jeudi 20 novembre 2008

Obama va injecter des milliards dans les maternelles !







Aujourd'hui, grève des enseignants en France ...
Disons-le franchement, cette grève va bien au delà d'une défense corporative des enseignants. Elle rejoint dans l'esprit le vaste mouvement qui agite l'Italie scolarisée de Berlusconi.

Avec son projet scolaire, le gouvernement lance le chantier d'un immense gâchis. Si les chiffres démontrent que l'éducation française a besoin de se moderniser afin de s'adapter aux défis d'un monde en mouvement, la seule ambition du gouvernement se limite à en diminuer les coûts.



C'est ce qu'a dénoncé Jack Lang il y a quelques mois, c'est ce qui se révèle au fur et à mesure des projets.



La Finlande, de l'avis unanime a montré la voie d'une modernisation de l'enseignement... et la France supprime les RASED, alors que c'est la formule qui se rapprochait du modèle finlandais ... c'est à dire un suivi personnalisé de l'élève en difficulté.



Même chose pour les maternelles. qu'il faille une réflexion sur les maternelles et sur l'enseignement primaire, qui le nierait ? Faut-il par exemple commencer à 2 ans la scolarité ? C'est loin d'être évident.



Mais remettre en cause le modèle de l'enseignement pré-élémentaire n'offre aucun intérêt autre que financier ou idéologique.



En tous les cas, Obama offre un sévère démenti à la démarche en prévoyant un effort financier sans précédent sur l'école maternelle, car, compour reprendre la formule du Dr Dodso : TOUT SE JOUE AVANT SIX ANS !






Ci desous, l'article paru dans le café pédagogique de ce jour :












Pourquoi Obama injectera-t-il des milliards dans les maternelles ?




Alors qu'ici on ampute la maternelle, aux Etats-Unis on fait le contraire. Comment expliquer cela ? Pourrait-on se tromper de ce coté de l'Atlantique ? Selon Education Week, l'équipe du futur président est déjà au travail… et travaillée par différents lobbys. Un premier enjeu est l'inclusion de l'éducation dans le plan de relance de l'économie. Cette proposition est soutenue par la fédération syndicale AFT. Et B. Obama a promis une révision de la loi No Chlld Left Behind pour en améliorer qualitativement les tests. Mais on retiendra surtout que le futur président a prévu d'investir 10 milliards de dollars dans l'enseignement pré-élémentaire.

Cette politique n'arrive pas par hasard : plusieurs rapports (Hitting Homes en 2007, Tough Choices en 2006) ont montré aux Etats-Unis que c'était là qu'il fallait investir pour augmenter le nombre de diplômés du supérieur. Selon Travis Reindl, auteur de "Hitting Home", le pays devra augmenter de 37% sa production de diplômés du supérieur pour faire face aux besoins économiques des Etats-Unis. Une étude du Bureau du Travail a calculé que d'ici 2014, les Etats-Unis auront besoin de 30% de jeunes titulaires du bac en plus, de 20% de jeunes de niveau universitaire, de 17% de titulaire d'une licence en plus, etc. (alors qu'ils sont nettement plus nombreux qu'en France proportionnellement).

L'enseignement pré-élémentaire est perçu comme LA réponse à ces besoins. L'Amérique sait bien que c'est uniquement dans les couches populaires qu'elle dispose encore d'un vivier de futurs étudiants capables de la maintenir au rang de première puissance innovante mondiale. Or l'école maternelle est pour ces catégories sociales la clé pour lutter contre l'échec scolaire. Une réalité démontrée aussi en France par plusieurs rapports. Dans un pays où l'école maternelle est peu répandue, le rapport Hitting Home demande à ce que tous les enfants soient scolarisés en maternelle à partir de 4 ans, à partir de 3 ans pour les enfants des milieux défavorisés.

Un raisonnement qui n'a pas atteint l'autre rive de l'Atlantique où les ambitions pour la jeunesse sont, il est vrai, plus modestes. La France qui avait une avance en matière de scolarisation précoce est en train de la perdre. En interdisant la scolarisation à deux ans, comme il veut le faire, le gouvernement va remettre en cause automatiquement celle à trois ans, du moins pour les enfants nés par exemple à l'automne. Ce recul "administré" de la scolarisation à trois ans pourra ensuite, comme on le voit pour les 2 ans, être utilisé pour amputer encore d'une année l'école maternelle. On a bien vu, dans les commissions sénatoriales, que l'avenir des jeunes défavorisés pèse moins que le présent des économies budgétaires. Pas d'avenir. Pas de couleurs…
Référence : le café pédagogique

Aucun commentaire: