mercredi 30 septembre 2009

la Françafrique et le discours de Dakar

Le prochain café radical sera consacré à la Françafrique

Il aura lieu vendredi 23 octobre 2009 à la Brasserie "Le Jardin de Bigards" à Louviers à partir de 18 heures (attention, l'heure, vu l'importance du thème, est avancée).

Remerciements à Isabelle Mananga qui a initié ce thème et à Patrick-Eric Mampouya qui animera le café. Sur la photo jointe vous pouvez les voir en spectateurs attentifs lors du dernier café sur la réforme des collectivités locales.

Il s'agira d'un café radical exceptionnel. Au delà du thème, bien rarement traité, nous espérons la présence de Bruno Ben Moubamba, qui a donné son accord de principe à la participation.





Mais qui est Bruno Ben Moubamba ? C'est avant tout l'un des candidats malheureux à la dernière élections présidentielles du Gabon.

Bruno Ben Moubamba, intellectuel gabonais, issu d'un milieu modeste, a passé son enfance au Gabon avant de faire ses études en France où il s'est clairement et courageusement engagé dans la lutte pour les droits de l'homme.
Il a choisi de s'engager dans la campagne présidentielle gabonaise lorsque la mort de l'ancien dictateur Omar Bongo, semblait offrir une réelle opportunité d'ouverture. L'ancien dictateur soutenu par la France était image même de ce qu'il est convenu d'appeler la Françafrique.
Qu'est ce que la Françafrique, c'est ce que le café Radical aura pour tâche d'élucider le 23 octobre, mais que nous allons définir en quelques lignes : la Françafrique est le résidu tragique de la politique coloniale Française menée en Afrique. Cette politique, mise en oeuvre par de Gaulle a tant imprégné la politique extérieure de la France qu'elle semble incapable de s'en sortir, maintenant un quasi continent dans une situation endémique de sous-développement s'appuyant sur un réseau de dictatures ...
Sarkozy avait fait des promesses pendant la campagne et peu après son élection. Il a très rapidmement déchanté, et nous avec... Rappelons l'épisode de Jean-Maire Bockel, éphémère ministre de la Coopération qui s'est fait rapidement éjecter à la demande expresse du président Omar Bongo.
A peine deux années après, le discours de Sarkozy prononcé à Dakar prend une saveur étrange.

Si l'on extrait cette citation fameuse "Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire" on en tire la conclusion tragique, que c'est la France, au travers de ses renoncements, qui de par ses liens avec les régimes mafieux africains, fait en sorte d'empêcher, et l'homme et le territoire africain d'entrer dans l'Histoire...
L'odieuse citation de Sarkozy n'en est que de plus en plus insupportable.

mardi 29 septembre 2009

Jour sombre pour l'école publique


La Loi Carle est passée ce lundi 28 septembre. Pour expliquer un peu ce que c'est, je me reporte à l'explication donnée par Jean-Marcel Bouguereau sur son blog.

Imaginez que sous prétexte que les transports collectifs dans votre commune soient défaillants vous bénéficiez par la loi du remboursement par votre municipalité de vos frais quotidiens de taxis, vous trouveriez ça scandaleux ! Ou de vous faire financer une clinique privée voisine parce que les soins dispensés par l'hôpital public paraissent insuffisants ! Ce n'est guère différent de la loi qui discutée hier à l'Assemblée qui n'est que la resucée, version light, d'une loi obligeant l'ensemble des municipalités, à financer, sans accord préalable, la scolarité des élèves fréquentant une école privée hors de leur commune de résidence.

Le café radical reproduit in extenso l'intervention de la députée radicale Sylvia Pinel à l'Assemblée Nationale.

La proposition de loi qui est portée, ce jour, aux débats de notre Assemblée, est à la fois technique et profondément symbolique. Permettez-moi de m’attarder sur ces deux aspects. En 2004, le Sénateur Charasse avait déposé un amendement au Sénat, dont l’intention initiale était d’ « éviter que les maires de certaines communesrurales encouragent les enfants d’âge scolaire à fréquenter les écoles privées des communes avoisinantes », pour lesquelles ils ne payaient pas de contribution. L’application – dirais-je abusive – de cette disposition aboutit, à l’inverse, à rendre obligatoire une ancienne « possibilité » de contribution au financement des écoles privées, hors du territoire de la commune, précédemment fixée par voie conventionnelle.
Le texte, aujourd’hui soumis à notre examen, vise à mettre fin à un flou juridique né de cette interprétation de l’article 89 de la loi du 23 août2004 nous disent les promoteurs du texte qui vont même jusqu’à proclamer qu’avec lui, sera mis un terme à une inégalité de traitement entre les établissements publics et privées sous contrat d’association.
C’est malheureusement faux !
Ce texte porte en lui deux écueils majeurs : la proposition de loi, si elle réduit le déséquilibre né de l’art 89 de la loi du 13 aout 2004 est loin de le combler. Le second écueil vient précisément du fait qu’il sanctuarise ces inégalités. Par ailleurs, je me permets d’évoquer à cette tribune d’autres « déséquilibres » entre le public et le privé sous contrat.
Les établissements publics et privés sous contrat d’association remplissent des missions de service public, c’est un fait. Je note néanmoins que les premiers sont les seuls à le proposer gratuitement, et ce depuis les lois Ferry. Je note également que parmi les deux, seuls les établissements privés pratiquent la sélection des élèves. Entre une école gratuite et une payante, entre une école de toutes les filles et fils de la république et une école de certains, devrait-il y avoir un traitement identique de la part des pouvoirs publics ? Je ne le pense pas. Devrait-on faire courir à notre école publique une course à handicap ? Je pense que c’est celle-là, au contraire que l’on doit privilégier. Ces éléments pourraient, à eux seuls, justifier que l’obligation de financement par les communes de résidence ne s’applique que pour les établissements publics. Les modalités de ce texte sont techniques, et même rendues plus complexes encore si l’on ajoute la dimension des EPCI, des RPI, le mécanisme de calcul des contributions…
Ses implications sont, elles, éminemment symboliques. Imaginez, cher collègues, un village rural français. Ce dernier vient de voir son école fermée, par manque d’élèves, par désengagement de l’Etat aussi. Voila qu’il serait obligé, sur ses deniers, de financer l’école, privée de surcroît, du village voisin. C’est la triple peine ! Il ne s’agit pas de remettre en cause la liberté d’enseignement, j’y suis comme vous profondément attachée, mais il s’agit de nous interroger sur les orientations que l’on veut donner au service public français de l’éducation. « Il ne faut pas rallumer la guerre scolaire » nous disent les initiateurs du texte. Je souscris. Dans ce but, évitons donc les réformes qui soufflent sur ces braises. Une solution simple et – pour le coup – vraiment équilibrée serait de supprimer purement et simplement l’article 89, afin de revenir à la situation antérieure à la loi d’août 2004 et de ne pas remettre en cause le principe de libre administration des collectivités locales. Les débats parlementaires m’ont également permis de noter l’absence d’un terme, devenu tabou : dans les textes, dans les rapports, dans les argumentaires, il n’est jamais fait mention de la laïcité. Si la « laïcité positive » consiste à occulter la laïcité, il faudrait songer à changer cette épithète. L’article 1 de notre constitution ne pose-t-il pas que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » ?
Ce texte constitue pour les Radicaux de Gauche la dernière attaque contre le principe de laïcité. Après la reconnaissance, en catimini, de l’équivalence des diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur catholique et – je n’y reviens pas – sur le dramatique discours de Latran.
Dramatique, tant il est une insulte à la laïcité. Pour nous, l’instituteur remplace avantageusement le curé, dans la transmission du savoir et dans l’éducation citoyenne de nos enfants.Or l’on constate que petit à petit, loi après loi, le gouvernement déconstruit, saccage notre bel édifice républicain, au mépris de nos valeurs, au mépris de l’histoire et des luttes qui ont permis son établissement. Sous des vernis technicien, cette proposition de loi nous montre – s’il le fallait - qu’aujourd’hui encore, la République reste à construire. C’est précisément au nom de cette conception de la République, laïque et sociale, solidaire et humaniste, que nous demandons l’abrogation pure et simple de l’article 89 de la loi d’août 2004 et le retrait des autres articles de cette proposition de loi.
C’est pour toutes ces raisons que les députés radicaux de gauche et apparentés voteront contre cette proposition de loi.

