mercredi 19 mai 2010

Retraites, la position des radicaux sur les propositions gourvernementales

En attendant le débat de mercredi prochain, le café radical publie la position du prg sur le document gouvernemental sur les retraites...
Un document qui privilégie le court terme et qui est loin de reprendre les propositions radicales, qui amènent à une réflexion profonde sur le bouleversement des temps de la vie qui est intervenu depuis la construction de notre système de retraites .... C'est pourtant là-dessus qu'il faut travailler, débattre, et faire évoluer les choses... La retraite est le grand débat des générations à venir, parce qu'il touche au grand équilibre du temps de vie sociale. Si l'on souhaite avoir une population plus instruite, n'est il pas logique d'intégrer dans le calcul de la retraite les temps d'études des plus de 16 ans ? Si l'on souhaite que les seniors aient une activité sociale, n'est il pas logique qu'au moins pour une part les activités associatives soient prises en compte ?
Ce sont quelques uns des éléments qui seront débattus ... avec bien entendu des précisions données sur les propositions gouvernementales et des différents partis et syndicats ...
rendez-vous mercredi 26 à 18h30 au jardin de Bigards 39 rue du Quai à Louviers



POSITION DU PRG RELATIVE AU DOCUMENT GOUVERNEMENTAL D'ORIENTATION SUR LES RETRAITES DATE DU 16 MAI 2010.

par Thierry Jeantet
, vice-président du PRG

Le document d'orientation sur la réforme des retraites du gouvernement comporte quelques évidences et quelques pistes en termes de sources de financement, mais il ne propose pas une politique globale des revenus et de la protection sociale tout au long de la vie.
Les propositions contenues dans ce document répondent de façon encore trop partielle à un défi beaucoup plus essentiel pour la Société française.

En premier lieu, quelques évidences sont rappelées que les radicaux de gauche ne peuvent que partager. Le gouvernement affirme qu'il faut sauvegarder le système de retraite par répartition.
Cet engagement ne peut être qu'approuvé surtout qu'il souligne enfin, clairement, que la capitalisation ne peut pas être une solution. Le gouvernement insiste aussi sur la nécessité
d'un retour à l'équilibre qui ne peut pas se faire au détriment du niveau des pensions, d'aujourd'hui et de demain, et il écarte -c'est bien la moindre des choses !!!- toute solution qui baisserait le niveau de vie des Français ou augmenterait le chômage. De plus il reconnait le besoin d'un système d'information sur la retraite accessible à chaque personne.
Enfin il insiste sur la nécessité de favoriser l'emploi des seniors, même si nous préférerions parler plutôt de favoriser l'activité des seniors.

En second lieu, le document propose des avancées en termes de ressources de financement. En prévoyant d'assurer une participation plus forte de certaines formes de revenus, notamment en prévoyant une contribution supplémentaire sur les hauts revenus et les revenus du capital. Ceci va dans le sens de la proposition du PRG d'asseoir une part du financement sur la valeur ajoutée et d'autre part de créer un grand impôt unique sur les revenus des personnes (fusionnant notamment IRPP et CSG et incluant une clef contributive sur le niveau de fortune, idée reprise récemment par d'autres partis).

Ce pas en avant est important, il doit être l'occasion d'une mise à plat plus claire de la fiscalité des personnes et des entreprises. Il permet aussi une remise en cause partielle du bouclier
fiscal.

Mais, le document comporte un certain nombre d'insuffisances et d'erreurs. La panoplie de propositions du gouvernement mérite un examen approfondi mais elle ne répond pas aux grandes évolutions tant sociétales qu'économiques et propose aussi de mauvaises orientations, que nous ne pouvons pas partager.

Le PRG rappelle que dans ses propositions, figurant dans son programme politique « Faire face » et dans le document remis à M Woerth récemment, figure la besoin d'une approche globale tenant compte des nouveaux temps de vie et donc appelant à insérer la notion de
temps, personnels et collectifs, choisis. Ce qui conduit à s'intéresser à la façon dont chacune, chacun peut accéder à un revenu décent tout au long de sa vie et notamment peut contribuer dès ses études à se constituer des droits.
C'est une des raisons pour lesquelles les radicaux de gauche suggèrent de passer pour la retraite de base comme pour tout ce qui est dispositif obligatoire complémentaire à un système de retraite par points facilitant l'acquisition de points tout au long de la vie, avec notamment des périodes bonifiées en cas de stages, d'apprentissage, de formation professionnelle ou universitaire, mais aussi de périodes de bénévolat et volontariat, de
périodes d'activités allant au-delà de l'âge légal de la retraite.

