jeudi 22 décembre 2011

4e épisode : la nouvelle dimension

Résumé des épisodes précédents : la communauté d'agglomération Seine-Eure s'est installée durablement dans le paysage politique du Département, mais sa création n'a relevé d'aucune évidence tant s'était imposée une culture de l'émiettement des pouvoirs condamnant à l'impuissance les collectivités locales. Après dix ans d'exercice de la Case, après un combat de 16 ans au service d'une intercommunalité et d'un territoire deux conclusions s'imposent :
1) le territoire pour n'être pas évident, ne correspond pas à une création artificielle. Il a une réalité géographique et historique, qui lui a permis de s'imposer en peu de temps dans le paysage géopolitique.
2) Sans la volonté politique de Franck Martin, sans son acharnement, jamais la création du territoire n'aurait été possible.

Reste qu'au bout de dix ans, si la réalité du territoire s'impose, il lui reste à se définir un avenir... sur ce point, les dernières années de 2011 ont commencé de tracer des perspectives. A nous de savoir lire les signes qui dessinent notre devenir.

En même temps que l'on fêtait les 10 ans de la communauté d'agglomération, une série d'évènements sont venus renforcer le territoire.
Ne voir dans le rapprochement entre Seine-Eure et Seine Bord, la mise hors-champ du maire de Val de Reuil dans la course à l'investiture pour les législatives et son comportement subséquent, la signature du Scot à une majorité renforcée, le possible choix comme site de la future gare de la future ligne d'un lieu situé entre Tostes et Montaure impliquant de revisiter l'organisation ferroviaire du territoire, le tout couronné par la venue de Laurent Fabius, président de la plus grande communauté d'agglomération de Normandie et personnalité nationale ... tous ces éléments surgissant dans un laps de temps réduit ne peuvent être vécus comme des éléments disparates prenant naissance dans notre paysage.

Elles sont le signe conjoint de la nouvelle puissance politique du territoire, lui reconnaissant le privilège de sa situation aussi bien que de ses responsabilités nouvelles.
Seine-Bord avait été créée au départ pour éviter que Seine-Eure soit assez puissante pour structurer le territoire tout en permettant à certaine commune de bénéficier de la manne M'Real. Les réalités économiques ont brutalement mis un terme à la situation.
La crise rappelle que les besoins sont énormes pour lutter contre la désindustrialisation et surtout pour avoir une force d'investissement à même de répondre aux aménagements nécessaires qu'impose le désastre économique de la vallée de l'Andelle, et que pourrait imposer la fermeture d'M-Real.
On a parlé de la plateforme tri-modale qui doit s'installer quelque part entre Igoville et Pîtres, en collaboration avec le port de Rouen et Oissel. Le projet est aussi lourd qu'indispensable, tant il est vrai que la route est pour l'instant le seul échappatoire du trafic engendré par la création de Port 2000 au Havre. Toutes ou presque les marchandises qui y débarquent sont acheminées par voie routière, ou plus précisément autoroutière pour se diffuser sur le territoire national ou sur le sud de l'Europe. Il s'agit de répondre à la saturation du réseau précisément en permettant le développement du transport routier et fluvial. La nécessité est autant écologique qu'économique. Les travaux qui doivent se dérouler sur le territoire actuel de Seine-Bord, concernent bien au delà de cette collectivité, bien au delà de Seine Eure et même du département, un très vaste secteur qui se trouve au sud du Havre et va jusqu'à la Région Centre. Dans ce cadre, le rapprochement entre Seine-Bord et Seine-Eure prend tout son poids et bien au delà en montrant la nécessaire coopération pour parvenir aux moyens d'un développement industriel, notamment en se reliant au grand Rouen, tant il est vrai que ce point ne saurait être traité indépendamment d'un projet régional au sens large.
Nous retombons ici dans la logique définie par l'Etat et qu'il a appelé le Grand Paris. On se rend compte que la logique de carrefour, qui englobe la plate-forme trimodale, se retrouve aussi bien dans le cadre routier avec la création du contournement est de Rouen qui va amener à un franchissement de la Seine à la hauteur du Manoir, ce qui pourrait faciliter le désenclavement de la vallée de l'Andelle et stopper sa désindustrialisation ... Ce n'est pas tout, puisqu'on se rend compte à la lumière des débats qui ont lieu autour de la ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit être créée afin de permettre une liaison entre les grands pôles Normands (Le Havre, Rouen, Caen) et Paris ... et que dans ce cadre la création d'une gare serait envisagée à proximité de Louviers.
Rien de tout cela n'est fait. Il s'agit juste d'un immense chantier dont notre territoire est au coeur. Mais cet avenir se décide aujourd'hui, et il y a seulement un mois ces éléments étaient absents du débat. Qui sait d'ailleurs ce qu'il en sera dans trois mois.
Mais ces éléments soulignent que notre territoire a d'énormes possibilités, à lui de savoir tirer profit de ses atouts avec force, confiance et intelligence. C'est sur cette base que s'est créée l'alliance avec l'agglomération de Rouen/Elbeuf dans le cadre d'un pôle métropolitain.

mercredi 21 décembre 2011

3e épisode : le travail de Franck Martin

Résumé de l'épisode précédent :
Il y avait bien un territoire ! A l'analyse tout le démontre, et ce jusqu'à l'existence de Val de Reuil, qui malgré l'échec qu'il représente en tant que Ville nouvelle, souligne la volonté de fédérer un territoire émietté en imposant la structure externe d'une ville nouvelle ... La Case fédère aujourd'hui 70.000 habitants autour d'un projet commun, la Ville nouvelle visait 100.000 habitants, c'est bien la preuve que le territoire ne demandait qu'à se fédérer. Il n'empêche, si l'agglomération Seine-Eure a pu réussir sa mission, c'est aussi grâce à la volonté d'un homme.
Rien ne lui aura été facilité dans ce travail.




Il est bon de rappeler ce que l'émiettement signifie pratiquement, et comment il a été vaincu. Tout se joue à l'initiative de Franck Martin dans cette période de 1995 à 2002, et son parcours s'effectue en parallèle à la nouvelle dimension de l'intercommunalité prise au niveau national. L'émiettement a tout son sens dans le territoire, mais il n'est qu'à l'image il de notre France des 36.000 communes et donc d'autant de pouvoirs locaux, aussi jaloux de leurs prérogatives que soumis aux autorités centrales parce qu'incapables d'agir sur des grands projets.

Comme il a été dit dans le 1er épisode, Franck Martin a très rapidement pris contact avec les communes de Val de Reuil et d'Incarville. Mais ce n'est pas tout. Fort de ses relations et de son statut de conseiller général, il expose aux 12 maires de son canton l'intérêt de construire une intercommunalité de projet.

Cela ne marche pas avec tout le monde ! Acquigny, affectivement attaché à Odile Proust, l'ancien maire de Louviers, est inflexible. Hondouville vit dans la peur de perdre la taxe professionnelle de la grosse entreprise située sur sa commune ... et la même grosse entreprise fait tout pour ne pas voir sa taxe professionnelle s'aligner sur celle de Val de Reuil. Pour les autres maires, c'est banco. Tout simplement parce que Franck Martin arrive à les convaincre aussi en les informant que leur métier d'élu va évoluer. Il leur propose de participer à une réflexion élargie à l'ensemble d'un territoire sur lequel ils vont pouvoir influer. Car qu'est ce que le métier de maire d'une petite commune, à part un dévouement sans faille à ses habitants et une mise à l'épreuve permanente ? Peu de chose en somme, les projets structurants sont traités par des syndicats, qu'il s'agisse de distribution de l'eau, de voirie, quant aux équipements, écoles, implantations économiques, centres de loisirs, etc ... Les choix faits, s'ils concernent les habitants de la commune, sont décidés en dehors d'elle.

Tout se travail est long est difficile. Franck Martin est aidé par son adjoint Patrice Yung, qui deviendra vice-président de la Case et d'une équipe administrative militante composée de Claude Blanluet, Jean Laversanne et Philippe Le Gal, les secrétaires généraux de Louviers, Val de Reuil et Incarville, les trois communes fondatrices ... Ils deviendront tout à tour directeurs généraux des services de la Case.

Oui, mais dire que le pouvoir de conviction de Franck Martin s'est imposé naturellement serait mentir. J'ai parlé un peu plus haut de l'usine d'Hondouville ... mais au delà, il y a eu des freins nombreux ... Politiques d'abord ... La droite a peur de deux choses : un président de gauche influent, et une perte d'influence sur les maires locaux. Elle tente de fédérer les communes pouvant empêcher l'intégration. On tente de créer des intercommunalités de barrages, dont le seul but est d'entraver un travail cohérent sur le territoire. Franck Martin est soutenu par le préfet qui tente de faire appliquer la Loi Chevènement relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale du 12 juillet 1999 ... une loi qui parachève le travail mené depuis 1997 par le gouvernement Jospin. Mais les blocages ne viennent pas que de la droite.

François Loncle, le député, pourtant ancien ministre de la Ville, pourtant membre de la majorité gouvernementale, participe au combat rétrograde contre l'intercommunalité. Il souteint la commune des Damps dans son opposition à l'adhésion à la communauté d'agglomération. Au risque de tout foutre en l'air. Paulette Lecureux maire de Pont de l'Arche se trouve isolée, lors même qu'elle a fait le choix de rejoindre la communauté d'agglomération qui se construit. Elle en perdra les élections quelques mois plus tard !

Mais la communauté d'agglomération finit par s'imposer et prend naissance en 2001.