samedi 26 septembre 2009

Un café radical bien riche

Un café radical ne ressemble jamais à aucun autre. Le fait marquant ce 25 septembre, sur le sujet difficile de la réforme des collectivités a été la visite et la participation au débat des amis

d'Europe Ecologie Haute Normandie, avec Denis Szalkowski, Jean-Yves Guyomarch et Michael Ono dit Biot.


Deux conseillers régionaux dans la salle, Véronique Julien et Jean Yves Guyomarch... pas mal d'élus municipaux... à l'écoute du vice-président de l'Adcf Patrice Yung.


On a parlé départements, communes, régions, intercommunalités, Etat.


Quel avenir pour la démocratie locale dans ce contexte en constante évolution ?

Un point de vue : la réforme est mal partie pour être une grande et belle réforme comme l'a été la grande loi de décentralisation de 1982 qui a donné aux départements et aux régions leurs raisons d'être. Un exemple : les tergiversations sur ce que doivent être les "métropoles". Projet essentiel pour le territoire puisque si le seuil est fixé à 450.000 habitants, alors le grand Rouen pourra se faire. Verra-t-on alors la ville de Rouen structurer les collectivités locales alentours, puis les départements, les Régions et voir la Grande Normandie toute entière puisqu'elle sera la seule métropole. C'est Fabius qui va être content ! Il aura alors de quoi être le
Grand Duc de Normandie, position qu'il méprisait tant tant qu'il rêvait de se retrouver à la tête de l'Etat.

Jean-Michel Baylet, Président du parti radical de gauche vent debout contre cette réforme. Ce qui est sur : il y aura de la résistance. La marque de cette résistance n'est elle pas déjà dans le fait que le projet de Loi évolue chaque jour.


Et quel est le but au fond de Nicolas Sarkozy. On en veut pour exemple le projet concernant la fin de la taxe professionnelle.


Denis Szalkowski a rappelé que Lionel Jospin avait amélioré cette mesure en en retirant la part lié à la masse salariale qui était un frein à l'embauche.

Le projet tel qu'il se présente passe à coté de la nécessaire refonte de la fiscalité locale et des 4 vieilles qui font de l'impôt local le plus injuste de tous les impôts alors qu'il finance une part toujours croissante de l'action publique.


Au delà des effets d'annonce, l'Etat réoriente l'action publique vers les collectivités locales. Le fédéralisme ou une sorte de se développe de fait.


Mais la réforme profonde qui prendrait la dimension politique de ce fait historique est encore à venir. Le président Sarkozy n'est pas dans une situation historique comparable à celle de la gauche en 1982 qui avait instauré la décentralisation. On en est à répondre à de vagues approches sur la revendication populiste de fin de cumul des mandats, sans créer un projet cohérent sur l'organisation administrative et politique de la France.

La réforme en cours n'en a peut-être pas pour longtemps. Les besoins de la France relatifs au découpage de la carte communale risquent de ne pas être satisfaits à la suite d'une réforme où le pouvoir politique sera soumis aux pressions locales.


Nous y reviendrons sur ce blog.







En attendant, le café radical a pu annoncer le programme. Prochain sujet :


La Françafrique

avec Patrick Eric Mompouya, pour aller sur son blog, cliquer là,


Patrick-Eric Mompouya est venu de Mantes se faire une petite idée de ce qu'était un café radical. Bientôt, au programme : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Françafrique et sur l'avenir de l'Afrique le 23 octobre à Louviers.


Le 24 novembre : Faut il interdire la burqa en présence de Chantal Robin Rodrigo, députée radicale qui fait partie du groupe de parlementaires à l'origine du projet de loi. Le débat sera co-animé avec Hafidha Ouadha qui fera aussi état de son expérience.


Nous en reparlerons bientôt. Plus de photo en cliquant sur le lien face book

mercredi 23 septembre 2009

Réforme des collectivités, dernières nouvelles du front

Le café radical reproduit un article paru sur le site de la Gazette des communes de ce jour. L'hebdomadaire professionnel, lu de Lorient à Mulhouse et de Louviers à Perpignan) reprend les propos du ministre de l'Intérieur à l'Assemblée des départements de France.Ce qu'il propose : rien moins qu'un bouleversement de l'architecture de la démocratie locale. On comprend la limitation du cumul des mandats en soit le corollaire, car au delà du cumul, c'est la limitation des mandats qui est proposée. Mieux vaut que les élus moins nombreux à se partager le gâteau de la représentativité... Mais attention, moins le peuple aura de représentants, moins il risque d'être entendu... Un point de vue qui ne manquera pas d'être traité vendredi prochain 25 SEPTEMBRE au café radical à Louviers (à 18h30, 39 rue du Quai, brasserie au jardin de Bigards). Ci-dessous, l'article de la Gazette que vous pouvez aussi obtenir en cliquant ici)





Réforme des collectivités : des projets de loi pour les trois prochaines années



La réforme territoriale se déclinera dans plusieurs textes de loi, a confirmé le ministre de l’Intérieur, le 22 septembre, lors du 79e congrès de l’Assemblée des départements de France (ADF), à Clermont-Ferrand.

