lundi 17 juin 2013

Bonnes nouvelles des partielles ...

Ignazio Marino, le nouveau maire de Rome savoure sa victoire.
La gauche prise en étau entre le poids des populistes du
mouvement de Beppe Grillo, et la pression de la puissance
financière et politique de Berlusconi, a réussi à s'imposer
comme seule issue crédible à la crise

Une leçon d'italiens !

La gauche au pouvoir se trouve renforcée par les urnes, malgré une situation difficile. Elle a vaincu les élections partielles, remporté une victoire décisive contre la droite et les populistes de tous poils et de tous les extrêmes.  


Elle a gagné dans toutes les villes ... les bastions traditionnels de la gauche, bien sur, alors qu’on y craignait le pire, mais surtout toutes ces villes qui ont fait trembler de honte nos amis démocrates humaniste outre-Alpins. À Trévise par exemple, la Ligue du Nord est éliminée des responsabilités, cette ville dont le  maire avait pris des arrêtés anti-roms, et n’avait pas hésité à tenir des propos qui feraient pâlir le Front National. A Rome, dont la victoire de l'ancien maire Alemano avait été saluée par bras levés comme au temps du fascisme ... le candidat de gauche fait près de 65 % des voix.
 Enfin, le mouvement de Giuseppe Grillo est puni. Après avoir fait la surprise des élections générales il y a un an, en frôlant le score des partis traditionnels, le mouvement des 5 étoiles voit son score réduit de moitié. 
Le Mouvement des 5 étoiles, nom que lui avait donné Giuseppe Grillo, après avoir surfé sur le tous-pourris avait obtenu un score inespéré il y a trois mois. Depuis, il a vu son comportement sanctionné par les électeurs.
Ceux-ci ne lui ont pas pardonné de vouloir empêcher les institutions de fonctionner dans un pays en crise, mais surtout de ne pas faire de différence entre le régime de Berlusconi et la volonté de changement.
Bref, on assiste à la défaite du Berlusconisme, ce système qui avait vu un homme prêt à toutes les compromissions pour s'accrocher au pouvoir dans lequel il a cru trouver le moyen de se protéger des affaires les plus glauques dont il était accusé (détournement de mineures, corruption de magistrats, malversations diverses).
Il est bien sur trop tôt pour crier victoire et se rassurer durablement de la sortie d’un long cauchemar.
Il n’empêche, ces élections partielles,  remettent les pieds sur terre et donnent du sens à la démocratie et à la politique. Cela fait d'autant plus de bien que la situation italienne est autrement plus dangereuse que ce que nous connaissons en France. 
Il me semblait indispensable de commenter ce fait majeur de la vie politique italienne, parce que cela concerne tous les européens, et en particulier les Français.

Cahuzac, ou comment s'en débarrasser ...
En France donc, il y a eu ce dimanche une nouvelle élection partielle pour remplacer Jérôme Cahuzac, notre grand escroc  politique.
Le Front National et l'Ump sont arrivés en tête éliminant le PS.
Ces résultats ne sont pas une surprise. Ils ressemblent d'ailleurs à ce message que les Italiens ont martelé à leur classe politique pendant des années, avant de se raviser il y a une semaine.
Les électeurs ne sont pas contents. Ils voudraient que le monde aille mieux. Ils le disent. Et ce, de la plus brutale des manières.
Notons à ce sujet que les tenants d'une gauche alternative devraient se tenir à quelques modestie. Ceux qui réclament une politique plus à gauche ne sont pas plus suivis ici qu'en Italie. 
Les électeurs votent Front National parce qu'ils votent pour ce qui dérange le plus les acteurs politiques. De ce point de vue, ils visent juste. Aussi juste que les Italiens qui ont voté pour le mouvement des 5 étoiles de Giuseppe Grillo. 
Mais nous ne pouvons en France crier au loup à chaque élection partielle, nous faire peur à chaque montée du Front National ... ce petit jeu me fatigue.
Je refuse tout bêtement que le Front National soit l'alpha et l'omega de la politique française. Bien entendu, le Front National représente ce qu'on peut faire de pire dans la politique française actuellement. Ils sont porteurs de la peur et de l'exclusion, tout le contraire de ce que les progressistes représentent. Ils sont le contraire de ce pourquoi je me suis engagé en politique, mais ils n'ont d'autre perspective qu'une contestation permanente ... du moins en dehors d'un contexte politique particulier. 
En bref, s'il faut bien sur voter contre le Front National, le catastrophisme n'aura aucun poids sur un électorat bien plus mûr que ceux qui tentent de l'infantiliser. 

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