Dans les années qui suivent, le territoire s'impose. Les nouveaux rentrés, même si leur présence a été imposée par le préfet, y prennent toute leur place. A Pont de l'Arche, les nouveaux élus ont fait campagne cointre l'intégration à la communauté d'agglomération mais ils tournent casaque une fois élue ... et participent à l'exécutif, sous le regard médusé de Paulette Lecureux .. mais l'événement marque la victoire de la Communauté d'agglomération.

D'autres faits majeurs sont à signaler. La communauté va passer en quelques années de 24 à 29 membres, en intégrant notamment les communes d'Andé et d'Amfreville sous les Monts. Bientôt, elle intégrera de par la loi la commune réfractaire de Portejoie (une anecdote savoureuse, mais qui prendrait trop de place à être détaillée).

Le travail de la communauté impose le territoire. Elle continue essentiellement à travailler sur ses missions principales liées à l'aménagement du territoire (Scot, Transport ...), au développement économique (commercialisation des zones de Val de Reuil malgré les entraves de son maire, création d'Ecoparc 2 et 3 sur Heudebouville), à l'environnement (traitement des déchets, des eaux usées, et distribution de l'eau)...

Il n'empêche, si le territoire s'impose à présent comme un élement incontestable du paysage administratif et politique, les derniers événements de l'année 2011 soulignent que celui-ci est appelé à prendre une nouvelle dimension.

dimanche 18 décembre 2011

quelque chose est en train de changer - le feuilleton de la fin d'année

1er épisode - Non à l'émiettement
Ce sont les paroles les moins tapageuses qui apportent la tempête... faisait dire Nietzsche à Zarathoustra.Entre les écarts de conduite du maire de Val de Reuil, et de le choix par tf1 de Louviers comme capitale de la politique française, on en aurait oublié que l'annonce de la création du pôle métropolitain entre les agglomérations de Rouen et de Louviers vient couronner une démarche qui modifie profondément le paysage politique de notre territoire.Il n’était que de voir jeudi dernier lors du conseil communautaire, Laurent Fabius président de la Créa, Thierry Delamarre président de Seine-Bord pour mesurer le chemin parcouru.
Franck Martin, voit ainsi l'aboutissement d’un projet inlassablement mené depuis son élection comme maire de Louviers en 1995.
Avec sa toute nouvelle équipe, le constat s’imposait que le travail à mener par la municipalité devrait porter au delà de la sphère communale.
A Louviers comme dans ses environs, la reconnaissance du pouvoir local se traduisait par un repli sur soi, un émiettement des pouvoirs et une méfiance généralisée.
On peut attribuer cela à divers facteurs dont le rôle joué par l’irruption de la ville nouvelle du Vaudreuil, vécue par les municipalités comme une agression d’État. Sans doute aussi, l’histoire formidable de Louviers, et les expériences Martin (Ernest) et Fromentin ont elles renforcé les missions et la légitimité du pouvoir communal à s’opposer aux volontés du pouvoir central.
Toujours est-il qu’en 1995, après une douzaine d’années du pouvoir déliquescent d’une droite sans projet, la structure communale s’apparentait à une coquille vide. Aucune coopération n'était possible entre ces communes qui manquaient autant de confiance en elles-mêmes que de confiance en les autres. L’émiettement de la coopération intercommunale se traduisait par la présidence automatique du maire de Louviers à 17 syndicats intercommunaux qui traitaient aussi bien de la distribution de l’eau, que de la gestion de la zone économique Ecoparc … à chaque nouvelle action publique, son syndicat !
Mais le problème était loin d’être propre à Louviers. Franck Martin avait pu constater au sein du Conseil général, ce même émiettement des pouvoirs se traduisant par une logique de soumission inacceptable pour un nouvel élu motivé par le désir d'agir. Le Conseil général est alors à droite, présidé par le Dr Collard dont la mission est d'empêcher que l'un des deux poids lourds de la droite (Jean-Louis Debré et Ladislas Poniatowski, les héritiers ...) prenne le pas sur l'autre. Franck Martin, nouvel élu de gauche, se cassait très régulièrement la tête contre les murs lorsqu’il évoquait à gauche la nécessité de construire une alternative, rappelant que la gauche avait présidé le conseil général en 1981. Tout se passait comme si chaque élu ne voyait dans le conseil général que le moyen d’apporter des aides pondérées aux projets communaux en échange de la reconnaissance nécessaire à la réélection.
Ce tableau sombre mesure le chemin parcouru ! Aujourd'hui, c'est un territoire cohérent et construit qui confronte son projet à celui de l’agglomération de Rouen. Il y a 15 ans, il n'y avait rien.
l'intercommunalité se construit sur des questions très concrètes. J’ai évoqué ci-dessus l’émiettement des syndicats intercommunaux, ce qui se traduisait notamment par un temps perdu considérable pour les maires … mais ce n’était là que leur moindre défaut.
Il n’est de meilleur exemple pour l’illustrer que de celui de cette entreprise qui explique à Franck Martin qu’elle envisage de quitter Louviers parce qu’elle marche trop bien et qu’elle ne peut s’étendre au sein de la commune. L'entreprise envisage de s'installer à Val de Reuil, à Valence (Espagne) ou à Milan ! Bien entendu, la moins catastrophique des solutions serait l’implantation dans la ville voisine, mais quelle conséquence pour Louviers qui verrait alors disparaître ses revenus avec la taxe professionnelle ! Tout ça pour une entreprise qui marche trop bien !
Bien entendu, la solution à ce problème était lié à la taxe professionnelle unique ! Ce système met fin à une concurrence idiote entre communes pour attirer les entreprises en unifiant les taux mais au delà, il fallait faire en sorte que les bénéfices de la taxe professionnelle soient répartis sur tout le bassin d'emploi. Ainsi Louviers et son tissu industriel ancien pouvait trouver son complément auprès de Val de Reuil, une commune disposant de zones industrielles qu'elle avait du mal à commercialiser.
Le tout se passait dans le contexte favorable de l’élection d’une municipalité de gauche, vue d’un bon œil par Bernard Amsalem, maire de Val de Reuil. En fait, très rapidement les discussions ont pu commencer entre les deux communes auxquelles s’est jointe celle d’Incarville. Ainsi commençait le début de la grande aventure du développement local dans ce qui allait devenir l'agglomération de Louviers.

à suivre ...
bientôt le 2e épisode : la (re)naissance d'un territoire

jeudi 8 décembre 2011

Les gilets pare-balles protègent-ils contre la misère ?

Incroyable la proposition du gouvernement l'autre soir à l'assemblée nationale lors du débat budgétaire. Valérie Pécresse, ministre du budget a proposé d'utiliser les l'argent destiné aux logements d'urgence ... pour équiper notre police de gilets pare-balles !
Espérons qu'il s'agit d'une décision irréfléchie, prise à la hâte par des cabinets débordés trop pressés d'ajuster des comptes et inconscients du triste ridicule dont ils vont affubler la ministre du budget. Je le répète, transformer les sommes allouées aux collectivités pour construire les logements d'urgence en équipements policiers !
Allons, Mme la ministre, contrairement à la misère, le ridicule ne tue pas ! Nul besoin de gilets pare-balle pour s'en protéger ! ...
Ci dessous, les extraits du débat à l'assemblée nationale (ça vaut son pesant de moutarde !)

... Mme Valérie Pécresse, ministre. Il s’agit de soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales.


Il est donc proposé d’élargir les missions du fonds d’amorçage pour l’équipement des communes au titre du procès-verbal électronique institué l’année dernière et doté de 7,5 millions d’euros.


M. Jean-Pierre Brard. Quel rapport entre le procès-verbal électronique et les gilets pare-balles ?


Mme Valérie Pécresse, ministre. Cette dotation sera complétée par 2 millions d’euros prélevés sur les excédents du fonds d’aide au relogement d’urgence....


M. Gilles Carrez, rapporteur général. Je ne suis pas favorable à cet amendement, madame la ministre. On financerait ces gilets pare-balles en prélevant 2 millions d’euros sur le fonds pour le relogement d’urgence. Franchement, ce n’est pas possible.


Je sais bien que le FARU a un excédent, que l’on a d’ailleurs déjà utilisé pour abonder la DGF. Mais aller prélever de l’argent destiné au relogement d’urgence pour financer des gilets pare-balles, même si ce sont ceux des polices municipales, non !


Mme Valérie Pécresse, ministre. Le fait est que les 5 millions d’euros prélevés sur le FARU ne seront pas dépensés d’ici la fin du mois. Nous pensons qu’ils seraient mieux utilisés dans le cadre de l’acquisition des gilets pare-balles. Ces crédits nous ont été demandés par les communes.


Vous savez combien il est difficile…


M. Gilles Carrez, rapporteur général. Qu’ils les trouvent sur les crédits ad hoc.


Mme Valérie Pécresse, ministre. Monsieur le rapporteur général, pour moi, en tant que ministre du budget, chaque euro doit être dépensé. Voilà, c’est tout.


Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Brard.


M. Jean-Pierre Brard. Cette proposition est invraisemblable. Je ne sais pas lequel de vos conseillers a eu cette idée, madame la ministre, mais si nous décernions comme le Canard enchaîné des « Noix d’honneur », il y aurait droit ! Vis-à-vis de l’opinion, vis-à-vis des associations, troquer des crédits destinés au relogement d’urgence contre des gilets pare-balles…


Si encore, madame la ministre, vous aviez proposé, compte tenu de la situation dramatique des SDF, de troquer une partie des crédits pour le relogement d’urgence contre des couvertures chauffantes, j’aurais compris. Mais contre des gilets pare-balles, non ! Le ridicule a ses limites, même si je sais comme vous tous que, depuis Mme de Sévigné, il ne tue plus, hélas !