«Nous aurons deux temps dans cette réforme, un premier volet institutionnel et un second sur les compétences et les cofinancements», a indiqué Brice Hortefeux. Le projet de loi institutionnel devrait être examiné d’ici à la fin de l’année, selon lui, pour une adoption «probablement après les régionales de mars 2010».
A l’appui de ce premier texte, le gouvernement devra préparer deux autres textes : l’un procédant au redécoupage des cantons, nécessaire pour permettre l’élection des conseillers territoriaux ; l’autre pour réduire le mandat des conseillers régionaux élus en mars 2010 et celui des conseillers généraux élus en 2011 afin de permettre l’élection commune des conseillers territoriaux en 2014.

Le volet sur la clarification des compétences et les financements croisés est renvoyé à un second projet de loi «dans un délai de deux ans après le vote de la réforme des collectivités territoriales» afin de laisser du temps «pour engager un véritable travail conjoint, Etat et associations nationales d’élus», a précisé Brice Hortefeux.

Conseillers territoriaux
Le premier texte de loi instaurera la création de 3.000 conseillers territoriaux en remplacement des 6.000 conseillers généraux et régionaux ce qui génèrera selon le gouvernement une baisse des indemnités «de l’ordre de 70 millions d’euros par an». Même s’il s’est défendu de vouloir supprimer ou fusionner les départements et les régions, le ministre de l’Intérieur a provoqué le mécontentement d’une partie des congressistes peu convaincus par la création du conseiller territorial destiné dans l’esprit du ministre à «clarifier, de manière pragmatique, au plus près des réalités du terrain, les compétences et les interventions des départements et des régions».

L’élection des conseillers territoriaux interviendra en mars 2014, selon un mode de scrutin mixte «à la fois majoritaire uninominal dans des cantons redessinés et élargis, et proportionnel à partir de listes départementales dont la recevabilité obéira à des critères régionaux. Ce mode de scrutin obligera le gouvernement à engager un redécoupage des limites des cantons », a précisé Brice Hortefeux.
Le gouvernement devra aussi réduire les mandats des conseillers régionaux élus en mars 2010 de six à quatre ans et ceux des conseillers généraux qui seront élus en 2011 de six à trois ans.
En mars 2014, les Français voteront deux fois : pour désigner les majorités communales et intercommunales (avec le système du fléchage), d’une part, et, de l’autre, pour élire les conseillers territoriaux.

Interco et métropoles
Le premier texte de loi achèvera et rationalisera la couverture intercommunale du territoire d’ici à la fin 2013 «en supprimant les niveaux devenus superflus, je pense aux pays et à de nombreux syndicats», a précisé Brice Hortefeux.
Il instaurera l’élection au suffrage universel direct des délégués communautaires par fléchage et l’abaissement en conséquence du scrutin de liste aux communes de plus de 500 habitants.

Le projet de loi institutionnel créera également «un nouveau statut de métropoles» qui, selon le ministre, doivent avoir le «statut d’un EPCI» et non celui d’une collectivité locale de plein exercice comme le gouvernement l’avait envisagé un temps.
Le seuil démographique des métropoles pourrait être fixé à 450.000 habitants, avec des compétences «plus larges que celles des actuelles communautés urbaines». Le gouvernement exclut l’idée de métropoles concurrentes des départements. «Il faudra prévoir des transferts de compétences des départements et des régions vers les métropoles afin que ces dernières puissent porter un véritable projet d’aménagement et de développement économique, écologique, éducatif et culturel sur leurs territoires».

Clarification des compétences et financements croisés
Selon le ministre de l’Intérieur, la loi s’articulera autour de trois principes :





  • elle confiera aux collectivités des compétences «qui sont en principe des compétences exclusives» ;


  • lorsque le législateur attribue une compétence à une collectivité, «les autres collectivités ne peuvent l’exercer à sa place» ;


  • si une compétence est partagée, «le législateur désignera ou laissera aux collectivités le choix de désigner par convention une collectivité chef de file qui encadre l’exercice de cette compétence».


La pratique des financements croisés entre collectivité sera limitée «aux projets dont l’envergure le justifie» ou pour «répondre à des motifs de solidarité ou d’aménagement du territoire».
Le maître d’ouvrage devra assurer une part significative du financement.

Réforme de la TP
La
suppression de la TP et son remplacement par la cotisation économique territoriale (CET) s’effectuera en deux temps. En 2010, les entreprises basculeront dans le nouveau régime. «C’est dans un second temps, en 2011, que la suppression de la TP prendra effet pour les départements», a précisé Brice Hortefeux.
Le gouvernement a confirmé le principe d’une compensation «globale et individuelle des collectivités», dont il reviendra au parlement de fixer les modalités.

Pour que 2010 soit une année neutre sur le plan financier pour les collectivités, le gouvernement propose que les conseils généraux bénéficient l’an prochain d’une «compensation relais» égale «soit au produit de TP qu’ils auront perçus en 2009, soit au produit des bases de TP de 2010 multipliées par le taux de 2008», l’Etat s’engageant à retenir le plus élevé de ces deux montants.
En 2011, les départements «bénéficieront de nouvelles ressources de compensation», parmi lesquelles une part «substantielle» de la cotisation complémentaire (la part de la CET assise sur la valeur ajoutée).



Les président de départements remontés




Lors du Congrès, les présidents de départements, de droite comme de gauche, ont été quasi-unanimes à rejeter la réforme de la fiscalité locale via la taxe professionnelle, ils n'ont pas en revanche refusé systématiquement la réforme territoriale.
"Je ne voterai pas le texte en l'état", a dit, au sujet de la réforme fiscale, Roland du Luart, (UMP, Sarthe) et vice-président du Sénat. "Je l'ai déjà dit à la ministre de l'Economie Christine Lagarde", a-t-il ajouté. Pour Gérard Roche, (UMP, Haute-Loire), "il faut discuter avec le gouvernement, mais le résultat de la discussion dépend de l'autonomie fiscale".
Arnaud Montebourg (PS, Saône-et-Loire) a qualifié la réforme de la fiscalité locale d'"opération contre la ruralité". Vingt-cinq présidents de départements ruraux sont "en grande difficulté", a-t-il indiqué, annonçant qu'il proposerait une grève du vote du budget dans ces départements.
Pour le président de l'ADF Claudy Lebreton (PS), "le président de la République, pour des raisons idéologiques, veut changer l'esprit de la décentralisation pour que demain les collectivités territoriales aient moins de recettes, et moins de pouvoirs pour lever l'impôt". Estimant que certains départements sont "exsangues", il a relevé qu'avec la suppression de la taxe professionnelle la possibilité de lever l'impôt passerait de 30% à 12% pour les départements. (AFP)

mardi 22 septembre 2009

Réforme territoriale: le projet de loi pourrait être scindé en trois textes

Ci dessous, un extrait d'un article de Maire-Info, la revue de la puissante Association des Maires de France ... de quoi alimenter le débat de vendredi prochain (café radical vendredi 25 septembre à 18h30, à la brasserie "Le Jardin de Bigards, en présence de Patrice Yung membre du bureau de l'Assemblée des communautés de France)

