaro, traduisant avec grâce les doutes de la jeunesse de son époque. Elle a bercé mon adolescence...


  








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