Mme Valérie Pécresse, ministre. …et compte tenu du souci que vous exprimez de ne pas toucher aux excédents, qui ne seront pas dépensés, du fonds d’aide au relogement d’urgence, je vous propose de rectifier l’amendement et de simplement élargir les missions du fonds d’amorçage pour l’équipement des communes au titre du procès-verbal électronique institué l’année dernière et doté de 7,5 millions d’euros, sous plafond du fonds d’amorçage du procès-verbal électronique.


Mme la présidente. L’amendement n° 439 est donc rectifié. Le 2° est supprimé, et le 3° devient le 2°.


Quel est l’avis de la commission sur l’amendement n° 439 rectifié ?


M. Gilles Carrez, rapporteur général. Je suis désolé, mais j’y suis également défavorable.


Nous avons suivi, au comité des finances locales, la mise en place de ce fonds d’amorçage pour la procédure de procès-verbal électronique. Il est à peine doté. L’extension du PV électronique, c’est vraiment l’intérêt général, pas seulement celui des communes, mais aussi celui de l’État. Car je rappelle que dans le cadre de la loi de finances pour 2011, nous nous sommes mis d’accord pour qu’il y ait dorénavant un partage du produit des amendes, 48 % allant à l’État et 52 % aux collectivités territoriales. Nous n’avons pas suffisamment de fonds pour généraliser le PV électronique, dont on a pourtant besoin. Cela pose tout de même un énorme problème d’aller pénaliser le financement de cette procédure, à laquelle tout le monde adhère, pour acheter des gilets pare-balles ! ...


Mme Valérie Pécresse, ministre. Elles prendront la bonne décision, mais on ne peut me dire, comme hier, que l’État ne doit pas mettre à la charge des communes des obligations supplémentaires et, quand elles demandent de pouvoir disposer de l’argent nécessaire pour sécuriser leur police municipale, me répondre que ce n’est pas possible.


Monsieur le rapporteur général, nous sommes issus de la même région. Vous savez bien que face à la recrudescence de la violence, notamment dans certains quartiers de nos banlieues, le sujet de la protection des polices municipales se pose.


Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Brard.


M. Jean-Pierre Brard. Ç’en est trop ! C’est dommage, nous étions partis pour bien finir cette séance – enfin, relativement.


Tout d’abord, madame la ministre, c’est aux communes de faire leurs choix, librement et pas avec les transferts que vous proposez. Je trouve cela assez indécent. Surtout que, si j’en crois ce qu’on m’en dit, pour les soldats qui partent en Afghanistan, les gilets pare-balles sont de si mauvaise qualité qu’on laisse à leur charge l’achat de gilets pare-balles plus sûrs. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)


M. Jean-François Lamour. Ridicule ! C’est vous qui finissez mal, monsieur Brard !


M. Jean-Pierre Brard. Cet amendement est donc complètement déplacé. Et l’ire du rapporteur général me semble tout à fait justifiée.


...


M. Gilles Carrez, rapporteur général. J’ai une proposition, madame la ministre. Vous le savez – je me tourne vers Michel Bouvard parce que nous avons travaillé ensemble sur le sujet –, il existe un fonds d’intervention pour la prévention de la délinquance. Le FIPD – qui est d’ailleurs abondé par des crédits initialement destinés à la dotation globale de fonctionnement – finance toutes les actions nécessaires à la prévention de la délinquance. Ce fonds est fait pour cela. Finançons cette dépense de deux millions d’euros à partir du FIPD. Voilà la proposition que je vous fais.


Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre.


Mme Valérie Pécresse, ministre. Je suis désolée, parce qu’en règle générale, nous nous retrouvons, avec M. le rapporteur général. Mais je ne peux pas accepter que l’on sacrifie des actions qui sont absolument nécessaires, qu’il s’agisse d’actions conduites en direction de certains publics pour prévenir la délinquance, ou qu’il s’agisse de soutiens aux collectivités dans leurs politiques de prévention. On ne sacrifiera pas la prévention de la délinquance pour l’achat de ces gilets. Nous avons besoin de ces budgets.


J’étais prête à trouver l’argent. M. Bouvard et d’autres me disent qu’il ne faut pas utiliser de l’argent non distribué. Je fais donc un effort pour trouver l’argent. Je vous le trouve sous plafond du procès-verbal électronique. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de le trouver sur les budgets de la prévention de la délinquance, qui sont ultra-nécessaires aujourd’hui en France.


M. Jean-Pierre Brard. Ce ne sont pas les seuls à être nécessaires : il y a la santé, l’aide sociale, et j’en passe.


Mme Valérie Pécresse, ministre. La prévention est nécessaire, mais si vous me dites que vous préférez la répression, monsieur Brard…


Mme la présidente. Madame la ministre, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, serait-il possible de rappeler encore une fois quels sont les termes exacts de la rectification de votre amendement ?


Mme Valérie Pécresse, ministre. Il s’agit de supprimer l’alinéa concernant les 2 millions du fonds d’aide au relogement d’urgence qui ne sont pas dépensés. C’est le fonds d’amorçage des procès-verbaux électroniques qui peut être utilisé, si les communes en ont besoin et en font la demande, afin de financer des gilets pare-balles pour les polices municipales.


Sur le plan rédactionnel, le 2° est supprimé, en conséquence de quoi le 3° devient le 2°.


Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur général.


M. Gilles Carrez, rapporteur général. Je suis défavorable à l’amendement ainsi rectifié.


(L’amendement n° 439 rectifié n’est pas adopté.)






mardi 29 novembre 2011

Les sales gosses

Froid dans le dos



On sait que l'UMP veut, à l'occasion de la campagne électorale, faire oublier sa désastreuse politique en instrumentalisant le sentiment d'insécurité.


Le parti gouvernemental en vient à proposer l'élaboration d'un code pénal spécifique pour les mineurs, chargé de s'adapter au nouveaux phénomènes de délinquance.



Il y a de là quoi glacer tout ceux qui gardent en mémoire les terribles bagnes pour enfants qui ont notamment inspiré à Jacques Prévert son fameux poème : la chasse à l'enfant. En 1935, à Belle-Ile, des gardiens avaient en effet tabassé un petit bagnard avant que l'individu dangereux ne s'échappe et avait proposé une récompense de 20 francs à qui le récupérerait. Dans l'île, habitants et touristes s'étaient mêlés à cette sordide activité ... A tel point que la presse s'en était émue et qu'une campagne avait alors été lancée aboutissant quelques années plus tard à la fermeture des maisons de correction. C'était en 1935, et ça a amené l'ordonnance de février 45, la création d'un juge des enfants et d'une politique judiciaire spécifique en direction de l'enfance.


La mesure proposée par l'UMP est doublement inadaptée. D'abord parce qu'elle regarde vers le passé et amène inéluctablement à la nostalgie des colonies pénitentiaires et de leurs abominations, notamment décrite par Marie Rouanet...


Mais surtout, l'enfance, plus que jamais, est fragile. Les enfants d'aujourd'hui sont beaucoup plus en difficulté et déresponsabilisés qu'il y a 60 ans alors qu'on leur demande d'avoir un comportement d'adulte ... simplement parce que la cellule familiale est beaucoup plus faible, que l'accès au travail et à l'insertion qu'il procure est beaucoup plus tardif, que la confrontation aux réalités se fait de manière bien plus violente.


Bien entendu, nos jeunes font alors peur et cette peur permet d'appuyer toutes les démarches auritaristes. Pourtant, la solution du problème n'est pas là. Elle coûte plus cher à court terme, puisqu'il s'agit pour la société de jouer son rôle d'adulte. De prouver par les faits que la violence ne résout pas les problèmes et que la sanction chez l'enfant n'a aucune valeur si elle n'est d'abord éducative.


Ce rôle d'adulte, incombe d'autant plus à la société que celle-ci produit des parents faibles et immatures, qui d'ailleurs ne supportent plus les enfants ... l'exemple récent de ce père de famille qui a cru bon de punir son enfant de 3 ans en le passant dans la machine à laver en est bien sur la pire illustration.


En se cantonnant au domaine punitif, la société développe l'irresponsabilité, sans se donner les moyens de corriger les dérives qu'elle engendre.

vendredi 18 novembre 2011

Le cheval bleu de ma folie

Je vis avec Federico Garcia Lorca depuis mon adolescence.

Dès treize ans, je fus fasciné par ce poète disparu, véhicule exotique d’une Espagne perdue, révélateur indispensable de la sensualité de la jeunesse en espérance.


De « la femme adultère » à "la complainte pour Ignacio Sanchez Mejias", ses vers résonnaient en profondeur pour me donner accès à un monde à jamais à l’abri de la médiocrité adulte.


Sans doute d’ailleurs, Federico Garcia Lorca est-il à l’origine du choix que je fis d’apprendre l’espagnol en classe de seconde … et d’y apprendre bien plus que l’espagnol.




Grâce à lui, j’ai donc eu pour professeur Ilario Ortega, auquel je tiens à rendre hommage, parce qu’il fut l’un de ces rares personnages qui subsistent dans la mémoire de toute une scolarité. Les clefs qu'il m'a donné pour comprendre le monde sont de celles que l'on n'égare pas, même si l'on est, comme moi, assez distrait.



Il a été le premier à évoquer devant moi l’homosexualité du plus connu des poètes espagnols, et l’importance de celle-ci dans son œuvre. Il nous avait dit aussi que les circonstances de sa mort étaient mystérieuses et que celle-ci était probablement due à la jalousie d’un amant franquiste … Sans tarder je reviens sur ces propos qu’il faut corriger immédiatement. Si la mort de Garcia Lorca est due à son homosexualité, elle est essentiellement politique et pas du tout la conséquence d’une déconvenue amoureuse.



C’est ce que nous apprend Ian Gibson, dans « le cheval bleu de ma folie », ouvrage qui retrace précisément la vie et la mort du grand poète espagnol sous l’angle de son homosexualité, en dehors des légendes et a priori mensongers qui ont pu être diffusés par ses thuriféraires …. Tant le mensonge arrangeait tout le monde.




Federico Garcia Lorca est mort à 36 ans, en pleine gloire. Son œuvre était reconnue au point que ses poèmes figuraient dans les ouvrages scolaires ce qui reste encore exceptionnel aujourd’hui. Avoir 36 ans et être enseigné à l'école !




Federico Garcia Lorca était assez célèbre pour en plus cacher son homosexualité et cela était bien sur insupportable dans la société espagnole de l’époque, comme elle l’était d’ailleurs dans toute l’Europe. Son grand ami d’un temps, le génial Luis Buñuel, bien que pourfendeur de la bien-pensance, ne s’en est pas moins éloigné de lui pour cette raison, en faisant pression sur Salvador Dali pour qu’il en fasse de même. C’est dire si de l’autre coté de l’Espagne, celle de droite, celle qui allait se mettre aux cotés de l’Eglise et de l’armée pour combattre la République espagnole, l’existence même de Garcia Lorca était insupportable.




Grenade, la ville de Garcia Lorca, était aux yeux du poète, représentative de la pire bourgeoisie espagnole.




Ainsi, dès que cela a commencé à chauffer, dès que l’armée rebelle s’est constituée contre la République engageant à partir du sud de l’Espagne une guerre qui allait durer 3 ans, la visite de Garcia Lorca dans sa famille a été vécue comme une occasion unique par les éléments les plus furieux de la droite grenadine.




Garcia Lorca a donc été kidnappé, torturé, et torturé en tant qu’homosexuel, avec des violences physiques et sexuelles sans ambigüités. « On lui a tiré dans le cul –à coup de pistolet- parce qu’il était pédé ». Des balles qui ont été probablement tirées pour le torturer, avant qu’il ne soit achevé … on ne sait encore comment puisqu’on n’a toujours pas trouvé le corps.[1]



Tous ces faits ont été cachés à l’Espagne. Dans le clan franquiste, tout d’abord, puisqu’il s’agissait d’une exécution sommaire, sans jugement, réalisée par une bande de brutes ayant pignon sur rue. Ils ont été cachés, double peine, par sa famille et toute une partie de ses proches à cause du tabou continuant de peser (mais quel progrès quand même ! Penser que l’Espagne autorise aujourd’hui le mariage homosexuel !!!) sur l’homosexualité.




Ainsi, le poète a-t-il subi une double peine, celle d’être ignoré dans son être profond par ses proches et ses amis … après avoir été précisément assassiné à cause de ce qu’il était par ses ennemis. Il est mort, il y a 75 ans, et, si l’on commence à percevoir l’essentiel, l’on ne sait toujours pas tout de ce personnage si célèbre. Ainsi en va-t-il des guerres et des dictatures, ces grands pourvoyeurs de mensonges.


Et voilà, 75 ans après, à cause de l'acharnement d'un auteur, la vérité se dépoussière de ses mensonges bien et malveillants. Rien que cela méritait l'hommage que je rends à cet ouvrage.













[1] Vous pouvez, comme je l’ai fait moi-même vous rendre à proximité de Grenade sur le lieu où l’on suppose que Federico a été assassiné… Vous pourrez laisser, comme tant d’autres, un petit mot de témoignage… encore une fois, rien ne prouve que ce soit là qu’il ait été assassiné, mais il s’agit d’un lieu de recueillement inoubliable.

mercredi 16 novembre 2011

L'art français de la guerre

NOTE DE LECTURE :
Goncourt 2011, l'art Français de la guerre d'Alexis Jenni

Nous, les petits Français de moins de 65 ans, faisons partie de générations qui ont eu cet immense bonheur de ne pas avoir connu la guerre sur notre territoire … Nous sommes entourés de guerres et nous sommes tous heureux de ne pas avoir à la vivre.
Plus personne même pour dire "il leur faudrait une bonne guerre". Les plus anciens ont vécu la guerre d’Algérie… Les plus jeunes n'ont même plus à faire le service militaire.
Pourtant, nous sommes entourés de guerres, nous vivons avec cette horreur culpabilisante et terrorisante. C’est au fond ce que raconte Alexis Jenni dans son livre « l’Art français de la guerre », qui vient d’avoir le prix Goncourt.
Alexis Jenni est un Lyonnais de 47 ans. C’est important parce que son livre est le livre d’une génération, ou plutôt un livre de générations, qui explique le monde d’où l’on vient, le monde où l’on vit et le monde où l’on va.
Le héros du livre est né en 1926 et s’engage à 17 ans en 1943, dans la Résistance tout d’abord puis dans la série de guerres qui vont scander la décolonisation de la France.
Le coup de génie de De Gaulle, que Jenni appelle son mensonge, au-delà du sauvetage de la Nation française, permet de masquer la série de défaites consécutive à l’inéluctable décolonisation, parallèle à la modernisation de notre monde.
La guerre est en nous, et pourtant, elle ne nous apporte rien. C’est finalement ce que savent déjà ceux qui se sont engagés dans la Résistance et qui leur rend insupportable la soumission de leurs contemporains.
Le combat n’est pourtant plus celui-là. La réflexion sur la guerre est aussi une réflexion sur la force. Une force qui montre toute sa vanité aujourd’hui en Syrie, en Egypte, en Tunisie face à un monde qui s’écroule parce que son heure est venu, comme il s’est écroulé dans toute l’Urss. Tout ce qui s’appuie sur la force est au fond de l’ordre de la nostalgie et de la réaction.
Il empêche alors de comprendre le monde tel qu’il est et de tracer des perspectives d’avenir.
Au final, sans doute le livre de Jenni est un ouvrage dont on ne pouvait se passer. Il est la belle conclusion d’une période qui se noue, il est aussi l’introduction d’un monde en train de se créer, qui ne sait pas où il va et que nous avons à construire.

mardi 8 novembre 2011

Farce ou tragédie ?

L'Histoire se répète toujours deux fois disait un penseur allemand du 19e siècle, "la première fois comme tragédie, la deuxième fois comme farce" ...


Chevènement a décidé de se porter candidat à la Présidence de la République et on dirait que tout le monde s'en fout.

L'homme qui avait fait trembler la gauche, le père fouettard de la République, celui qui à la veille du tremblement de terre électoral du 21 Avril 2002, discutait du meilleur moyen d'envoyer les mineurs au trou, le novateur qui voulait faire revenir à la Marseillaise dans les écoles et revenir à l'ancien (c'est pas vrai, je sais, j'exagère...) franc ... a décidé de sortir du trou ... de concurrencer Mélenchon et Dupont Aignan... Sans qu'on sache ce qu'il pourrait proposer de concret. Chevènement a été complètement absent de la scène politique depuis des années. S'il avait autre chose à mettre en valeur que ses vieilles rancoeurs, gageons qu'il n'aurait pas gardé ça pour lui pendant toutes ces années.


Chevènement cherche-t-il à faire pression afin d'obtenir pour ses partisans quelques places d'éligibles supplémentaires ? Cette hypothèse donnerait au moins un sens à sa candidature, mais rappelons quand même que derrière sa personnalité jamais un parti n'a été capable de se construire, lors même qu'il avait le vent en poupe.

Actuellement que représente sa candidature alors qu'il aurait pu se servir des primaires en situant son courant au coeur de la gauche. Là, tout ce qu'il peut espérer c'est que sa candidature puisse en gros permettre l'élection de Nicolas Sarkozy... voire un deuxième tour droite extrême-droite. Lamentable !

lundi 7 novembre 2011

Citations ...

Qui a dit :



"Les troubles qui se sont produits dans les pays européens résultent uniquement de problèmes accumulés par une société en fin de course, vivant d'acquis sociaux"

Et qui a dit encore : "Je pense que les lois sociales sont obsolètes. Elles conduisent à la paresse, à l'indolence, plutôt qu'à travailler dur. Le système d'incitation est complètement détraqué"


Si vous cherchez du côté des ultra-libéraux, arrêtez tout de suite ! Ne cherchez pas non plus du côté de l'extrême droite. Au Front National, personne même parmi les plus durs, n'oseraient tenir de tels propos qui feraient passer De Villiers pour un dangereux gauchiste. Tout simplement parce que personne en France n'adhère plus à ces propos directement dirigés contre les acquis sociaux et contre les faibles depuis la deuxième guerre mondiale.


Mais ces propos sont intéressants à deux titres. Le premier c'est qu'il sonne définitivement le glas d'une espérance socialiste comme solution à la crise. Ce que le socialisme a apporté aux Chinois c'est un discours parfaitement cynique, complètement coupé des idéaux qui l'ont fondé, et sur lequel peuvent s'appuyer toutes les projets de dominations politique et économique. L'épanouissement de l'être humain, l'attention à l'autre sont rayés à jamais des préoccupations.