La réforme territoriale pourrait se déployer sur trois projets de loi, selon des sources proches du dossier, citées par le quotidien "Les Echos" (21/9).


Le premier texte porterait sur les communes nouvelles, les métropoles, l'achèvement de l'intercommunalité, la possibilité de fusion pour les départements et les régions, la suppression de leur clause de compétence générale. Il devrait aussi stipuler que leurs compétences relèveront d'une loi à voter sous 24 mois et créer les conseillers territoriaux qui siégeront dans les deux assemblées.


Le deuxième texte concernerait les modalités d'élection des conseillers communautaires et des conseillers territoriaux. Ces derniers pourraient élus à partir de 2014 par un scrutin majoritaire à un tour avec une dose de proportionnelle pour 20% à 30% des sièges.


Le gouvernement proposerait aussi au Parlement, avant les élections régionales de mars, un texte fixant à quatre ans le mandat des conseillers régionaux élus lors de ce scrutin et à trois ans celui des conseillers généraux élus en 2011 pour que l'ensemble de ces mandats s'achèvent en 2014.


Le projet de loi qui prévoit cette réforme serait présenté en conseil des ministres le 14 octobre prochain et examiné par le Sénat au plus tôt à partir de décembre.

lundi 21 septembre 2009

Je n’ai jamais participé à un congrès avec une telle atmosphère





Ci dessous, un article paru dans la Gazette des communes, interview de Claudy Lebreton président de l'Assemblée des Départements de France (Adf)



Bien entendu, l'atmosphère dont il est question est due au projet de réforme des collectivités locales qui remet en cause les départements.





Une excellente préparation au thème du prochain café radical vendredi prochain, à 18 h30, à la brasserie du Jardin de Bigards en présence de Patrice YUNG -



Interview de Claudy Lebreton, président de l’ADF





A l’occasion du 79e congrès de l’Assemblée des départements de France des 22 et 23 septembre, son président, Claudy Lebreton, fait le point sur les deux sujets plus que d’actualité qui seront au programme de ce congrès : les réformes des collectivités et de la taxe professionnelle (TP).

Selon vous, dans quelle ambiance aura lieu ce congrès de l’ADF ?

Une ambiance studieuse qui sera l’occasion d’aborder des sujets délicats : la réforme des collectivités et celles de la TP. Cela risque donc d’être assez chaud. La venue du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux entraîne une grosse attente. Les présidents de conseil généraux souhaitent avoir plus d’informations sur les projets en cours pour pouvoir se positionner et cesser de travailler sur des hypothèses. Ce sera notamment une occasion de vérifier très précisément certains points de la réforme, notamment concernant la clause de compétence générale pour les départements.


Quelles sont les attentes des présidents de conseils généraux vis-à-vis de ce congrès ?

Il y a de fortes attentes et peut-être une volonté d’en découdre. Les discussions se sont cristallisées autour de la question des conseillers territoriaux avec une vive opposition droite-gauche. Mais même à droite il y a des voix divergentes et des réticences à ce sujet. Il faudra trouver dans les débats la bonne position du curseur pour que l’ensemble des présidents soit satisfait. Je n’ai jamais participé à un congrès avec une telle atmosphère, je serai soulagé quand se sera terminé.

Depuis le présentation du rapport Balladur, avez-vous l’impression d’avoir réussi à faire reculer le gouvernement sur certains points concernant le réforme des collectivités ?

Ne serait-ce que sur le plan temporel, avec le recul successif de l’examen des textes, nous avons l’impression d’avoir remporté une demi-victoire, même si le président de la République avait dit qu’on prendrait le temps et qu’on ne serait pas dans la brutalité pour cette réforme. J’ai porté différents arguments sur lesquels Brice Hortefeux n’a pas été insensible, notamment sur le coût des conseillers territoriaux ou sur les métropoles.
Il y a également les questions relatives à la conformité à la Constitution de ces réformes. Sur la suppression de la clause de compétence générale ou le scrutin des conseillers territoriaux, par exemple. Le gouvernement se retrouve actuellement devant des difficultés que nous avions prédites.
Mais le problème le plus actuel reste la fiscalité qui sera discutée dans le projet de loi de finances et pourrait entraîner un changement de nature des départements.


Le congrès sera-t-il l’occasion de réaffirmer l’unité des associations d’élus face à ces réformes ?

Nous rappellerons effectivement notre position commune, notamment s’agissant de la fiscalité. Nous voyons bien que le gouvernement essaie de nous diviser. Je vois régulièrement Alain Rousset (président de l’ARF, NDLR) et Jacques Pélissard (président de l’AMF, NDLR) pour évoquer ces sujets.

Depuis le présentation du rapport Balladur, avez-vous l’impression d’avoir réussi à faire reculer le gouvernement sur certains points concernant le réforme des collectivités ?


Ne serait-ce que sur le plan temporel, avec le recul successif de l’examen des textes, nous avons l’impression d’avoir remporté une demi-victoire, même si le président de la République avait dit qu’on prendrait le temps et qu’on ne serait pas dans la brutalité pour cette réforme. J’ai porté différents arguments sur lesquels Brice Hortefeux n’a pas été insensible, notamment sur le coût des conseillers territoriaux ou sur les métropoles.
Il y a également les questions relatives à la conformité à la Constitution de ces réformes. Sur la suppression de la clause de compétence générale ou le scrutin des conseillers territoriaux, par exemple. Le gouvernement se retrouve actuellement devant des difficultés que nous avions prédites.
Mais le problème le plus actuel reste la fiscalité qui sera discutée dans le projet de loi de finances et pourrait entraîner un changement de nature des départements.


Le congrès sera-t-il l’occasion de réaffirmer l’unité des associations d’élus face à ces réformes ?

