vendredi 22 mai 2009

Violence scolaire, il y a des solutions...


La violence scolaire mérite mieux que des réponses
démagogiques

Ah, s'il n'y avait pas de café pédagogique ... ! Désolé, le café radical pompe une nouvelle fois le café pédagogique qui donne un point de vue argumenté sur les violences scolaires ... encore une fois, l'actualité place le café radical au coeur du débat même si on doit plus parler éducation que de violences vendredi prochain .. (on en profitera pour faire un point sur l'Europe en fin de débat...)


Café radical : Education, faut-il enterrer les réformes ?


Brasserie "Le Jardin de Bigards"

39 rue du Quai

de 18h30 à 20h30

vendredi 29 mai


Éditorial

La violence scolaire mérite mieux que des réponses démagogiques
Lors du congrès de la PEEP,le 21 mai, Xavier Darcos a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la violence scolaire. Sont-elles efficaces ?

Les annonces de Xavier Darcos : « Je veux que nous fassions en sorte de dissuader les candidats à la violence en donnant aux personnels des établissements les moyens juridiques et matériels d’agir. Les personnels doivent avoir le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l’élève qu’ils suspectent de vouloir introduire des armes. Et puis, puisqu’il faut des moyens, mais des moyens bien utilisés, je veux mettre en débat la possibilité de créer, auprès des recteurs, d’une force mobile d’agents qui pourront intervenir dans les établissements sur des missions de prévention et de contrôle. Mais dissuader les candidats à la violence, c’est aussi responsabiliser leurs parents et les impliquer plus étroitement dans la prévention des comportements à risque. Certains parents le font avec beaucoup de courage, y compris auprès d’adolescents très difficiles. D’autres ont totalement démissionné. Je crois qu’il faut rappeler ces derniers à leur devoir de parent en leur infligeant, si nécessaire, des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées à la faute ».

Des réponses inadaptées. Aucune de ces trois mesures ne semble adaptée à la situation. S’agissant de la « responsabilisation » des parents, on sait qu’en Angleterre les parents sont par exemple passibles d’amende et de prison en cas d’absentéisme de leur enfant. Malgré la multiplication de ces peines, le taux d’absentéisme ne cesse de progresser . Encore faudrait-il que le lien soit établi entre violence scolaire et démission parentale. L’installation de portiques pour filtrer les élèves semble davantage être là pour faire porter la responsabilité des incidents par les collectivités locales que pour apporter une réponse sérieuse. Il est impossible de faire passer des centaines d’élèves rapidement sous un détecteur à moins de vouloir supprimer quelques cours… L’exemple du lycée de Gagny où a eu lieu une intrusion montre qu’un établissement peut être correctement sécurisé (sas, cameras vidéo) sans pouvoir empêcher des intrusions au moment où des centaines d’élèves entrent. Quant à l’idée d’une force de police spécialisée, elle n’empêcherait évidemment pas les violences graves dont on connaît le caractère spontané. Est-il utile de préciser qu’inviter les enseignants ou chefs d'établissement à se comporter en shérifs semble davantage à même d’encourager la compétition violente à leurs dépens qu’à calmer le jeu ?

Une méconnaissance de ce qu’est la violence scolaire. Tout au souci d’apporter une réponse médiatique à un fait divers médiatique, le ministre tourne le dos à ce qu’est réellement la violence scolaire. Si chaque cas de violence grave est choquant et inadmissible, ces cas sont néanmoins rarissimes. La violence scolaire quotidienne c’est le harcèlement qu’exercent certains élèves sur d’autres élèves. Celui-ci est un facteur important de décrochage scolaire et de perte de niveau. Il décourage les élèves qui en sont victimes.

Un quatrième plan pour rien ? C'est déjà le quatrième plan anti-violence scolaire lancé par Xavier Darcos. En janvier 2008, il disait : "Je ne saurais accepter la multiplication des entorses à la tranquillité nécessaire à l'apprentissage. Je ne saurais accepter la banalisation des faits de violence". En 2002, ministre délégué de Luc Ferry, il avait lancé un autre plan contre la violence scolaire. "L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans" promettait-il. Sept ans plus tard, la situation ne semble pas avoir beaucoup progressé… Elle marque juste l’incompétence des plans précédents.

Pourtant des solutions existent. Eric Debarbieux, qui mène en ce moment avec la mairie de Paris une expérience originale, estime qu'il y a des facteurs propres aux établissements dans leur organisation matérielle. La baisse du nombre de surveillants, des recoins mal contrôlés sont par exemple des facteurs de violence. Il y a surtout des causes à chercher au cœur même du fonctionnement de nos établissements. C'est la solitude des enseignants et l'anonymat des élèves qui favorisent le harcèlement - qui reste de très loin la plus importante violence scolaire. C'est la qualité des relations avec l'environnement de l'établissement qui est aussi en jeu. Enfin la violence scolaire explose à la rencontre entre l'état de notre école et celle de notre société. Envisagerait-on un mur autour des quartiers sensibles ?

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