Le second c'est qu'il est bon de rappeler que le propos n'est pas tenu par un écervelé quelconque.

M. Jin li Qun digne représentant du régime où le seul parti politique admis est le parti communiste est le président du fonds souverain Chinois (China Investment
Corporation). Il explique pourquoi il faut sauver l'Europe et la zone Euro et donne des conseils qui prennent d'autant plus de poids que nous avons besoin de son argent (c'est ce qui ressort de la dernière réunion de crise européenne).

Ci dessous, quelques lignes extraites de l'article du Monde


qui reprenait les propos de M. Jin Li Qun :

- Le rôle du fonds souverain, dont les actifs s'élevaient fin 2010 à 298 Mds €, est de trouver des placements intéressants pour une partie des 2.318 Mds de réserves de change accumulées par la deuxième économie mondiale.

Alors que l'opportunité de faire appel aux capitaux chinois fait débat dans les pays européens, le président Hu Jintao a déclaré avant le sommet du G20 à Cannes la semaine dernière que c'était "surtout à l'Europe de régler le problème de sa dette".

Pékin avait indiqué attendre des clarifications avant de s'engager à investir dans le nouveau mécanisme du Fonds européen de stabilité financière décidé lors du dernier sommet de Bruxelles. La Chine détiendrait d'ores et déjà plus de plus de 400 Mdsde dette souveraine européenne, selon des experts.

jeudi 20 octobre 2011

وإذا أراد الله له

Inch Allah !

Si Dieu le veut ... Il ne s'agit pas de s'apitoyer sur le dictateur déchu, ni même de faire du décryptage d'image, je laisse ce talent à Dominique Schneiderman (Arrêt sur image) et à Gérard Lefort (qui fait mon bonheur le samedi matin dans Libération) ... Je laisse cependant cette image, parce qu'elle aura été longtemps, ce qui en soi laisse un malaise terrible, un peu semblable à celle qui a marqué la fin des Ceaucescu. Ce qui me restera de Khadhafi, au delà de sa dangerosité, de sa férocité, de son arrogance, de ses mensonges sur les infirmières Bulgares, sur le médecin Palestinien faussement accusés de d'avoir transmis le Sida, de l'attentat de Lockerbye, des caprices atroces de sa dynastie nous faisant revenir à l'époque des Borgia et des Pazzi, et de tous les attributs de la tyrannie, ce qui me restera et surtout ce qui restera à son peuple c'est cette volonté de poursuivre à tout prix une guerre qu'il avait déjà perdue.

Je viens de voir sur facebook une réflexion qui m'a tourné le sang : "paix a son âme il a combattu jusqu a la mort pour son peuple."

Or c'est précisément sur ce point que l'on peut, que l'on doit en vouloir à un dirigeant : le fait de poursuivre un combat perdu et d'y entraîner tout son peuple. Khadafi aurait pu tout faire : négocier avec les rebelles, organiser l'avenir du pays, préparer son départ, se faire sauter le caisson même ... il aurait pu tout faire sans précipiter son peuple dans une guerre absurde et cruelle dont il aura le plus grand mal à se remettre.

Non Khadafi, n'était pas un héros, quand même il a pu commettre quelques actes militaires héroïques (je ne me donne pas la peine de vérifier ... mais je crois que son seul acte héroïque a été le coup d'Etat de 1969). Sa fin est aussi atroce que ridicule. Elle n'a pas de sens, et en tout cas pas le sens de l'Etat, elle est l'image de cette déformation du pouvoir où celui-ci n'existe plus que pour lui-même, dans le cadre d'une atroce hystérie, et où tout projet collectif a disparu. Ce n'est pas l'image d'un révolutionnaire qui se bat jusqu'à la mort pour défendre ses idées mais celle d'un malade qui sème la contagion...

Alors, comment se remet-t-on d'une telle maladie ? Comment se remet-on d'une dictature ? Comment se remet on d'une guerre ?

En France, on a mis 50 ans pour reconnaître la mort de plus de 200 algériens sur les boulevards parisiens, on a mis 50 ans pour admettre le rôle de l'Etat dans la déportation des juifs, en Espagne, on n'a pas les plaies de la guerre civile de 36 continuent à suppurer, En Italie, le fascisme continue d'être dans les têtes. Combien de temps mettra-t-on de temps à se remettre au Rwanda de la volonté délibérée d'un allumé de déclencher le massacre d'une partie de son peuple par une autre ?

Le printemps arabe est un mouvement formidable. Quoi qu'il arrive, il laissera des traces positives, même si cela se fait après de brutaux retours en arrière... Plus rien ne sera comme avant.

Le printemps arabe met fin à ce que porte en soi le terrible وإذا أراد الله له , Inch Allah , comme formule de la soumission.

En même temps, curieusement, alors que les peuples ont leurs destins en mains, plus personne ne maîtrise plus rien. Les Tunisiens votent, mais en Egypte les diverses fractions de l'armée règlent leurs querelles en se réconciliant sur le dos des minorités religieuses, en instrumentalisant l'Islamisme. Je ne parle pas de la Syrie...

Oui, la politique est un jeu dangereux, parfois mortel. Mais le plus grand crime serait de se désinteresser de son avenir au Maghreb. Pour deux raisons.

La première, c'est pour solidarité élémentaire que nous avons avec tout ce qui est humain.

La deuxième est beaucoup plus égoïste. Notre avenir est aussi directement concerné par l'avenir des printemps arabes.

vendredi 14 octobre 2011

Le principe des primaires consacre François Hollande

Dimanche, plus de 2,5 millions de Français ont participé avec le parti Radical de gauche à la première primaire citoyenne, et plus rien ne sera comme avant.
A gauche comme à droite, le jeu politique est fondamentalement remis en question.
A droite c’est jusqu’au Président de la République qu’on a cru bon de faire des réflexions sur le système des primaires, qui, en effet, contribuent à la remise en cause de la 5e République … au même titre que l’action de Sarkozy lui-même, qui, en la matière a imposé la rupture avec un bonheur inégal il est vrai… mais passons.
A gauche, on note déjà, que quelque soit le candidat désigné dimanche, il l'aura été par une volonté qui dépasse celle du parti socialiste. En ce sens, Martine Aubry, candidate de l'appareil socialiste est déjà battue. Aucun des candidats du premier tour ne votera pour elle, à part elle-même.
Fut un temps où, pour gagner la présidence de la République, il fallait d'abord se livrer à des batailles d'appareil, gagner au congrès, passer des alliances, bourrer des urnes, s’assurer le soutiens de fédérations ou de courant, écraser ses adversaires dans le secret des structures, pratiques d'où la population était soigneusement tenue à l'écart... le tout couvert par un discours circonstancié…
Ségolène Royal a raison quand elle dit qu’elle a montré la voie du renouvellement de ces pratiques. Elle a montré la voie lors des présidentielles en 2008, et cette voie lui a été précisément été bouchée lors du dernier congrès de Reims où l’appareil unifié lui a barré la route.
Peine perdue ! Aujourd’hui, pas un des candidats qui se sont présentés à la primaire n’appelle à voter pour cellel qui représente l’appareil. François Hollande ne fait en fait que poursuivre la démarche entamée par son ancienne compagne.
En quelque Hollande est le Gorbatchev du PS… souhaitons-lui plus de succès personnel. Issu de l'appareil, il a su s'imposer en dehors celui-ci. Il a développé un réseau propre et se montrer capable de réunir sur des objectifs, sur une méthode et une personnalité.
Si François Hollande l'emporte, la fonction du parti socialiste sera fondamentalement remise en cause et avec elle la question de la gouvernance de la gauche ...
C’est là le sens fondamental de l’appel à voter massivement au second tour des primaires et à élire François Hollande, à même de procéder au rassemblement indispensable à la gauche et à la Nation.

jeudi 13 octobre 2011

Une pétition contre le projet Pépy-Jamet

La gare de Val de Reuil voit passer 5.000 voyageurs par jour dans un décor sordide.


La gare a l'âge de la création de l'établissement public de Val de Reuil. Elle avait pour but de structurer la ville nouvelle du Vaudreuil, alors en train de se créer. On en a du coup rendu obsolète la gare de Saint Pierre du Vauvray et fait en sorte que tout le monde vienne y prendre le train... Mais justement, c'est aussi une gare qui manque d'histoire, une gare où l'on n'a guère de souvenirs, où l'on n'a pas envie de rester... Une gare qui est toujours restée au milieu de nulle part.



Voilà pourquoi la décision de faire des travaux sur cette gare est plutôt une bonne nouvelle. Il y a plein de choses à faire.



La première, très évidente pour les voyageurs chargés : mettre en place un escalier roulant. Cet équipement était prévu dès la construction de la gare. Puis abandonné, parce que pas rentable et que ça n'était pas venu à l'idée de la Sncf d'humaniser cette gare déjà coûteuse ... bien que le nombre de voyageurs n'ait jamais cessé d'augmenter.



La seconde, très évidente aussi, est d'améliorer les abords ... Il faut un système cohérent permettant une circulation respectueuse et sécurisé des divers usagers de la gare : taxis, autobus, vélos et voitures qui se garent de plus en plus loin ....



La troisième est l'amélioration de l'accueil à la gare.



Sur les deux premiers points, la communauté d'agglomération a fait des propositions très cohérentes. Un plan d'aménagement est prévu, financé, avec l'aide du Département et de la Région, conformément aux compétences de l'agglomération ... qui propose même de financer l'escalier roulant.