Nous rappellerons effectivement notre position commune, notamment s’agissant de la fiscalité. Nous voyons bien que le gouvernement essaie de nous diviser. Je vois régulièrement Alain Rousset (président de l’ARF, NDLR) et Jacques Pélissard (président de l’AMF, NDLR) pour évoquer ces sujets.

dimanche 20 septembre 2009

Réforme des Collectivités: Baylet s'en prend à Fillon

François Fillon a demandé vendredi 18 septembre aux collectivités locales d'accroître leur effort pour réduire la dépense publique, déplorant que ces dernières recrutent 36.000 fonctionnaires par an alors que l'État n'embauche plus.
"L'État n'a pas vocation à recréer des postes. Et quels que soient ceux qui dirigeront notre pays à l'avenir, le secteur public devra continuer à réduire son poids global dans l'économie nationale", a déclaré le Premier ministre dans un discours au conseil général de la Haute-Loire, au Puy en Velay.
Les propos du Premier ministre "sur le haut niveau d'endettement des collectivités locales en France sont scandaleux et mensongers" s'est insurgé aujourd'hui le président du Parti des radicaux de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet.
François Fillon a demandé hier aux collectivités locales d'accroître leur effort pour réduire la dépense publique, déplorant que ces collectivités (mairies, départements et régions) recrutent 36.000 fonctionnaires par an alors que l'État n'embauche plus."Faut-il rappeler au Premier Ministre que le déficit de l'État a dépassé les 100 milliards d'euro au mois de juillet", a réagi Jean Michel Baylet dans un communiqué."Faut-il encore rappeler au Premier Ministre que les collectivités locales réalisent près de 70% de l'investissement public en France", ajoute-t-il."Les provocations et les contre-vérités n'apporteront rien au débat sur la réforme des collectivités territoriales", ajoute Jean Michel Baylet, par ailleurs sénateur, en référence à ce prochain projet de loi qui inquiète les élus locaux."Les menaces du Premier Ministre sont révélatrices de l'objectif véritable de cette réforme, qui est de porter gravement atteinte à l'autonomie des collectivités territoriales et à la décentralisation", selon lui...

C'est tout l'enjeu du débat énoncé par ce communiqué de l'AFP... et c'est le sujet du café radical de vendredi prochain


Quelle réforme pour les collectivités locales ?


Vendredi 25 septembre, café radical au café Le jardin de Bigards, 39 rue du Quai, à Louviers, animé par Patrice Yung, vice président de l'agglomération Seine-Eure, membre du bureau de l'Assemblée des Communautés de France.

jeudi 17 septembre 2009

Prochain café radical.... sur l'avenir de la démocratie locale

si vous ne visualisez pas correctement ce message, cliquez-ici
9e CAFE RADICAL
Vendredi 25 septembre à 18h30, Brasserie "Au jardin de Bigards" Rue du Quai à Louviers…

Envie de politique
Les radicaux de gauche invitent au débat

QUELLES REFORMES
pour les collectivités locales

Débat animé par :

Sarkozy veut-il la fin des départements ?

Va-t-on fusionner de force les communes ?

Par quoi sera remplacée la taxe professionnelles ?

Le Grand Rouen va-t'il devenir une métropole ?

Qui seront les conseillers territoriaux ?

Patrice Yung

Vice-président de la Communauté d'agglomération Seine-Eure

Membre du bureau de l'Assemblée des
communautés de France

. . .

Pour en débattre rejoignez-nous autour d'un verre.

Vendredi 25 septembre
- brasserie "Au jardin de Bigards"
39, rue du Quai à Louviers
de 18h30 à 20h.

Pour tout renseignement : caferadical@gmail.com

mercredi 16 septembre 2009

Haute-Normandie Ecologie en visite à Louviers

Apréciable soirée de débat à Louviers dans la salle Pierre Mendès France avec Haute Normandie écologie.

Mais qu'est ce que Haute Normandie Ecologie ? Denis Szalkowski la considère ou la définit comme une nébuleuse, un ensemble de tissus de réseaux... De personnes ouvertes au débat mais pleines aussi de certitudes contradictoires.

C'est la recette qui a permis l'excellent score d'Europe Ecologie aux élections européennes. Un score que beaucoup regardent avec envie ou crainte à l'approche des élections régionales... Et derrière il y a aussi la volonté d'agir et de regrouper ceux qui agissent, en dehors des institutions.

Il y a un peu de café radical dans tout cela, un café radical d'ailleurs aimablement cité lors de la réunion.

Je transmets un commentaire de Denis Szalkowski sur ce que j'ai l'aissé sur facebook : "il faut un financement de la vie publique avant tout !"

Honnêtement, ce n'est pas ce que j'avais retenu du débat mais... il sera forcément question de ça dans le débat que nous organisons sur la réforme des collectivités locales le 25 septembre à Louviers à 18h30 (je confirme la date).



















dimanche 13 septembre 2009

Collectivités locales, élus locaux, quel avenir pour la démocratie de proximité ?

On en parle encore assez peu, mais c'est la grande affaire de la rentrée politique. Fixée aux premiers rangs des priorités de Nicolas Sarkozy le vaste plan de la grande réforme intègre en même temps la disparition de la taxe professionnelle, le regroupement des communes, la disparition des conseils généraux en tant que tels, la modification du mode de scrutin régional, et tout un ensemble de mesure qui s'attaque à une démocratie de proximité qui tout compte fait ne marche pas si mal.

Pour en parler, le prochain café radical se tiendra vendredi 25 septembre à Louviers .


La réforme Sarkozy va-t-elle moderniser la démocratie locale ?

Les débats font rage, et feront rage. Jean-Michel Baylet est vent debout contre cette réforme.

Avant de se prononcer, le café radical propose à tous un débat vendredi 25 septembre à la Brasserie "Le Jardin de Bigards", à 18 heures30. Le débat sera animé par Patrice Yung, membre du bureau de l'Assemblée des communautés de France (ADCF) qui est au coeur de la réflexion sur le projet de réforme bientôt proposé à l'Assemblée Nationale.

Pour tout comprendre sur l'évolution à venir, réservez votre date...

