lundi 22 mars 2010

Sarkozy est il fini ? (ter)

La droite abasourdie égrène des discours incompréhensibles. On en arrive à ce paradoxe que pour éviter de reconnaître sa défaite elle parle de victoire du parti socialiste. C'est le parti socialiste, au triomphe finalement modeste qui parle de défaite de Nicolas Sarkozy. Et pour cause !



Le fanfaron pensait encore il y a six mois, que la droite arriverait à apparaître comme vainqueur des Régionales en reprenant à la gauche 5 ou 6 régions ... on peut dire que c'est loupé.

En se plaçant au coeur de la vie politique, Sarkozy a pris tous les risques. Il a supprimé le rôle du premier ministre. Il a été partout. Il a tout promis. Au nom du culte du mouvement, il a immolé le Temps, et est privé à présent de tout moyen d'agir. Il se retrouve à présent sacrifié par lui-même.

Toute analyse des résultats renvoie à Nicolas Sarkozy. La droite le sait. Le fort taux d'abstention, la montée du Front National, tous ces éléments qui auraient en d'autres temps permis de modérer toute analyse sur le résultat de la gauche victorieuse, se retournent contre Sarkozy. "Travailler plus pour gagner plus", le bouclier fiscal, les indignations sécuritaires (qui se sont tragiquement traduites par l'annonce d'un mort qui ne l'était pas), les imprécations sur l'identité nationale, le bling bling, la politique people tout cela n'inspire plus qu'une nausée générale dans le peuple français qui finalement, parmi toutes les ironies demande par sondage à Sarkozy de se tenir comme un président de la République normal et, si possible, de ne pas se représenter en 2012... . Un Président qui se tienne bien, qui ne se mette pas les doigts dans le nez et qui ne dise pas de gros mots !
Seulement, en souhaitant cela, en exigeant cela en quelque sorte, le peuple français réduit à l'impuissance celui qui se jugeait au dessus de toute contingence.
Et que va-t-il faire maintenant... l'homme qui a sauvé la droite il y a six ans... Il y a six ans, souvenez-vous, quand on ne donnait aucune chance à la droite après la raclée qu'elle avait reçu à ces mêmes élections... Y aura-t-il un Sarkozy pour sauver la droite ou tout du moins un sauveur de la droite ?
Sera-t-il Villepin, Fillon ou Juppé ? Un autre sorti d'un improbable chapeau ?
Nicolas Sarkozy peut espérer à raison dans les divisions de la gauche, et du parti socialiste en particulier... A gauche, l'heure est au débat indispensable pour construire un projet alternatif cohérent pour affronter la crise...
Mais à droite ?
La cocotte minute explose... Tous les courants, toutes les personnalités, tous les publics traditionnels de la droite et ceux qui ont été convertis au sarkozysme sont en demande d'identité ... et plus personne ne veut réintégrer la machine. C'est la traduction de ce qu'Alain Juppé exprimait récemment : "je rencontre un certains nombre de gens qui me disent qu'ils ont voté Sarkozy et qu'ils le regrettent, je n'ai encore rencontré personne qui m'ait dit l'inverse".
Nous l'avons dit, le café radical a été le premier a poser clairement le problème il y a bientôt deux ans : "Sarkozy est-il fini ? "
A présent, c'est la France qui a répondu Oui !
Il reste que si Sarkozy est fini, ou tout du moins le promoteur du sarkozysme, la droite n'a pas dit son dernier mot et la gauche n'a pas dit son premier mot.
Tout reste à reconstruire. Rien n'est gagné ! Rien n'est perdu !
Sarkozy (encore lui) avait voulu faire croire en une fin de l'Histoire de France.
En fait, à présent tout commence.
Les cartes sont rebattues. La politique innovante, créatrice, écologiste, respectueuse dont la gauche, le peuple, la France ont besoin dans un contexte de crise particulièrement lourd est à construire. Le parti radical de gauche a été suivi par le parti socialiste dans son projet d'organiser des primaires qui doivent servir de cadre à ce débat populaire et politique. Il faut maintenant donner corps au projet.
La place est au débat.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

vous avez raison, rien n'est gagné, rien n'est perdu, et en 2012 le monde aura encore évolué, donc pour l'instant évoluons dans le présent. Le monde se construit dans le présent même s'il faut penser à l'avenir. Et si les gens suivent d'ici là, la gauche pourra remporter 2012. Il faut du concret, même sur le plan local et régional. Donc les réions doivent tenir leur promesses désormais.

Sylvia Mackert