Encore fallait-il mettre tout le monde d'accord. Il y a trois ans, une réunion a proposé de réunir les divers acteurs autour projet. Sncf, Rff, la Région, l'Etat, le Département, la communauté d'agglomération devaient se réunir avec la commune de Val de Reuil pour aboutir à un projet cohérent, financé, reprenant les divers éléments ... Tous ont attendu d'être convoqués ... et n'attendent plus rien !
Le maire de Val de Reuil a négocié tout seul avec la Sncf l'avenir de la gare contre l'intérêt de tous les usagers... et pas seulement.
En résumé :


  • plus question d'escalier roulant ! Il y aura un ascenceur, alors qu'il est de toute façon rendu obligatoire par la loi sur l'accessibilité... Tant pis pour les voyageurs pressés !

  • plus de présence humaine. Le personnel est remplacé par les ordinateurs vieillissants de la Sncf. Bonjour l'accueil !

  • la surface d'accueil diminué d'un tiers ! Quel gâchis ... C'est la reconnaissance de la difficulté de rendre l'espace accueillant, certes, mais c'est surtout la mise en oeuvre des gares typiques de la banlieue parisienne ! Pas évident pour les voyageurs de s'y retrouver, surtout la nuit ....

Tout cela est inacceptable ! Est-il possible de faire autrement ?


Bien sur, comme disait le poète, le seul combat perdu d'avance est celui qu'on n'a pas mené ! Mais ce sont aux usagers de leprendre en main.


Dès maintenant, je vous invite à signer la pétition en cliquant . Vous pouvez aussi écrire à l'adresse suivante Non au projet Pépy-Jamet, BP 320 27405 Louviers cedex ou en envoyant un mail à caferadical@gmail.com


mardi 4 octobre 2011

10 bonnes raisons de voter Jean Michel BAYLET

Dimanche, pour la première fois en France vont se dérouler les primaires citoyennes. Ce qui y participent auront en quelque sorte rendez-vous avec l'Histoire, tant, après cet événement, les relations entre les partis et les électeurs en seront profondément modifiées...
Les radicaux, qui sont à l'origine des primaires, sont fiers de cette réussite qui mobilise le monde politique et les citoyens... au delà de toute espérance. Espérons que dimanche, le nombre de participants viendra conforter notre démarche.

Bien entendu, dimanche, les radicaux vous invitent à voter pour leur candidat : Jean-Michel Baylet, auteur des 30 propositions pour la France ... le café radical vous donne les dix bonnes raisons de voter pour lui.









1. Jean Michel BAYLET est le plus Européen de tous les candidats



L'Europe, ce n'est pas le problème, c'est la solution. Dans la crise mondiale, il n'y a de solution pour personne en dehors d'un renforcement de l'Europe. Depuis le référendum loupé de 2005, l'Europe s'est montrée incapable de relever les défis qu'elle seule peut relever. A chaque scrutin, il convient de montrer l'intérêt des peuples pour la construction européenne. Tout attitude de rejet de l'Europe aboutit à un renforcement des puissances financières qui nous mènent au K.O.

2. Jean-Michel BAYLET est le seul candidat qui n'est pas socialiste



Ce n'est pas un phénomène mineur. Le but des primaires n'est pas de choisir un candidat parmi les socialistes, mais de faire en sorte d'ouvrir ces primaires à tous les courants de la gauche. Bientôt, communistes, Front de gauche, écologistes devront apprendre à débattre ensemble et dépasser leurs intérêts de boutiques. Voter Jean Michel Baylet, c'est montrer à la gauche la bonne direction.



3. Jean-Michel BAYLET fait des propositions novatrices sur les débats de société
A ce titre, il défend avec le mariage homosexuel, le droit à l'adoption pour les couples homosexuels, la réflexion sur le droit de mourir dans la dignité, des principes liés à l'évolution du monde dans lequel nous vivons et que les grands partis, liés aux logiques majoritaires ont beaucoup de mal à prendre en compte. Les radicaux de gauche sont utiles à la société. Ils ont besoin d'être soutenus.



4. Jean-Michel BAYLET défend le droit à la consommation des drogues douces
Ici, le laxisme consiste à laisser les choses en l'état. Or, on est passé en trente ans d'une consommation réservée à quelques privilégiés, puis à quelques étudiants, à une consommation massive de ce type de produits. Plus de la moitié de la population agée de 50 ans a eu l'occasion d'entrer en contact avec le produit. Il faut faire quelque chose ! Sinon, l'interdiction n'a aucun rôle protecteur vis à vis de la santé publique... Au contraire. On est en fait dans la situation des Etats-Unis au moment où l'interdiction de l'alcool avait favorisé la délinquance et le crime. Une vraie politique publique consistera à informer les consommateurs sur les dangers réels des drogues et des addictions. L'interdiction ne doit pas servir à couvrir des dérives répressives.



5. Jean-Michel BAYLET est le meilleur garant de la défense de la laïcité.
Et la laïcité se révèle être de plus en plus la garantie de la protection contre tous les intégrismes et les excès des religieux. La laïcité est la solution revendiquée par les progressistes au sud de la Méditerranée, elle voit son influence croître en Pologne même. Elle est porteuse d'un message universel. Elle est garante du bien vivre au sein de la société française.



6. Jean-Michel Baylet défend des valeurs modernes et cohérentes
Les radicaux défendent les valeurs indépassables de la République : liberté, égalité, fraternité... Ces valeurs mêmes ont été reprises par les socialistes et ceux-ci en ont délaissé leur programme... Plus personne ne peut se réclamer du socialisme dont l'échec est aujourd'hui patent. Ben Ali et Laurent Gbagbo étaient membre de l'international socialiste avant d'être chassés par leurs peuples. Il y a une véritable incohérence entre la revendication politique des socialistes et leur pratique. Heureusement pour nous d'ailleurs.



7. Jean-Michel Baylet veut réunir les Français face à la crise
La grave situation financière internationale n'admet pas le droit à l'erreur. Il faut s'adresser au monde avec une même voix... Aucune solution dans des propos idéologiques ou à l'emporte pièce. Pour le refus de toute démagogie, pour faire des propositions cohérentes à l'Europe et au monde, cette proposition est la seule viable.



8. Jean-Michel BAYLET représente une autre approche de la politique
On s'est parfois gaussé de son accent du sud. Celui-ci est en même temps représentatif d'un ancrage profond dans l'action locale, et de la non-appartenance à un petit monde parisien choyé par les médias. Jean-Michel Baylet défend des valeurs humanistes et de gauche dans son organe de presse régional "la Dépêche du Midi" et au sein de l'action qu'il mène au sein du Conseil régional de Tarn et Garonne. Il est aussi de tous les candidats, celui qui a la plus longue expérience ministérielle... Il s'agit d'un candidat décalé, et la plupart des propositions innovantes issues de ces primaires viennent de lui.


9. Jean Michel BAYLET défend les petites et moyennes entreprises
Ce n'est pas pour défendre sa boutique... Mais c'est parce qu'on se rend compte que les grands groupes sont finalement fragiles et délocalisent beaucoup plus facilement que les petites et moyennes entreprises. Ce tissu industriel délaissé est porteur d'avenir, même s'il ne correspond pas à une tradition politique française.



10.Jean Michel BAYLET a besoin de vous.
Pour porter ces valeurs qui nous concernent tous. Pour le combat pour une politique humaniste, nous avons plus que jamais besoin du soutien des électeur, de votre soutien.



Dimanche, faites comme moi, votez Jean-Michel BAYLET !

vendredi 23 septembre 2011

le café radical participe aux primaires



mercredi prochain, à 18 heures, sur i télé, deuxième débat sur les primaires !



Nous suivrons ensemble les débats avant de débattre entre nous !



Ca se passera donc mercredi 28 septembre à 18 heures, à la Brasserie de Rouen (chez Juhel, pour les lovériens), Place Thorel à Louviers.



Au plaisir !




samedi 17 septembre 2011

LE GRAND DEBAT : UNE VICTOIRE RADICALE

Ça n'a pas plu a tout le monde ... et en particulier aux commentateurs patentés qui y sont allés de leur fiel, mais il faut le dire : la première soirée consacrée aux primaires citoyennes a été une réussite, et cette réussite doit beaucoup aux radicaux et à leur candidat Jean-Michel BAYLET, jusqu'alors grand inconnu du grand public et méprisé des media.



Près de 5 millions de spectateurs ont assisté à un débat sérieux, animé, pédagogique et difficile et beaucoup d'entre eux sont restés jusqu'au bout des trois heures d'émission. Cet événement a donné du sens à l'organisation de primaires au sein de la gauche.

Lorsqu'il y a près de 10 ans les radicaux de gauche ont défendu le principe d'organisation de primaires, il n'était pas évident d'aboutir à ce qui est d'ores et déjà le succès d'une idée radicale.
Ce n'est pas le seul point positif. Ce débat nous a aussi permis de nous faire connaître et de faire connaître nos idées.



Ainsi, sur l'Europe, sur les problèmes de société (dépénalisation de l'usage du cannabis, droit à mourir dans la dignité ...) les radicaux, grâce à Jean-Michel Baylet ont offert aux français l'image audacieuse et moderne de leur projet de société.



Bien sûr, après un tel succès, l'afflux des commentaires particulièrement négatif vis à vis des radicaux et de leur candidat Jean-Michel BAYLET... sur les radios nationales apparait clairement stupéfiante.


Pourquoi, pour nos commentateurs nationaux Jean-Michel BAYLET n'a-t-il pas sa place dans le débat ?

Parce qu'il n'est pas socialiste ? Mais c'est précisément cette présence qui donne tout son sens aux primaires citoyennes !