Défendons la liberté de la presse en Europe

et en Italie en particulier ...
Fabrizio Tonello, professeur de science politique à l'université de Padoue, décrit dans un article du Monde une démocratie à l'agonie. L'Italie est un pays tenu par un entrepreneur pesant 6,5 milliards € et utilisant son poids économique pour asseoir un pouvoir médiatique omniprésent. Seuls deux journaux s'opposent à son pouvoir : l'Unità et la repubblica. Ce sont ces deux journaux que Berlusconi attaque en diffamation et en particulier la Repubblica qui pose quotidiennement dix questions relatives à son comportement et auquel le chef de gouvernement refuse de répondre. Comme on dit, c'est la première fois qu'un journal est attaqué pour avoir posé ces questions.
Quelles sont ces questions ?
  1. M. le président, comment et quand avez vous rencontré le père de Noemi Letizia ? (Noemi Letizia est la jeune fille qui a fêté ses 18 ans avec Berlusconi, qui l'appelle Papounet, et qui a provoqué la demande en divorce de son épouse qui a signalé que non seulement Berlusconi a des rapports avec des mineures, mais qui en plus regrette que Berlusconi n'a jamais trouvé le temps d'assister à l'anniversaire d'une de ses filles)
  2. Au cours de cette amitié (avec le père de Noemi), combien de temps vous êtes vous rencontré et où ?
  3. Comment décririez vous les raisons de cette amitié ?
  4. Pourquoi avez-vous discuté des candidatures avec Letizia (le père) qui n'est pas même inscrit à votre parti ?
  5. Quand avez-vous eu l'occasion de rencontrer Noemi Letizia (la fille)
  6. Combien de fois avez-vous eu l'occasion de rencontre Noemi Letizia et où ?
  7. Vous occupez-vous de Noemi, de son futur, et soutenez-vous économiquement sa famille ?
  8. Est-il vrai que vous avez promis à Noemi de favoriser sa carrière dans le spectacle ou dans la politique ?
  9. Veronica Lario (l'épouse qui demande le divorce) a dit que vous fréquentez des mineures. Y en a-t-il d'autres que vous rencontrez ou élevez ?
  10. Votre épouse dit que vous n'allez pas bien et que vous avez besoin d'être assisté. Quel est votre état de santé ?

Bien entendu toutes ces questions font allusion à des faits précis et l'on comprend que la presse pose des questions aussi gênantes que nécessaires à la manifestation de la vérité en particulier quand elles concernent le personnage politique le plus important d'Italie. Rappelons aussi que Berlusconi fait ouvertement pression auprès des entreprises italiennes pour qu'elles ne passent pas de publicité dans les quotidiens qui s'opposent à lui.

Voilà pourquoi il est important de soutenir la Repubblica et à travers elle la liberté de la presse, fondement de notre démocratie. Pour l'instant, nous sommes 330.000 à l'avoir signé. C'est beaucoup, mais c'est trop peu. Vous aussi, marquez votre indignation.

Pour avoir accès à la pétition lancée par la Repubblica, cliquez ici.

samedi 12 septembre 2009

Beurk (bis !)


Ci dessous, un extrait du livre choc de l'enquête d'Antonin André et Karim Rissouli qui révèle le trucage opéré à l'occasion de l'élection de la première secrétaire du parti socialiste.
"Le mercredi 18 mars 2009, à quelques jours de la convention nationale qui doit ratifier les listes socialistes aux européennes, Martine Aubry est proche de la syncope. Folle de rage, elle s'égosille dans un salon du restaurant Tante Marguerite, à deux pas de l'Assemblée nationale. Ce huis clos dans un des hauts lieux de la "gastronomie politique" oppose royalistes et aubryistes. Vincent Peillon, Jean-Noël Guérini, le puissant patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, et François Rebsamen, le sénateur maire de Dijon, d'un côté. François Lamy, le plus proche conseiller, Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet, et Martine Aubry en personne, de l'autre. Une heure durant, la première secrétaire et François Rebsamen se hurlent dessus. Fébrile, à la fois insupportée d'entendre les allégations de fraude et consciente de la vérité, Martine Aubry finit par se trahir. "Je n'ai pas triché! Fabius, d'accord! Mais pas moi..." La première secrétaire fait allusion à son score écrasant obtenu dans la Seine-Maritime, fief de l'ancien Premier ministre."
Bien entendu le reste de l'ouvrage montre à quel point la puissante fédération du Nord est soupçonnée de tricherie, mais cela ne nous empêche pas de voir que la grande arnaque s'est aussi déroulée près de chez nous.
Tout cela montre à quel point les primaires doivent être organisée entre toute la gauche, selon des règles bien définies à l'avance, impliquant les autorités publiques et qu'en tous les cas le PS, dans l'incapacité de se représenter lui-même est bien incapable de représenter la gauche.

vendredi 11 septembre 2009

Beurk !


Pour prendre connaissance de la vidéo qui tue, cliquer ici.

Les propos de Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur sont inadmissibles.

Ils sont inadmissibles de bêtise, de mépris de l'humanité, de mépris de la République et de mépris pour la fonction. Inadmissibles de bêtise, parce que le racisme c'est d'abord de la bêtise, la bêtise qui fait mal.

Ce qui a conduit aux plus grandes abominations du 20e siècle n'a pas d'autre base que l'exploitation politique de la grasse connivence du refus de l'autre. C'est le racisme hideux.

Brice Hortefeux, premier flic de France, tient des propos qu'il est chargé de faire interdire dans les commissariats. Mais finalement, quand on creuse sous la bêtise, la vieille connerie raciste, ne trouve-t-on pas autre chose ?

Ci dessous, le café radical reproduit les propos d'Azouz Begag, ancien ministre, qui a clairement dénoncé dans son livre "le mouton dans la baignoire" l'ambiguïté sarkozyste vis à vis du racisme en terme de stratégie électorale... Quelque chose d'indigne qu'avalise le comportement de son ministre, son discours de Dakar et que ne peut faire oublier ses paroles sur l'intégration.


"J'ai plusieurs fois repassé et bien analysé cette vidéo. La première chose que l'on apprend, c'est que Brice Hortefeux est un menteur", déclare au Monde.fr Azouz Begag, professeur d'université et ancien ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances dans le gouvernement Villepin. "En effet, le ministre de l'intérieur nie que ses propos ["S'il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes"] soient liés aux origines ethniques du jeune homme avec lequel il est photographié. Pourtant, dès le début de la rencontre, le garçon lui a été présenté comme l'Arabe du coin. Pour ajouter au cliché, une femme ajoute qu'il mange du porc. Lorsque Brice Hortefeux déclare qu'il faisait référence aux photos, il n'assume pas."


"Le ministre de l'intérieur a tenu des propos racistes, martèle le sociologue. Il devra s'en expliquer devant la justice. Dans ce pays, ces propos sont un délit et pas une opinion. Ce n'est pas la première fois que j'entends des mots aux relents de colonialisme de la bouche de Brice Hortefeux. Cette réalité, je l'ai connue lorsque j'étais au gouvernement." Brice Hortefeux était alors ministre délégué aux collectivités territoriales.


