jeudi 14 octobre 2010

Le Scot assoit le territoire de l'agglomération Seine-Eure

L'Histoire nous enseigne que c'est parfois à très peu de chose près, qu'elle prend les virages définitifs. L'exemple le plus fameux est celui du choix de la République voté à une seule voix de majorité au 19e siècle. .
Le référendum sur Maastricht a gagné d'un souffle... et hier soir, c'est à 19 voix pour, 17 voix contre et un vote blanc que le territoire de la Case s'est définitivement assis avec le vote du Scot, Schéma de cohérence territoriale. Notre territoire de 70.000 habitants bloc cohérent situé entre la communauté d'agglomération de Rouen/Elbeuf, et celle d'Evreux... s'est donné les moyens d'exister ... Alors que tous les moyens, les arguments les plus fallacieux, les mauvaises fois, la montée en épingle de problèmes qui n'avaient rien à voir avec le Scot, tels que le projet de train dans la vallée de l'Iton, tout à été fait pour mettre en péril un projet construit patiemment depuis plus de 5 ans.... il y avait là un rappel tragique du plombier polonais et de l'échec du référendum de 2005 dont l'Europe ne se remet toujours pas !
On a eu là comme un rappel de notre culture franchouillarde, illustrée par le syndrome du village d'Asterix, fier de son individualité revêche qui limite l'action publique au décompte des casques romains ou des sangliers alors qu'en face le monde est en train de s'organiser...
C'est ce même comportement qui a fait dire à Jacques Attali que les Normands étant trop "c.." pour se mettre d'accord entre eux, l'État avait pour devoir de penser à leur place...
Là est sans doute la vraie victoire du vote du mercredi 13 octobre. Les représentants des communes ont fait prévaloir la force du projet collectif face aux exigences individuelles et aux craintes des représentants communaux qui sentaient un peu de pouvoir leur échapper. L'action publique, la réalité du pouvoir, le bon sens l'a emporté. Bravo !

PS : comme je le disais dans mon dernier message : l'urbanisme, clef de l'action locale... sans vote du Scot, c'est toute l'action locale qui en prenait pour son grade sur le territoire, s'en remettant à l'Etat. Ceux qui se sont battus contre le Scot l'ont fait au mépris du projet collectif.

lundi 4 octobre 2010

L'urbanisme ... clef de l'action locale

Fascinante soirée que celle passée en compagnie de Jacques Caron, invité du café radical qui a animé la soirée avec Ghislaine Baudet adjointe à l'urbanisme à Louviers.
Tous deux ont parlé de leur expérience et de leur action, Jacques Caron mettant en relief sa vie dans le quartier de la Madeleine, ses espoirs, ses déceptions et même, un peu plus tard, en aparté, les difficultés rencontrées sur Evreux où on ne lui laisse pas tant que ça la parole, y compris au sein de son propre parti. Jacques Caron m'a même écrit que le parti radical de gauche était un parti utile .. ce dont je ne doute pas, mais ça fait toujours plaisir à entendre...
Quelles conclusions tirer de cette belle soirée ? Eh bien tout d'abord celle que j'ai tiré moi-même, et qui est celle de tous les cafés radicaux : la politique, c'est beau, la politique c'est utile.
Je reprends la formule de Franck Martin : il faut des élus qui se battent !
Parce qu'au fond, tout le problème est là. Il est extrêmement facile de louper une politique urbaine. Par exemple en laissant faire ou en refusant de travailler sur un réel projet.
C'était un peu ce qu'exprimait Jacques Caron en montrant les tableaux de financement de l'Anru. Des tableaux à multiples entrées, devant lesquels, le premier réflexe c'est de partir ...
Seulement voilà, derrière ces tableaux, cet argent public, il y a la vie des gens. Il y a ce qui peut améliorer le quotidien, apporter des équipements et une qualité de vie indispensables pour sortir de la marginalisation. Cela va du logement, au transport, et à ce qui peut sortir de l'isolement.
Jacques Caron l'a très bien dit en répondant à une remarque sur le coût des politiques urbaines : la somme injectée par rapport au nombre d'habitants concernés est relativement faible.
Les exemples de La Madeleine et de Val de Reuil ont été cités à des degrés divers. Didier Rouchet, Président de l'association Laïque Evreux-Netreville, a montré quant à lui l'importance d'une association structurée représentant les locataires et les habitants et servant d'interlocuteur face à une municipalité.
Parce que les élus ont besoin d'avoir en face d'eux des représentants des habitants.
Parce que la tentation est toujours forte de penser à la place des populations. De profiter d'un afflux de subventions pour mettre en avant des projets municipaux ou intercommunaux qui n'ont pas à voir directement avec le quartier et qui continue de le marginaliser.
Ainsi, l'exemple de la localisation du Siège de la communauté d'agglomération à La Madeleine n'a en rien servi le quartier et la destruction d'immeubles ne correspond pas à un besoin...
Accord sur le sujet entre Franck Martin et Jacques Caron. Jacques Caron dit qu'il a approuvé les destructions des barres de Saint-Hildevert, et même si la dimension du quartier de Saint-Hildevert n'a rien à voir avec Maison Rouge et a fortiori avec Nétreville ou la Madeleine, il s'agit d'opérations réussies et nécessaires pour la population ...
Désaccord entre Jacques Caron et Franck Martin sur le financement des projets par les locataires eux-mêmes par le biais du 1 % logement qui devrait leur revenir en priorité... Mais c'était plus un problème de présentation...
Sur le fond, le principe est le même : faire en sorte que l'argent bénéficie d'abord aux populations qui en ont le plus besoin.
Jacques Caron a cité, bien entendu le loupé magistral du Long Buisson ... qui était censé permettre par une politique de défiscalisation, l'arrivée d'entreprises à proximité de la Madeleine. On en arrive à voir tous les cabinets médicaux et agents immobiliers à l'affût des quelques sous proposés et offrent un parking gratuit à leur patients ou clients tout en dégarnissant le centre-ville et en n'offrant pas un seul emploi à la Madeleine voisine.
Le projet de Val de Reuil s'annonce, quant à lui, comme un projet qui tourne le dos à une population en demande pour satisfaire une révolution urbaine qui a pour but de tourner dans l'autre sens le bâton de la première révolution urbaine celle qui a eu lieu il y a 30 ans.
D'ailleurs, un café radical sur l'histoire et l'impact de Val de Reuil semble s'imposer...
Tout simplement parce qu'avec l'urbanisme, on est au coeur de la politique et de la politique locale en particulier. Que ce soit dans ses réussites, dans ses échecs, dans ses attentes ... dans son projet. C'est ce qui transparaît dans les critiques du Scot, et le manque de hauteur des élus... qui ont là le réflexe inverse de repli sur soi...
Mais il n'y a pas de politique locale sans projet, sans volonté d'agir ni sans respect de la population.
C'est le sens que nous voulons donner à nos cafés radicaux. Il faut nous donner les armes pour comprendre, sortir des préjugés... aider à la définition des projets dans une indispensable démarche humaniste.
Rendez-vous au prochain café.
Merci à tous.