Parce qu'il n'est pas énarque ? Mais Jean-Michel était parmi les participants celui qui avait la plus grande expérience ministérielle

Parce qu'il n'était pas parisien ? On a même été jusqu'à lui reprocher son accent de Toulouse... Que répondre à de telles bêtises ... si ce n'est que le sort de la France ne se joue pas uniquement entre les Quais de Seine et le boulevard Saint Germain.


On ressent là toute la morgue de ces commentateurs, journalistes hors-sol, qui veulent rester dans leur monde, ce petit monde dans lequel ils ont déjà eu tant de mal a se faire admettre ... et qui les absout à l'avance de leurs erreurs de jugement.

Oui, pour cela aussi, les radicaux dérangent ! Ils empêchent de penser en rond. C'est la dernière et la plus belle justification de notre participation aux primaires. Comme le disait si bien Jean-Michel BAYLET dans son discours de Seignosse : je vais continuer à déranger.

jeudi 8 septembre 2011

des propositions radicales !

Comme nous vous l'avions promis, fin du discours de Jean Michel Baylet à Seignosse qui fait une synthèse de L'audace à gauche, 30 propositions pour la France ... un ouvrage percutant à la hauteur de la force de proposition radicale.



Et j’aurai en outre l’honneur d’y défendre un beau programme innovant, nourri de notre doctrine traditionnelle, audacieux et réaliste, radical autant qu’il se peut mais ouvert sur le monde.


Je ne reviendrai pas ici sur les trente propositions que contient notre livre. Vous aurez tout loisir de le lire en détail, de le faire lire, d’en assurer en quelque sorte la publicité et j’espère que rien ne vous y décevra. Ce livre est marqué si j’ose dire à l’ADN radical. Je n’insisterai que sur quatre des idées qu’il renferme parmi les plus importantes.


Vous ne serez pas étonnés d’y retrouver en tout premier lieu notre engagement de toujours en faveur d’une Europe fédérale. La sérieuse crise monétaire que nous traversons n’est en réalité qu’un symptôme du mal dont nous souffrons : pas assez d’Europe Bien sûr qu’il faut un gouvernement économique permanent. Bien sûr qu’on doit revenir sur l’indépendance de la Banque Centrale Européenne. Bien sûr que nous devons créer un Fonds Monétaire européen donnant, sur la base d’emprunts obligataires de l’Union, des droits de tirage aux Etats à la mesure des attaques qu’ils subissent sur leurs dettes souveraines. Bien sûr encore que nous aurons à sortir du dogme de l’euro fort, sauf si le système de Bretton Woods était rebâti et ne permettait plus aux deux premières puissances économiques, les USA et la Chine, de tricher avec la valeur de leur monnaie.


Economie et monnaie donc, mais aussi diplomatie et défense, traitement des grands problèmes et grands travaux environnementaux, harmonisation par le haut des minima sociaux, aide au développement, création d’un Ministère européen de la recherche, sur tous ces grands sujets une Europe intégrée, fédéralisée, avec des institutions clarifiées et un gouvernement responsable pourra enfin défendre nos intérêts communs dans un monde globalisé.


Autre idée qui est bien dans le prolongement de l’action des anciens radicaux qui ont inventé l’impôt progressif et donc concrétisé l’idéal de justice sociale, nous souhaitons une grande réforme fiscale où seraient réunis dans un impôt global, l’impôt sur le revenu, la C.S.G. assise sur tous les revenus, mais également les charges sociales qui, non progressives et même plafonnées, constituent l’impôt le plus injuste pour les citoyens les plus défavorisés.


En instituant une progressivité dans l’impôt sur les sociétés et en asseyant les charges sociales des entreprises non plus sur les salaires mais sur la valeur ajoutée nette, nous aurons redonné une orientation équitable à notre fiscalité qui ne se lit plus aujourd’hui que comme une interminable liste de privilèges.


Je veux également appeler votre attention sur une proposition capitale, celle de la constitution d’un pôle public de l’énergie. Nous avons combattu la privatisation de GDF. Nous n’acceptons pas qu’au moment même où toutes les grandes puissances mondiales reprennent en main leur politique énergétique et mettent des stratégies nationales pour garantir la pérennité de leur approvisionnement, la France soit le seul pays qui désarme et privatise ce secteur et laisse quelques grands groupes lui dicter le prix du gaz payé par les ménages pour financer les dividendes des actionnaires.


La politique énergétique de la France doit servir les intérêts de la Nation. L’Etat doit la reprendre en main, coordonner l’action de nos grands groupes gaziers, pétroliers et électriques et remonter dans le capital de ces entreprises grâce à un grand emprunt énergie.


Je le dis avec force parce que les autres candidats n’en disent rien : c’est la seule solution réelle pour continuer de produire les énergies traditionnelles à un prix qui préserve le pouvoir d’achat des Français. Et c’est la seule solution pour décider une fois pour toutes ces grands groupes à s’engager résolument dans la recherche et le développement des énergies alternatives alors que tous les acteurs des filières actuelles du pétrole et de l’électricité se coalisent pour les étouffer. Il ne suffit pas de dire qu’on veut sortir du nucléaire à une échéance donnée, il faut avoir un acteur public de l’énergie suffisamment puissant à la fois pour régler la question du traitement des déchets et pour faire émerger de nouvelles sources d’énergie.


Enfin, les radicaux ne seraient pas eux-mêmes s’ils considéraient le grand chantier des libertés comme un travail achevé. Au-delà même des violentes attaques portées par le pouvoir actuel contre les règles républicaines, il reste beaucoup de libertés à conquérir. Notre société change et c’est notre responsabilité d’accompagner ce changement et même de l’anticiper. Ainsi rien ne devra s’opposer dans un pays tel que le nôtre au mariage homosexuel ni à l’homoparentalité par adoption. L’actualité nous indique aussi que notre pays est en attente d’une réponse législative à la question du droit de mourir dans la dignité. C’est un engagement très ancien des radicaux ; cette campagne nous permettra de le mettre au centre du débat.


Il nous faudra également organiser les libertés nouvelles que donne Internet et trouver un juste équilibre entre les nécessités de la réglementation et la libération du potentiel formidable qu’apportent les nouveaux outils de communication.


La vieille question du droit de vote des immigrés aux élections locales lorsqu’ils sont établis en France depuis cinq ans au moins devra être à nouveau posée car elle est inséparable de notre vision d’une nouvelle politique de l’immigration non-répressive, non-stigmatisante et assise sur le principe du co-développement avec les pays d’origine.


Ne craignons pas non plus de préconiser la légalisation de l’usage des drogues douces, non par je ne sais quel dogmatisme libertaire (si cet oxymore à un sens), mais pour la raison simple que la prohibition de ces drogues produit exactement le même effet dans notre pays que la prohibition de l’alcool en Amérique du Nord dans les années 20.


Ce rapide survol du vaste sujet des libertés nouvelles ne serait pas complet si je n’appelais pas à la suppression du conseiller territorial et à un approfondissement de la décentralisation qui viendrait enfin accroître et clarifier les compétences des collectivités territoriales.


Europe, fiscalité, énergie, libertés, telles sont quelques-unes des spécificités du message radical dans la campagne qui s’ouvre. J’en ai beaucoup d’autres et notre échange permanent, comme mes rencontres de terrain nous permettront aussi d’élaborer de nouvelles réponses à des sujets que, dans son état actuel, le programme que nous avons voulu concis n’a pas encore traités.


*


Plus généralement, je voudrais vous dire quelle est l’inspiration commune à toutes ces propositions et quel sera mon état d’esprit au long de la campagne qui s’annonce rude.


Je sais que je vais être confronté à des forts en thème, à des premiers de la classe, à des gens que je décrirai, qu’on me pardonne, comme des spécialistes des idées générales. Je ne redoute pas du tout ce débat.


D’abord, je l’ai dit, je suis fier d’être d’un autre monde, d’un monde où l’on ressemble aux gens qu’on entend représenter, d’un monde où l’on n’a aucun mépris pour le peuple et où on le croit capable de comprendre même les problèmes plus complexes, d’un monde où la proximité de l’élu, sa capacité d’empathie, sa connaissance de la terre et des hommes sont plus importantes que son omniscience. Je veux donc bien assumer, et même je revendique, le rôle de celui qui s’exprime dans un langage que tous les citoyens peuvent comprendre.


Ensuite, je constate une situation de fait que je trouve très préjudiciable à notre pays. Jusqu’à 1974 et l’élection de Giscard d’Estaing, la France a été dirigée par des hommes et des femmes issus de la Résistance. Ils avaient malheureusement rencontré l’Histoire ; en retour, celle-ci les avait forgés. Ceux-là même qui avaient dû faire la guerre ont créé l’Europe pour organiser la paix. Quel que soit le bord politique et l’appréciation partisane, nous étions dirigés par de grands hommes.


Cette puissante source politique qu’avait été la Résistance s’est évidemment tarie pour l’essentiel. Elle a été, hélas, remplacée par l’école nationale d’administration. Je comprends bien qu’on puisse être fier de la formation très élitiste de nos hauts fonctionnaires et de leur capacité à diriger de grands services administratifs.


Je comprends moins en quoi l’ENA qualifie ses anciens élèves pour diriger de grandes entreprises publiques ou privées, pour occuper après parachutage de nombreux mandats électifs ou pour gouverner le pays en envahissant –ministres et collaborateurs– à peu près tous les grands ministères. Et puisque nous parlions tout à l’heure des déficits publics, je crois qu’on peut voir aujourd’hui où nous a conduits l’omnipotence des hauts fonctionnaires spécialistes de la comptabilité publique.