LE PRÉFET GIROT DE LANGLADE DEVRA ÊTRE RÉINTÉGRÉ


"Néanmoins, rien dans cette affaire n'est une surprise, souligne l'universitaire. Il faut se rappeler que le président de la République a été élu avec les voix du Front national. Hier ce que je savais et que j'ai déjà dénoncé en 2007 dans mon livre Un mouton dans la baignoire (Fayard, 2007), des centaines de milliers de Français ont pu s'en rendre compte en regardant cette vidéo."


"Brice Hortefeux devra s'expliquer devant la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, et pour le moins s'excuser. Et bien entendu il devra restaurer dans ses fonctions le préfet Girot de Langlade, mis à la retraite pour des propos du même ordre que ceux tenus par le ministre", conclut, amusé, Azouz Begag.


mercredi 9 septembre 2009

Les visées du gouvernement sur la taxe carbone





C'est la dernière de François Fillon : pour compenser la taxe carbone, le gouvernement souhaite diminuer l'impôt sur le revenu.

Sans doute pour se sortir d'un débat difficile avec Sarkozy, après avoir cherché un consensus sur la montée de l'apport financier annuel à la lutte contre le réchauffement climatique, qui devait se monter à 32 € (versioon Rocard) 14 € (version Fillon et Sarkozy), remontée à 20 € (version Sarkozy puis Fillon à la suite de la visite de Duflot), nous en arrivons au fond du problème : qui va payer, et comment sera compensé cet impôt supplémentaire ?

Déjà que Xavier Bertrand, contre toute évidence avait dit que l'impot ne serait pas un impot, voici que François Fillon met en pratique la déclaration de Michel Rocard "Le problème de la taxe carbone ... c'est comment la perte du pouvoir d'achat sera compensée", "Il s'agit d'un outil fiscal au service d'une cause sociologique, qui n'est pas utilisé au service de l'Etat, qui n'est pas destiné à remplir ses caisses",

Ainsi donc en revient-on aux fondamentaux. C'est pas le tout de vouloir protéger la planète, mais il y a plusieurs façons de concevoir les rapports entre les hommes, l'intérêt public et l'Etat.
La droite est contre l'impôt. Bien. C'est sa nature. Ainsi, quand elle instaure un nouvel impôt est elle mal à l'aise.
Enreprenant les propos d'Elisabeth Boyer le café radical pose clairement les choses : le problème de la taxe carbone n'est pas technique. Il est avant tout politique.
En favorisant l'accès à la propriété la droite et Nicolas Sarkozy ont aussi favorisé un "mitage" du territoire, c'est à dire le fait que les gens ne disposant pas de grands moyens financiers sont amenés à loger loin de leur lieu de travail. C'est eux qui vont être amenés à payer la taxe carbone. D'abord parce qu'ils auront des logements de moins bonne qualité, ensuite parce qu'ils sont amenés à payer de plus en plus cher leur déplacement... si tant est qu'ils ont du travail.
Là dessus, François Fillon veut compenser les dépenses liées à la taxe carbone en diminuant les impôts sur le revenu. .. mais les impôts sur le revenu sont les moins inégalitaires des impôts !
Ainsi, les moins riches vont-ils être amenés à payer davantage pour les plus riches, qui eux auront leur propriété mieux située, mieux construite, et qui auront droit à de substancielles diminutions d'impôts ! (si l'on baisse de 10 % les impôts, ce seront naturellement ceux qui en payent le plus qui y gagneront le plus).
Personne n'aime payer les impôts. C'est entendu. Le comportement classique de la droite, et que Sarkozy corrobore à plaisir, c'est de s'attaquer aux impôts en faisant croire qu'ils sont l'ennemi de ceux qui travaillent.
L'arnaque consiste à faire payer un impôt inégalitaire qui remplacerait l'impôt égalitaire...

Le débat sur la taxe carbone ne fait que commencer et met en lumière la nécessité d'une remise à plat complète de notre fiscalité. C'est là qu'est en fait le principal écueil : cette impression d'improvisation est la conséquence du bricolage fiscal dans lequel se débat l'action publique depuis des décennies et qui est dû au fait qu'aucun gouvernement n'attaque le sujet que de manière honteuse. La gauche culpabilise d'avoir à augmenter les impôts quand la droite n'hésite pas à multiplier les inégalités par des effets d'annonce et des mesures inadaptées.
Au delà du prisme de la taxe carbone, il faudra bien prendre la mesure d'un grand débat national sur l'impôt et les impôts.

mardi 8 septembre 2009

Fiscalité écologique, suite ! ... une taxe foncière modernisée

En photo, Elisabeth Boyer, lors du premier café radical


Ci dessous, la deuxième proposition fiscale écologique d'Elisabeth Boyer :


La taxe foncière calculée sur le Diagnostique de Performance Energétique (DPE).





Si l'état veut inciter les ménages à faire des économies d'énergie, mobiliser les masses financières utiles, mettre en oeuvre les objectifs du Grenelle de l'environnement, notamment l'isolation des logements, il dispose d'une recette fiscale appropriée : la taxe foncière.


Celle-ci pourrait être calculée pour moitié sur le diagnostic de performance énergétique du bâtiment., ce qui inciterait les propriétaires à investir dans l'isolation de leur logement ou dans ceux dédiés à la location. Les familles en location seraient les premières bénéficiaires de cette réduction de leurs dépenses énergétiques et le patrimoine immobilier serait positivement converti au développement durable.


Cette modulation de la Taxe sur le foncier bâti serait calculée en selon le système du bonus malus en fonction du DPE avec une majoration de la TFB pour les habitations à forte performance énergétique. La création d'un prêt à taux zéro pour la réalisation de travaux d'isolation dans l'habitat ancien, locatif notamment, couplée à une modulation de la TFB permettrait de soutenir le BTP et les sous-traitants.

lundi 7 septembre 2009

Taxe carbone : les propositions radicales d'Elisabeth BOYER



L'université d'été, ça sert à se retrouver, à s'affirmer, mais aussi à discuter et à trouver des idées.


Elisabeth BOYER, vice-présidente chargée de la prospective sociale, a fait une note sur la taxe carbone qu'elle a livré au débat.


Rappelons que la taxe carbone est défendue sur son principe par le parti radical de gauche. Reste à savoir comment ce nouvel impôt doit s'appliquer de manière juste (ne pas faire payer les plus pauvres en les excluant un peu plus de la consommation) et efficace (faire en sorte que ladite taxe incite, soit par la pédagogie et le coût à orienter la consommation vers des démarches moins polluante.


