jeudi 8 mars 2012

Pionniers

La création du pôle métropolitain Créa/Seine-Eure est un événement considérable à plus d’un titre.

La loi qui permet les pôles métropolitains date de moins d’un an et demi. A ce titre, il n’est pas étonnant que notre territoire figure parmi les trois premiers créateurs de cette nouvelle structure. .

La Case est un territoire novateur, nous le savons. Nous avons été parmi les premières communautés d’agglomérations, nous avons toujours défendu la nécessité de la coopération intercommunale, mais le critère de la vitesse de réalisation loin d’être le seul intérêt de la nouvelle structure. Nous nous trouvons face à une nécessité d’innovation dans le cadre de cette coopération innovante dont la fusion n’est pas l’objectif.  

Personne ne conteste pour nous l’intérêt pratique d’avoir une vue sur notre avenir, en mettant sur pied une instance de coopération avec le grand Rouen, lui-même n’ayant absorbé Elbeuf que depuis deux ans. En prenant appui sur Rouen, nous pouvons avoir un poids déterminant sur nos plus grands projets structurants. Nous savons aussi que le grand Rouen s’appuie sur la Case parce que notre situation est très intéressante pour eux. Nous sommes les voisins du sud, situés dans un autre département, mais nous constituons une ressource dynamique et qui plus est au cœur des aménagements logistiques et économiques qui les concernent directement.  Tels sont les conditions idéales du partenariat. Nous avons tous deux une existence incontestable, des projets et un fonctionnement qui nous sont propres, mais nous avons un intérêt évident à travailler ensemble.

Depuis 30 ans, les lois de décentralisation ont donné une nouvelle mission à nos collectivités : celle de la coopération. En apprenant à être autonomes, les collectivités locales doivent sortir de leur territoire pour mieux le servir, elles sont amenées à être à l’initiative des coopérations si elles veulent être utiles à leurs habitants et à ceux qui font vivre les communes.

La coopération est devenue le maître mot de nos manières de faire. Si le maire reste le seul maître à bord de sa commune, il sait qu’il doit faire aussi avec ses partenaires et en premier lieu avec les membres de l’intercommunalité dont il fait partie. Ce qui est une évidence à la Case est aussi devenu vrai pour la France entière : aucune commune ne peut vivre de manière isolée. Mais ce qui est vrai pour les communes le devient pour les intercommunalités, et en particulier pour les agglomérations actives comme celle de la Case. Si nous voulons vraiment être à la hauteur de ce que nous devons aux habitants de notre territoire, nous ne pouvons plus agir tout seul.

Le pôle métropolitain, je le rappelle, n’est pas une métropole. Il ne s’agit pas pour Seine-Eure de se laisser absorber dans la banlieue rouennaise. Nous n’y avons aucun intérêt.

Autant nous défendons,  depuis l’origine la création d’un territoire cohérent autour des 4 cantons de Louviers, Pont de l’Arche et Val de Reuil, autant la fusion avec l’agglomération rouennaise n’est pas pertinente.

En 15 ans de pratique et 10 ans d’agglomération, les faits nous ont confirmé que notre territoire est cohérent. Autour de Louviers, Pont de l’Arche et Val de Reuil, les gens vivent, habitent, travaillent, étudient, et il est de la responsabilité des élus de travailler ensemble à leur avenir, de sortir des représentations strictement communales pour apporter des solutions à une population en mouvement, toujours attachée au territoire de la commune, mais qui sait que les problèmes liés à l’économie, à l’emploi, aux transports, à l’environnement ne peuvent plus être traités au niveau communal. Déjà, l’on mesure qu’il est ridicule de construire deux politiques culturelles sur un même territoire lorsque celui-ci fait 60.000 habitants, mais c’est un point sur lequel il faudra revenir.

Seine-Bord et Seine-Eure forment un bassin de vie incontestable, appuyé par toutes les études et par ce que le travail autour du Scot nous a apporté … La fusion s’impose dans ce cadre.

Le travail mené avec la Créa est donc d’une autre nature.

Notre territoire est caractérisé par sa situation de carrefour, traversé par les grands réseaux de communication et de logistique.

Cette situation va déterminer les choix. C’est notre principal atout pour notre économie et pour nos emplois. Nous ne pouvons en tirer les bénéfices qu’en s’ouvrant aux perspectives de nos voisins  et partenaires. C’est ce qui rend indispensable la création du pôle métropolitain.

Le pôle métropolitain va dans ce sens de la coopération indispensable entre territoire pour de grands projets. 

Le 19 mars se tiendra le premier conseil de la nouvelle structure.

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