Finalement, si je dois apporter au débat la sensibilité particulière d’un radical, résolument girondin, méfiant à l’égard de ce qu’Alain appelait « le pouvoir anonyme des bureaux » soucieux de la liberté des entreprises privées mais aussi des problèmes quotidiens de leurs salariés, je le ferai très volontiers.


Mais la troisième raison pour laquelle je ne redoute ni cette campagne ni les échanges télévisés qu’elle comportera et pas plus les compétences économiques que s’attribuent les différents concurrents, c’est que j’entends défendre une autre conception de la vie publique. Les radicaux ont toujours cru que, dans une République, la politique et la culture doivent surplomber l’économie et la technique. Hélas nous assistons depuis trente ans au renversement total de cette hiérarchie.


Aujourd’hui la décision politique serait asservie à la « réalité » économique c’est-à-dire aux lois du marché et pour être plus précis aux seules pulsions d’un matérialisme sans foi ni loi. Le dérèglement total, qui confine à la folie, de l’économie casino, de cette « économie virtuelle » qu’on ne craint pas de distinguer de l’économie réelle vient nous démontrer la nécessité d’un sursaut de la volonté politique. Ne faut-il pas être totalement fou pour inventer une locution telle qu’économie virtuelle ? Et l’on nous explique que tout serait devenu impossible, en raison de contraintes, celles de la construction européenne hier, celles de la mondialisation aujourd’hui et demain.


L’art de gouverner est devenu celui de l’inventaire des mille raisons de ne rien faire. Croyez-vous que, s’il avait écouté les économistes, les conjoncturistes, les comptables de la politique, Helmut Kohl aurait pu réunifier l’Allemagne. Non. Il a seulement imposé sa volonté politique à tous les responsables économiques qui tentaient de le dissuader de ce qu’ils jugeaient impossible. En suite de quoi, les mêmes ont qualifié l’évènement d’imprévisible simplement parce qu’ils ne l’avaient pas prévu. Je veux, en toute humilité, puiser à cette inspiration.


On pourra me donner toutes les leçons d’économie qu’on voudra, on ne m’expliquera pas comment une Europe fédérale forte ne pourrait pas se révolter contre le pouvoir d’arbitrage international d’une monnaie, le dollar, dont la valeur a été divisée par cinquante en quarante ans. Richard Nixon dont on connaît le cynisme disait et faisait dire à ses alliés européens : « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème. ». Lui aussi à sa manière imposait le primat de la volonté politique même sur les règles économiques les plus communément admises.


Albert Camus fait dire à Caligula cette phrase magnifique : « Je viens de comprendre l’utilité du pouvoir, il donne ses chances à l’impossible ». L’empereur n’était pas parfait mais le constat de Camus est splendide et nous voulons remettre l’économie au service de l’homme et avoir le bonheur de tous comme objectif principal.


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Si la primaire de la gauche responsable a un sens, il est bien fourni par la nécessité de redonner l’espérance aux Français. Allons-nous les mobiliser en leur expliquant pour quelles raisons économiques complexes nous ne pouvons rien faire ? Allons-nous leur rendre foi en l’avenir en leur faisant, ce qui serait pire encore, des promesses que nous ne pourront pas tenir ? J’en prends un seul exemple, celui du financement des retraites. Chaque Français peut constater deux évolutions heureuses : les études des jeunes sont toujours plus longues et l’espérance de vie ne cesse de progresser. Chacun peut faire un autre constat douloureux celui-là : le chômage s’est enraciné et ne cessera de progresser si l’on ne met pas des bornes règlementaires fortes à la mondialisation des échanges qui traite les hommes moins bien que les objets.


Dans ce contexte, tous les Français savent et comprennent qu’un système conçu lorsque trois cotisants actifs finançaient les droits d’un retraité ne peut plus fonctionner sur les mêmes bases. On peut certes l’améliorer, mieux prendre en compte la durée du travail et sa pénibilité, ajouter, comme je le propose, une retraite complémentaire par points à la répartition traditionnelle mais c’est mentir aux citoyens que de faire croire qu’on abaissera l’âge de la retraite.


Car nous ne sommes pas en quête d’une sorte d’alternance mécanique, d’un simple changement de pouvoir. S’il faut battre la droite, ce n’est pas pour faire gagner la gauche mais pour faire triompher les valeurs de la gauche. Et dans la conception spécifiquement radicale de la politique, je veux rappeler devant vous que notre parti, héritier des lumières, s’est toujours dès sa création prononcé en faveur du progrès. Il s’est donc toujours réjoui des découvertes scientifiques et des innovations techniques qui apportaient plus de liberté aux hommes.


Lorsque j’entends parler aujourd’hui de décroissance organisée, quand je vois certains brandir sans aucune précaution le principe de précaution comme une injonction régressive, quand j’entends s’exprimer certaines exigences des écologistes, quand je vois quelle complaisance certains autres candidats de gauche affichent par rapport à ces ordres-là pour de simples raisons électorales, je me demande si le progressisme est toujours aussi bien enraciné à gauche.


Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas moins écologiste qu’un autre, mes réalisations de terrain en témoignent, et je pense moi aussi que le progrès doit être maîtrisé et que la croissance purement quantitative n’est pas toujours libératrice. Pour autant, je crois qu’il est déraisonnable de tourner le dos à des recherches fécondes, en matière agricole par exemple, mais, plus grave, dans le domaine de la biologie et de la médecine, au seul motif qu’on ne pourrait pas en prévoir absolument toutes les conséquences. Mais c’est ainsi que l’esprit humain avance. Chaque solution trouvée apporte son lot de problèmes qu’il faut régler et la problématique humaine est infinie.


Voilà donc dans quel esprit, avec quel souci des valeurs radicales, je mènerai cette campagne en votre nom.


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C’est pour nous tous un effort considérable. Je suis décidé à en prendre toute ma part. Mais –permettez-moi de quitter le ton de convivialité qui est toujours celui de nos universités d’été– je n’accepterai pas que vous n’en preniez pas toute la vôtre. Nous avons tous la même opinion, très négative, sur l’élection présidentielle et sur la bipolarisation brutale qu’elle induit.


Nous savons tous que cette élection a toujours posé des problèmes à notre parti tellement son mécanisme même est étranger à notre culture du consensus et du rassemblement. Mais nous savons tout aussi bien qu’un parti, dans ces institutions et dans ce monde médiatique, ne peut durablement exister s’il n’est pas décidé à peser, directement ou indirectement, par présence ou par influence, sur l’élection présidentielle. C’est donc une étape importante qui est devant nous et elle vous concerne tous. Pour ma part, je n’ose pas imaginer ce que serait l’état de la gauche si, par malheur pour le pays, elle venait à perdre cette élection pour la quatrième fois consécutive.


Et je crois, soyons plus clairs, je sais que les radicaux peuvent apporter des voix décisives dans un scrutin qui sera, soyez-en certains, beaucoup plus serré qu’on ne le dit aujourd’hui. Cet apport sera à la mesure de la capacité de mobilisation et de la force de conviction que vous allez toutes et tous manifester dans les prochaines semaines. Je vois de l’optimisme dans vos yeux et je m’en réjouis.


Pas pour moi, je ne suis que l’instrument de votre volonté de vivre d’une existence libre. Pas pour vous non plus car je sais déjà que je n’ai aucun besoin de vous convaincre ; un radical qui voit venir une grande élection, c’est comme un militaire qui entend le bruit du canon ; il est prêt. Pas même pour notre parti et nos fédérations ; ce sont des outils, utiles certes, mais l’essentiel est ailleurs.


Vous allez agir, mobiliser, convaincre, rassembler car c’est toute la gauche qui a besoin des radicaux. C’est tout le peuple, ce grand peuple-là qui a fini par désespérer de la politique, qui a besoin de vous.


Et s’il faut aller vraiment à l’essentiel, je vous dirai qu’on ne doit jamais se contenter d’être en démocratie. C’est heureux et les révolutions de ce printemps sont là pour nous le rappeler. Mais la démocratie n’est qu’un état, le plus souhaitable. La République est plus qu’un état ; c’est un projet en perpétuelle construction, une dynamique féconde mais instable, toujours menacée par le moindre manquement à ce que j’ai appelé l’esprit public. Je crois vraiment que les principes républicains qui sont la colonne vertébrale de notre pays, liberté, égalité que nous appelons justice, fraternité, mais aussi laïcité, tolérance, progressisme, que toutes ces grandes et belles valeurs sont aujourd’hui en danger.


L’affection filiale que les radicaux montrent plus que d’autres à la République ne peut pas être une simple proclamation. Elle implique des actes car la République n’est pas une allégorie de marbre. Elle est faite de la chair des citoyens qui la composent, du sang que leurs parents ont versé et de l’esprit que nous devons insuffler pour la nourrir de nouvelles idées et démontrer ainsi que la République n’est jamais achevée.


Bref, mes amis, la République a besoin de vous. Et je veux que notre apport soit décisif. Je ne peux compter que sur votre énergie collective. J’ai confiance dans votre engagement et vous pouvez avoir la plus totale confiance dans ma détermination.

Alors si nos efforts communs aboutissent nous aurons entamé, et de belle manière, la grande résurgence du radicalisme. C’est demain. C’est tout de suite. Courage ! Soyez fiers de ce que vous êtes. Et laissez-moi vous dire que, tels que vous êtes, je vous aime et je compte sur vous.