Le gouvernement reconnait que l'évolution vers un système « par points » permettrait de rendre le système plus transparent et plus lisible pour les assurés. Mais, il est actuellement à la
recherche de solution à court terme, et il renvoie l'évolution vers un système « par points » à plus tard. Ce qui est une erreur à nos yeux, comme cela avait d'ailleurs déjà
été dit à M. Woerth lorsqu'il a reçu la délégation du PRG. Une réforme qui ne porterait que sur la question des financements à court terme ne pourra pas répondre au défi social que représente cette réforme.

Les radicaux de gauche proposent de plus de mettre en place une politique d'accompagnement de la personne tout au long de sa vie conduite par l'Etat, les collectivités locales, les institutions de retraites paritaires, les mutuelles de santé et d'assurance et bien-sur les associations sanitaires et sociales, les associations familiales.

Il s'agit de renforcer l'offre de services à domicile visant à développer la prévention, assumer l'insertion, offrir des services flexibles, de proximité, aux personnes et aux familles. Il s'agit aussi de mettre en place rapidement la cinquième branche de la sécurité sociale pour la dépendance. D'ailleurs on peut rappeler que lors de la campagne présidentielle, Nicolas SARKOZY s'était engagé à créer un 5ème risque de Sécurité sociale en faveur des personnes
âgées dépendantes. De nouvelles dispositions fiscales doivent aussi être adaptées pour faciliter en particulier l'action du monde associatif dans ce secteur.

Les radicaux de gauche rejettent l'idée de reculer l'âge d'ouverture des droits à la retraite comme l'écrit le gouvernement, malgré quelques précautions utiles concernant la pénibilité, Il faut au contraire perfectionner et renforcer tout les dispositifs d'incitation à prolonger volontairement son temps d'activité à temps plein ou partiel (y compris sous forme
d'activités ponctuelles) ce qui passe par une action déterminée sur la qualité de vie au travail. Les dispositions actuelles sont de portée trop faible et pas assez progressives.

Les radicaux de gauche proposent de mettre en place une politique de bénévolat et volontariat inter-âges qui pourrait s'appuyer en partie sur le nouveau « service civique volontaire » permettant de créer de nouveaux liens sociaux entre les générations, de nouvelles formes d'activités associatives ou mutualistes d'utilité sociétales et donc de bonifier les droits à la
retraite de celles et ceux qui contribuent, de facto, à une croissance raisonnée du pays par leurs activités non-salariées.

Le PRG rappelle enfin qu'aucune solution ne pourra avoir d'effet réel et durable si elle n'est pas accompagnée d'une politique de croissance reposant sur des critères de gouvernance, sociaux, environnementaux autant qu'économique et créateur d'emplois .Notamment en mettant en place immédiatement un vrai dispositif d'emplois jeunes et seniors pour accompagner l'entrée sur le marché du travail et les fins de carrières professionnelles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai surtout l'impression qu'on veut de plus en plus nous dicter notre vie privée et nos choix de vie. On veut tout penser à notre place aussi.
Si les retraites étaient plus fortes, de nombreux retraités n'auraient pas besoin d'un travail complémentaire et cela laisserait de la place aux jeunes, pour commencer. Et les services rendus entre générations ne doivent pas se transformer en obligation ou se monnayer d'une autre façon. le SEL (Système d'échange local)est une économie parallèle, quand on donne des points de SEL par exemple en échange d'un service qui permet d'obtenir un autre service par ailleurs. Le véritable bénévolat est fait spontanément pour rendre un service gratuitement. Un coup de main ponctuel.

voilà l'explication du SEL.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_d%27%C3%A9change_local

Dans l'aménagement aussi, on pense toujours à notre place, à savoir si on a envie de partager du temps avec autrui ou pas. On peut aussi aimer la solitude de temps en temps. Le silence cela fait du bien de temps en temps, je vous assure, mais je ne veux pas revenir sur les problèmes de bruit que nous connaissons actuellement.

Sylvia Mackert