Elisabeth, la marraine du café radical, propose qu'on taxe les produits à la consommation en fonction de leur coût logistique. Une belle manière de lutter contre les délocalisations en orientant la consommation vers des biens locaux et la production vers des démarches locales. Ci-dessous la contribution d'Elisabeth Boyer lors de l'université d'été

... Plusieurs remarques sur la taxe carbone proposée par le gouvernement :
  • d'une part elle est mal ciblée car elle regarde essentiellement la consommation en carbone des ménages et non pas celle -ô combien dommageable des grandes entreprises et des multinationales qui, sur les marchés mondiaux font circuler indûment les marchandises avec des processus complexes. Mêmes si ces dernières sont déjà soumises aux quotas européens et au contingentement des émissions de CO2, bien des exemples montrent qu'elles sont loin de payer le prix réel des transports et du CO2 qu'elles génèrent.
  • d'autre part le gouvernement a choisi de faire peser la taxe carbone sur l'énergie en tant que produit consommé, alors que pour la vérité des prix, la taxe devrait à l'inverse peser sur les objets de consommation produits avec un dégagement direct ou indirect de CO2, ce qu'on est en capacité de mesurer aujourd'hui.

Appliquée uniquement sur l'énergie consommée par les utilisateurs, la taxe carbone n'est pas du tout utile à lutter efficacement contre le dumping social et écologique qui ruine, avec les délocalisations le tissu industriel national et génère une pollution mondiale sans précédent. Ceci devrait pourtant être sa première raison d'être : lutter contre les délocalisations et et reterritorialiser les productions est conforme aux principes du développement durable car ces politiques favorisent les circuits courts et valorisent les productions locales...

La cause principale des émissions de gaz à effet de serre et du CO2 vient moins de la consommation des particuliers en énergie fossile que du commerce international qui multiplie les lieux de production des marchandises et leur transport pour faire des gains de productivité et des spéculations sur les matières premières.

Si la taxe carbone était calculée directement sur le dégagement de CO2 généré par la fabrication et le transport des marchandises au moment où celles-ci pénètrent sur le territoire européen, nous pourrions mesurer les dysfonctionnements du capitalisme financier et son coût écologique.

Même remarque concernant les échanges intra-communautaires. Un exemple pour illustrer le non-sens économique de nombreux échanges de marchandise : dans nos régions forestières de l'Est, vous trouverez en masse dans les scieries de transformation des vois qui viennent de Russie, de Finlande et de Suède. Les responsables vous expliquent que c'est moins cher pour eux de façonner ce bois importé que de l'extraire des forêts locales, qu'il est moins cher d'importer des maisons en bois de Roumanie que de les fabriquer sur place avec le bois du pays. Si cela est vrai financièrement, c'est bien que quelque chose n'est pas payé : le transport, essentiellement !

Dans le domaine agricole, on observe la même logique économique dans la commercialisation des fruits et légumes, dont les prix sont parfois inversement proportionnels à l'éloignement du lieu de production, les frais de transport n'arrivant même pas à rivaliser avec le dumping social.

Si la taxe carbone s'appliquait aux produits d'importation, cette fiscalité écologique européenne créerait une nouvelle frontière douanière aux limites de l'Europe. Une mesure protectionniste, certes, mais qui forcerait les grands pays exportateurs, la Chine et l'Inde à rejoindre la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Dans les échanges intra-communautaires, une taxe carbone pourrait sur le même principe surtaxer dans les entreprises les système de production trop éclatés, ceux qui sont particulièrement coûteux en production de CO2. Dans ces conditions, les produits importés se révéleraient dans bien des cas, beaucoup moins compétitifs que ceux produits localement.

La taxe carbone voulue par le gouvernement, assise sur la consommation énergétique des particuliers, accessoirement des entreprises, prend la forme d'un impôt supplémentaire sans s'attaquer aux causes profondes des dysfonctionnement du capitalisme. C'est la raison des réactions hostiles qu'elle suscite dans l'opinion. Les Français ne comprennent pas qu'on les sollicite fiscalement au nom de l'environnement sans rien changer aux désordres du capitalisme financier que rien ne semble empêcher de prospérer.

La taxe carbone vise pour l'essentiel à faire payer aux français un surcoût sur les énergies domestiques et sur les déplacements en voiture - notamment dans les campagnes où on ne peut plus parler de transports publics, les dessertes locales ayant été fermées depuis bien longtemps ... Là encore, l'état français va faire payer au contribuable des sous-investissements en matière de transports publics, ses désengagements et son manque d'anticipation sur les alternatives aux énergies fossiles : retard des constructeurs français dans la fabrication des voitures électriques etc...
On peut même prévoir que cette taxe carbone accélèrera les délocalisaitions si les ménages, accablés par l'augmentation des taxes sur le chauffage, l'essence etc ... sont contraints d'acheter les produits importés les moins chers sur le marché. Veut-on définitivement fermer toutes les usines de notre pays ? ..."

La suite, plus courte, demain ...




un communiqué de presse au retour de La Rochelle


Ci-dessous, accompagné de la photo de Jean-Michel Baylet et Pierre Moscovici à la tribune de l'université d'été du parti radical de gauche à La Rochelle, le communiqué de presse de la fédération de l'Eure du parti radical de gauche. Le café radical reviendra prochainement sur l'université d'été.
Le parti radical de gauche communique :

Les primaires se feront !


L’organisation des primaires figure au premier rang des décisions annoncées lors de l’université d’été de La Rochelle du parti socialiste.


Il s’agit là d’une révolution dont l’initiative vient du parti radical de gauche, qui, le premier, a proposé, depuis plusieurs années, l’organisation de primaires ouvertes à toutes les forces de progrès.


En ouvrant le choix d’un candidat qui représentera les forces de progrès et non le seul parti socialiste, l’occasion est enfin donnée de s’adapter à la logique présidentielle de la vie politique française.


Reste à savoir avec qui et comment s’organiseront ces primaires.


La fédération de l’Eure du parti radical de gauche aime à penser que des initiatives seront bientôt possible dans notre département qui outre le conseil général, a ses trois plus grandes villes gérées par la gauche, et dispose d’un réseau important de communes et de militants à même de porter ce grand projet populaire.


Très prochainement des initiatives seront prises dans ce sens auprès de tous les partis pouvant constituer la future majorité présidentielle afin de proposer une démarche pilote.


Dans l’attente, le parti radical de gauche appelle tous ceux qui croient à une victoire de la gauche à signer la pétition lancée par terra nova (primaires2012.fr)